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 France (Paris)	46

POPULATION

MARS-AVRIL 1992 - 47e ANNEE, NUMERO 2
93.46.01 - français - Philippe FARGUES, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 
(France)
Démographie et politique dans le monde arabe (p. 305-326)
A partir d'exemples tirés de l'histoire ou du présent des populations arabes, cet article tente de baliser un domaine peu prospecté: la 
démographie politique. Comment la perception des questions de population entre-t-elle dans les stratégies de pouvoir ou influence-t-
elle la politique des groupes ou des Etats? Comment les institutions politiques agissent-elles sur les comportements reproducteurs? Le 
volume des populations est d'abord traité: que ce soit dans les rapports entre Etats nationaux ou entre communautés confessionnelles ou 
ethniques, la puissance se nourrit du nombre. La dynamique est ensuite examinée, notamment par les déséquilibres que la croissance 
différentielle introduit entre les répartitions communautaires de la population et du pouvoir. Les structures d'âge, enfin, sont envisagées 
comme l'un des facteurs de l'islamisme. Le politologue étudie ce nouvel activisme par les discours qu'il produit. Le démographe le traite 
en phénomène de génération. Ce courant politique s'affirme en effet au moment précis où les vingt-trente ans pèsent le plus lourd dans 
la pyramide d'âges des adultes, où la baisse de mortalité leur a imposé la coexistence la plus longue avec leurs pères et où la dissociation 
entre savoir et pouvoir est la plus radicale. (PAYS ARABES, POLITIQUE DEMOGRAPHIQUE, ISLAM)
93.46.02 - français - Ali KOUACI, Johns Hopkins University,Baltimore (E.U.)
Tendances et facteurs de la natalité algérienne entre 1970 et 1986 (p. 327-352)
La population algérienne a connu un taux d'accroissement naturel excédant 3% par an et cela, pendant plus de vingt ans, entre 1966 et 
1987, ce qui a fait quasiment doubler sa taille de 12 à 23 millions. Durant cette période, à partir de 1970, la natalité a décliné mais à un 
rythme moins rapide que la mortalité. Ce n'est qu'en 1985-86 que des signes de ralentissement de la croissance ont été observés. 
Utilisant les données de 1970 (ESNP) et de 1986 (ENAF), cet article s'attache à mettre en évidence l'impact des facteurs de la natalité 
(structure, proportions de mariées et fécondité légitime) et des variables intermédiaires de la fécondité (allaitement, contraception et 
avortement/stérilité) dans les différences de niveaux et de tendances observées entre secteurs d'habitat et entre 1970 et 1986. 
(ALGERIE, NATALITE, FECONDITE)
93.46.03 - français - France PRIOUX, INED, 27 Rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)
Les accidents de la nuptialité autrichienne (p. 353-388)
Au cours des 20 dernières années, les mariages en Autriche ont connu trois hausses accidentelles provoquées par des modifications de 
la législation fiscale concernant les mariages de célibataires (en 1972 et 1987), ou par de simples rumeurs de changement de celle-ci (en 
1983). Dans une première partie, on montre que les mariages plus nombreux de 1983 et 1987 ont permis de contenir l'augmentation de 
la fécondité hors mariage qui avait débuté à la fin des années 1970, et qu'au moins un tiers des couples mariés en surplus en 1987 
n'avaient pas d'enfant déjà né ou à naître et n'avaient sans doute pas fait le projet de se marier à court terme. Analysant la nuptialité des 
générations féminines, il semble que ces trois accidents aient contribué à stabiliser le célibat dans les générations 1953 à 1957, et freiné 
la hausse de celui-ci dans quelques générations (1958 et 1959). Après avoir résolu un problème méthodologique concernant le calcul 
de taux de fécondité légitime par durée de mariage dans des promotions perturbées, on montre que ces promotions de mariages 
particulières ont une fécondité moindre en cours de mariage qui n'est justifiée que partiellement par une descendance légitimée un peu 
supérieure aux autres promotions. Par contre, et assez paradoxalement, elles n'ont pas, jusqu'à présent, tendance à divorcer plus que les 
autres. Enfin, on observe que la faible reprise de la fécondité en 1988 ne peut être attribuée que très partiellement au surplus des 
