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Programme de Recherche

1- Contexte

La croissance démographique historique au cours du siècle passé s’est accompagnée de profonds bouleversements dans notre système économique, avec un impact direct sur nos formes d’exploitation des ressources naturelles. La forte pression sur le milieu et ses conséquences parfois dramatiques sur les espaces de vie ont durant les deux dernières décennies conduit à intégrer progressivement les questions environnementales aux programmes de développement, provoquant la mobilisation des institutions et des citoyens. Mais si les progrès économiques ou sanitaires sont souvent mal partagés et bénéficient à des régions ou à des groupes sociaux circonscrits, les avancées en matière d’environnement, désormais inscrites parmi les objectifs du Millénaire pour le développement, profitent au contraire souvent au plus grand nombre. Les craintes relatives au réchauffement climatique illustrent parfaitement l’ampleur internationale des enjeux. Les progrès en matière d’environnement peuvent donc contribuer à enrichir le bien-être collectif et c’est la raison pour laquelle l’amélioration des conditions environnementales participe pleinement de la consolidation des biens publics mondiaux ; l’environnement soutenable représente en effet un patrimoine partagé au-delà des frontières propres aux administrations, localités, et gouvernements régionaux ou nationaux qui fixent les régulations dans les usages.

Le développement durable fait néanmoins partie des phénomènes les plus complexes à étudier, car il se loge à l’intersection des changements socioéconomiques et des dynamiques écologiques. Il demeure de ce fait encore mal connu, faute le plus souvent d’un effort de connaissance sur des milieux souvent extrêmement hétérogènes. Son évolution et ses perturbations échappent en outre à la mesure par des indicateurs simples comme ceux mis en œuvre pour le suivi du développement humain et il résiste souvent à tout résumé synthétique, liant entre elles les dimensions clés que sont écologie, démographie et économie. Le développement durable repose pourtant sur de nombreuses variables communes à l’ensemble des populations concernées, indépendamment des systèmes politiques, socioéconomiques ou écologiques qui prévalent en chaque région. Les perspectives de développement durable dépendent en effet dans une large mesure des interactions locales entre les trois facteurs qui en forment le triptyque : population, développement et environnement (PDE). La variable démographique est clairement au centre du débat, mais toutes les autres forces découlant de la nature des modes de développement socioéconomique et des choix politiques doivent également être associées à la réflexion sur les effets des dynamiques sociétales sur le tissu environnemental. En outre, le contexte local ou régional apparaît comme crucial pour la compréhension de ses interrelations, car la dimension environnementale se décline le plus souvent de manière très accidentée selon les espaces ou les localités étudiés. De nombreuses recherches ont été menées sur les questions PDE depuis les quinze dernières années, mais elles sont souvent isolées. Elles ne couvrent en outre que plus rarement les pays en développement, dont la fragilité écologique a pourtant été particulièrement accentuée depuis plusieurs décennies par les transformations rapides des systèmes sociaux et économiques. Ces travaux n’ont en outre encore reçu qu’un impact limité en termes d’application pour la formulation de politiques d’action dans les pays du Sud.

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2- Génèse et conception du programme

C’est dans ce contexte que le Ministère français des Affaires étrangères a souhaité lancer une initiative scientifique de large périmètre en mobilisant le tissu institutionnel des pays du Sud au service d’une recherche orientée sur ces questions émergentes. A cet effet, il a mis en place le Programme International de Recherche sur les Interactions entre la Population, le Développement et l’Environnement (Pripode), afin de stimuler un effort sans précédent de recherche émanant des pays les plus concernés par les dynamiques environnementales. Ce programme s’était formé pour ambition d’enrichir la connaissance des liens entre société et environnement à partir d’études de cas au Sud. Plus concrètement, Pripode est devenu une action d’appui à la recherche dirigée vers les institutions des pays en développement grâce à la coordination par le Cicred, organisme qui se consacre à la promotion de la coopération internationale entre institutions démographiques à travers le monde.

Conçu par Philippe Collomb (Ined) et Francis Gendreau (ex-IRD), alors respectivement directeur et président du Cicred, le programme Pripode avait été lancé avec l’aide des services de la recherche du Ministère des Affaires étrangères, dont notamment Alfred Schwartz et Marie-Claire Petit-Perrin, puis piloté grâce à l’assistance d’un grand nombre d’experts reconnus dans les disciplines de la problématique PDE. Le Comité scientifique de Pripode, instance internationale placée sous la direction de Georges Martine et garante de la qualité scientifique des actions de recherche, a réuni des experts de plusieurs organismes majeurs dont la FAO, le Fnuap, l’IRD et de grandes universités étrangères. Ce Comité a notamment mis en place l’appel à projet initial et procédé à la sélection des équipes retenues. Il a également tout au long du programme conduit les évaluations scientifiques régulières des travaux appuyés par Pripode (plus de 10 000 pages de rapports des équipes…) et contribue aujourd’hui activement aux phases de valorisation qui font suite à l’achèvement des phases de recherche .