mariages de 1987. (AUTRICHE, NUPTIALITE, FECONDITE)
93.46.04 - français - Didier BLANCHET, INSEE, bd Adolphe Pinard, 75675 Paris Cedex 14 (France)
Interpréter les évolutions temporelles de l'activité féminine et de la fécondité (p. 389-408)
On voit souvent dans la croissance des taux d'activité féminine à charge de famille donnée, la preuve d'une certaine indépendance entre 
évolutions temporelles de la fécondité et de l'activité. Cet article montre que cette inférence est abusive parce que, dans tous les cas de 
figure, il ne peut y avoir changements globaux de l'activité et de la fécondité sans qu'au moins l'une de ces deux variables change après 
contrôle de l'autre. Ceci étant, l'examen des données françaises entre 1968 et 1982 suggère, inversement, une certaine stabilité de la 
fécondité à activité donnée. On essaye d'interpréter cette évolution à l'aide d'un petit modèle de comportement à trois paramètres: la 
valorisation moyenne de l'activité, celle de la famille nombreuse, et un indice d'incompatibilité entre activité et charge d'enfants. On 
constate que ce sont les variations du premier de ces trois paramètres qui sont le mieux à même d'expliquer les variations jointes de 
l'activité et de la fécondité. (FECONDITE, TRAVAIL FEMININ)
93.46.05 - français - Michel BOZON, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)
Sociologie du rituel du mariage (p. 409-434)
On ne célèbre plus en France qu'entre 250.000 et 300.000 mariages par an. Le fait qu'ils soient désormais généralement célébrés à la 
suite d'une période de cohabitation entraîne des modifications dans le rituel: les fiançailles reculent et les familles des conjoints sont 
moins impliquées dans l'organisation des festivités. Le déclin très marqué de la pratique religieuse n'entraîne pas un recul aussi fort du 
mariage religieux. Celui-ci continue à traduire la permanence d'un lien à une communauté locale ou familiale, surtout en milieu rural. 
En définitive, on rencontre trois grands styles de mariages aujourd'hui. Dans la version "traditionnelle", il n'y a pas de cohabitation 
préalable; les fiançailles et la cérémonie religieuse demeurent, ainsi que le mariage uxorilocal et l'organisation de la fête par les parents. 
Dans la version "déritualisée", la cérémonie est très simplifée et concerne avant tout les conjoints, qui vivent déjà ensemble. Dans la 
version "classique", intermédiaire entre les deux précédentes, les conjoints cohabitent avant de se marier et manifestent une adhésion 
volontaire aux formes sociales reconnues du mariage: la cérémonie religieuse demeure et l'aspect festif du mariage est très développé. 
(FRANCE, MARIAGE, COHABITATION)
93.46.06 - français - Alain DROUARD, CNRS, URA 100, Paris (France)
Aux origines de l'eugénisme en France: le néo-malthusianisme (1896-1914) (p. 435-460)
L'eugénisme se développe en France bien plus tard qu'en Angleterre, à la fin du XIXe siècle. Il le fait sur un terrain préparé par le néo-
malthusianisme, avec lequel il va jusqu'à se confondre. Cette proximité apparaît dans la thématique des deux mouvements: la qualité de 
la population prime sur sa quantité; il faut substituer à la méthode naturelle, que la mortalité n'assure plus, une sélection rationnelle 
consciente; la limitation du nombre des naissances permettra de résoudre la question sociale par une amélioration de la condition 
ouvrière, elle donne aussi aux couples les moyens d'une sexualité épanouie. Cette proximité des thèmes est d'autant plus forte que les 
mêmes hommes incarnent souvent et expriment les deux courants, à la Ligue de la Régénération humaine, fondée en 1896, puis à la 
Société française d'eugénique, créée en 1913. (FRANCE, EUGENISME, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE)
MAI-JUIN 1992 - 47e ANNEE, NUMERO 3
93.46.07 - français - Jacques VALLIN, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)
Causes de mortalité adulte dans les pays à faible mortalité: comparaison entre quelques pays industriels et quelques pays en 
développement (p. 555-582)
Un certain nombre de pays en développement ont désormais une espérance de vie voisine de celle des pays développés. Cependant, à 
espérance de vie égale, ils ont encore une mortalité infantile plus élevée, celle-ci étant compensée par une mortalité adulte plus faible. 
Peut-on penser qu'à l'avenir, avec la poursuite de la baisse de la mortalité infantile, ces pays, grâce à leur avantage en matière de 
mortalité adulte, dépasseront bientôt en espérance de vie les pays développés ou risquent-ils au contraire de perdre cet avantage en 
contrepartie de la poursuite de leur modernisation économique et sociale? Pour répondre à cette question, l'évolution récente de la 
mortalité adulte par cause de quatre pays en développement (Chili, Hong Kong, Mexique et Costa Rica) est comparée à celle de trois 
pays industriels (Japon, France et Allemagne). La réponse n'est pas uniforme. Il semble bien que certains de ces pays peuvent 
effectivement espérer parvenir au sommet (Chili, Hong Kong), mais que d'autres (Mexique, Costa Rica) ont déjà vu leur avantage 
s'amenuiser. (PAYS DEVELOPPES, PAYS EN DEVELOPPEMENT, MORTALITE, ESPERANCE DE VIE)
93.46.08 - français - Anouch CHAHNAZARIAN, ORSTOM, B.P. 1386, Dakar (Sénégal)
Hausse récente de la fécondité en Haïti: un nouvel engagement pour la vie en union? (p. 583-616)
Trois enquêtes démographiques rétrospectives ont été réalisées à Haïti en 1977, 1983 et 1987. Elles font apparaître une hausse de la 
fécondité, tant sur les indices synthétiques des périodes précédant les enquêtes que sur les parités moyennes (nombre total d'enfants déjà 
nés suivant l'âge des femmes enquêtées). La validité du résultat obtenu est appréciée en comparant les données des enquêtes à celles 
d'autres sources (autres enquêtes, recensements), en étudiant la cohérence interne de chaque enquête (comparaison des indices 
synthétiques de fécondité du moment et des descendances des générations) et en rapprochant les résultats des trois enquêtes (calcul 
d'indices du moment par différence entre les parités atteintes dans deux enquêtes ou reconstitution des parités à une même date à partir 
de deux enquêtes). Le facteur essentiel d'incertitude semble lié à l'émigration vers les Etats-Unis des femmes les moins fécondes. La 
plus grande précocité de la vie en union et la prédominance accrue des formes conjugales impliquant la cohabitation des partenaires 
sont les facteurs essentiels de la hausse de la fécondité. Le phénomène touche davantage les femmes les moins instruites, sans doute 
parce que ce sont elles qui ont le plus besoin de la sécurité financière qu'offre la vie en couple dans une période économique 
particulièrement difficile pour Haïti. (HAITI, FECONDITE, COHABITATION, ENQUETE)
93.46.09 - français - Jitka RYCHTARIKOVA et Dagmar DZUROVA, Université Charles de Prague, 
Faculté des Sciences, Prague (Tchécoslovaquie)
Les disparités géographiques de la mortalité en Tchécoslovaquie (p. 617-644)
Dans la République tchèque, les districts les plus favorisés se trouvent en Moravie du Sud, dans la partie septentrionale de la Bohême 
du Sud et dans la partie de la Bohême de l'Est avoisinant la Moravie; dans la République slovaque, deux régions à mortalité basse 
apparaissent, l'une industrielle en Slovaquie occidentale et l'autre agricole, peu développée, dans la partie septentrionale de la Slovaquie 
de l'Est. La mortalité infantile et la mortalité après 60 ans présentent les plus grands différences spatiales. En République tchèque, la 
mortalité infantile est plutôt basse et la mortalité au-delà de 60 ans est élevée, l'inverse est vrai pour la Slovaquie. Les décès dus aux 
maladies de l'appareil circulatoire et aux tumeurs sont plus fréquents en République tchèque qu'en Slovaquie, où il existe une 