Les objectifs du programme Pripode étaient dès l’origine multiples. En premier lieu, l’état très incomplet de la recherche dans le domaine en question appelait avant tout à produire des connaissances afin d’élargir notre compréhension des interactions PDE, en encourageant les thématiques innovantes. Au-delà d’objectifs purement scientifiques, le renforcement de nos savoirs à travers Pripode visait en second lieu à aider les décideurs à formuler des politiques publiques qui prennent en compte les problématiques PDE à l’échelle locale ou régionale. En troisième lieu, le programme comprenait également une importante dimension de renforcement des capacités : il donnait les moyens à des équipes du Sud, parfois mal équipées et imparfaitement appuyées par les bailleurs de fonds, de lancer un programme sur des thématiques qui trouvent rarement des sources de financement local. Mais la pleine participation du Comité scientifique aux processus d’évaluation et les missions d’appui par des experts mises en place lors des phases de recherche visaient également à enrichir ou consolider les perspectives scientifiques des équipes. On notera de plus qu’un certain nombre de porteurs de projet se sont associés à des équipes du Nord pour renforcer leurs moyens d’action. Pour finir, le programme comprenait dès le début une forte volonté de politique active de dissémination à laquelle le Cicred entendait pleinement participer. La valorisation post-recherche constitue un domaine parfois aveugle des grands programmes de recherche qui se succèdent sans mémoire et l’année de clôture 2007 a précisément permis de conduire de nombreuses actions donnant une visibilité renforcée aux équipes soutenues par Pripode et à leurs résultats.

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3- Couverture Géographique

Le programme PRIPODE concerne les centres de recherche de la zone de solidarité prioritaire (ZSP) telle que définie par le gouvernement français. La ZSP est composée de 54 pays parmis les moins développés en terme de ressources, d’accès au marché et avec qui la France souhaite construire des relations de partenariat avec une perspective de solidarité et de développement durable.

Il inclut les pays suivants :

- Moyen Orient : Liban, Territoires Autonomes de Palestine, Yemen.
- Afrique du Nord : Algérie, Maroc, Tunisie.
- Afrique Sub-Saharienne : Afrique du Sud, Angola, Bénin, Burkina Fasso, - Burundi, Cameroun, Cap Vert, République Centre-Africaine, Chad, Congo, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo, Djibouti, Guinée Equatoriale, Erithrée, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Kenya, Libéria, Mali, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, Rwanda, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Léone, Soudan, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zimbabwe.
- Océan Indien : Comores, Madagascar.
- Asie du Sud Est : Cambodge, Laos, Vietnam.
- Caraïbes : Cuba, République Dominicaine, Haïti.
- Amérique Latine : Suriname.
- Pacifique : Vanuatu.

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4- Déroulement

Le Programme de Recherche sur les Interactions entre la Population, le Développement et l’Environnement (PRIPODE) a été établi le 5 juillet 2002 avec l’appui du Ministère Français des Affaires Etrangères, Paris. Le Cicred agit en tant que plateforme institutionnelle pour le programme.

PRIPODE a été au commencement lancé et coordonné par Francis Gendreau, ancien Président du Conseil de Cicred pendant une période de trois ans. Depuis que Francis a démissionné en décembre 2004, le nouveau directeur du Cicred, CZ Guilmoto, a été le coordonnateur temporaire du programme. Toute l’équipe du Cicred est également activement impliquée dans les activités du programme.

L’appel à propositions a été publié en novembre 2002 sous l’égide du Comité scientifique du Pripode et a rencontré un grand succès puisque nous avons reçu des projets de partout dans le monde. Le Comité s’est réuni la première fois les 27-30 avril 2003 pour sélectionner les propositions reçues. 20 sur les 70 projets présentés ont été choisis. La sélection finale des projets et la signature des conventions avec chaque centre a eu lieu entre avril-juin 2003.

Le premier acompte du financement a été versé à une première série de 13 équipes en octobre 2003. En raison des difficultés financières en début de 2004 au Ministère des Affaires Etrangères, une autre série de sept équipes a dû attendre jusqu’à juillet 2004 leurs premiers acomptes. En conséquence, les équipes de PRIPODE suivent deux calendriers différents.

Les équipes doivent soumettre, après une année, un premier rapport sur l’état d’avancement à moyen terme avec un rapport financier.

Après analyse, le Comité scientifique prépare un rapport d’évaluation de chaque équipe contenant une analyse détaillée du travail accompli. Le rapport inclut également des recommandations formulées par le Comité scientifique pour l’année suivante. En même temps, le Cicred procède au payement de la deuxième tranche de la subvention. Le programme PRIPODE envisage de faire si nécessaire des missions d’assistance technique auprès des équipes pour les aider dans l’accomplissement de leurs objectifs de recherches ou en réponse à des besoins spécifiques.

À la fin de la période de deux ans, les équipes soumettent un rapport final au Comité scientifique. Chaque rapport final est alors évalué et analysé et des recommandations pour des corrections ou changements peuvent être demandé par le Comité. Le dernier acompte de la subvention est alors payée. Une conférence finale sera tenue à Paris et le Cicred prévoit de publier un premier ouvrage des principaux résultats de recherches.

L’analyse et l’audit des rapports financiers seront effectués par l’équipe permanente du Comité, sous la commande du coordonnateur de programme.

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5- Calendrier


- Novembre 2002 : appel à propositions de projets.
- Avril-Juin 2003 : sélection des projets.
- Octobre 2003-Avril 2006 : recherche (premier lot de 13 équipes).
- Juillet 2004-Août 2006 : recherche (deuxième lot de 7 équipes).

Rapport final

2006 : Rapports finaux 30 mars ou 30 Août selon les équipes.

Conférence et publications

2007 :
- Réunion conjointe PRIPODE (21-23 mars, Unesco, Paris)
- Publication des résultats de recherche
- Séminaire scientifique du CICRED, 11/13/2007

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