surmortalité relative due aux maladies des appareils respiratoire et digestif. L'influence des variables sociales sur la mortalité est nette, 
particulièrement en cas de présence d'une forte minorité tzigane ou de divortialité élevée. Le rôle joué par les variables écologiques est 
moins évident. (TCHECOSLOVAQUIE, REPUBLIQUE TCHEQUE, SLOVAQUIE, MORTALITE)
93.46.10 - français - Jean-Pierre TERRAIL, LASTES, Université de Nancy II, Nancy (France)
Destins scolaires de sexe: une perspective historique et quelques arguments (p. 645-676)
L'auteur examine quelques éléments du débat ouvert à la fin des années 1980 autour de la surscolarisation relative des filles. Il prend 
d'abord les repères du phénomène dans le temps et l'espace social: décrivant les destins scolaires de sexe et explorant depuis l'entre-
deux guerres, les régions de la structure de classe concernées. Les résultats de cette investigation le conduisent, dans un deuxième 
temps, à discuter la portée des explications en termes de rapports culturels de sexe; et à opposer, à l'interprétation structurelle du 
changement social, une démarche qui réfère à la mobilisation de ses protagonistes. (FRANCE, EDUCATION, SCOLARITE, 
CONDITION FEMININE)
93.46.11 - français - Françoise CRIBIER et Alexandre KYCH, CNRS, Equipe de géographie sociale et 
gérontologie, Université de Paris VII, Paris (France)
La migration de retraite des Parisiens. Une analyse de la propension au départ (p. 677-718)
Plus du quart d'une cohorte de Parisiens quitte le Grand Paris peu après la retraite pour s'installer en province: le taux de sortie est le 
double de celui des grandes agglomérations de province. Les plus nombreux à partir en province sont les plus jeunes, les couples, les 
retraités sans enfants, ceux qui ont un enfant en province. Mais à la différence des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne, les taux de 
départ ne diminuent pas du haut en bas de l'échelle sociale; ils sont relativement proches et c'est dans le tiers médian que les départs sont 
les plus fréquents. Les retraités nés et élevés en province partent beaucoup plus que les natifs de Paris et surtout que les Parisiens nés 
hors de France; mais la moitié seulement de ces natifs de province retournent alors dans leur pays de naissance. Les enquêtes auprès des 
migrants et des non-migrants montrent le rôle important dans la décision de partir des relations à Paris et à la province (région 
d'origine, région de vacances, lieu de vie des enfants). Enfin, l'élargissement des horizons, l'élévation des niveaux de vie et le 
développement de la capacité de multiples fidélités aux lieux permettent des choix plus ouverts qu'hier. Les conditions de logement ont 
un rôle beaucoup moins important aujourd'hui. Des enquêtes auprès de deux cohortes de nouveaux retraités de 1972 et 1984 permettent 
d'observer ces alternatives à la migration que sont les changements de logement dans le Grand Paris et la double résidence, et de saisir 
les raisons de partir ou de rester. (FRANCE, MIGRATION INTERNE, VIEILLISSEMENT, RETRAITE)
93.46.12 - français - Pierre DARLU, INSERM U155, CNRS, Laboratoire d'Anthropologie biologie, 
Université Paris VII, 2 place Jussieu, 75005 Paris (France), et Jacques RUFFIE, Collège de France, Laboratoire d'Anthropologie 
physique, 11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris (France)
L'immigration dans les départements français étudiée par la méthode des patronymes (p. 719-734)
La distribution des patronymes dans une population peut être étudiée comme la distribution du nombre d'allèles en un locus. Le "taux 
de mutation" par unité de temps du modèle génétique pourrait alors être considéré comme un "taux d'immigration" vers la population 
étudiée. Ce principe est appliqué aux naissances dans les communes rurales en France en 1891-1915 et 1916-1940. Les estimations 
obtenues sont corrélées avec les mesures de l'immigration aux recensements de 1891 et 1921, obtenues par comparaison du lieu de 
naissance et du lieu de résidence (corrélation de rang de Spearman = 0,676). (FRANCE, MIGRATION INTERNE, GENETIQUE, 
GENETIQUE DEMOGRAPHIQUE)
JUILLET-AOUT 1992 - 47e ANNEE, NUMERO 4
93.46.13 - français - Jean-Paul SARDON, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 
(France)
La primo-nuptialité féminine en Europe: éléments pour une typologie (p. 855-893)
Dans les années récentes, le mariage présente des caractéristiques nettement différenciées à l'Est et à l'Ouest de l'Europe: fréquent et 
précoce à l'Est, plus rare et plus tardif à l'Ouest. La séparation entre pays de l'Est et de l'Ouest ne date que de la fin des années soixante-
dix. Il ne s'agit pas, réellement, d'une réactivation de la ligne St-Petersbourg/Trieste de J. Hajnal. En effet, le rapprochement observé 
dans les années soixante, et pour les femmes nées avant 1945, était presque entièrement dû à la précocité accrue des mariages à l'Ouest. 
De plus, l'éloignement récent provient du fait que l'émergence de modèles matrimoniaux alternatifs n'a pas touché l'Europe de l'Est. 
Ainsi, la séparation actuelle pourrait n'être qu'un épisode transitoire avant que les nouvelles formes d'unions, dont l'Europe de l'Est s'est 
sans doute tenue éloignée pour des raisons économiques, ne s'y développent. L'étude de l'évolution au fil du temps, pour chaque pays, 
de la relation entre la somme des taux de primo-nuptialité et l'âge moyen au mariage, tant en transversal qu'en longitudinal, permet, 
grâce aux figures simples qu'elle dessine, de discerner des types d'évolution communs à des ensembles de pays. (EUROPE, 
NUPTIALITE, AGE AU MARIAGE)
93.46.14 - français - Georges MENAHEM
Troubles de santé à l'âge adulte et difficultés familiales durant l'enfance (p. 893-932)
La fréquence des troubles de santé que les adultes déclarent augmente fortement avec leur âge et leurs handicaps socio-professionels, 
mais aussi, ce qui est moins connu, quand ils ont répondu avoir rencontré des "événements familiaux graves" avant leur 18 ans. Cette 
conclusion est dégagée de l'analyse des données d'une enquête de l'INSEE portant sur 4.650 adultes. On observe d'abord que ces 
événements sont associés à des augmentations de 16% à 48% du nombre moyen de maladies et malaises courants déclarés. De plus, 
pour 23 des 28 affections distinguées dans le questionnaire, on constate des liaisons statistiquement significatives entre le risque d'avoir 
déclaré en souffrir et le fait d'avoir connu certaines difficultés familiales avant 18 ans. Les femmes apparaissent plus sensibles que les 
hommes au vécu de difficultés familiales durant leur enfance. Enfin, plusieurs tests permettent de discuter et de relativiser ces résultats. 
Par exemple, lorsqu'on écarte de l'échantillon, soit les dépressifs, soit ceux qui se plaignent du bruit, soit ceux qui s'abstiennent de 
répondre à plusieurs questions du questionnaire, certaines liaisons entre morbidité et difficultés de l'enfance et sont fortement affaiblies, 
et ceci plus souvent pour les femmes que pour les hommes. (FRANCE, ENFANCE, SANTE, MORBIDITE)
93.46.15 - français - Myriam KHLAT, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)
Application des méthodes de l'épidémiologie à l'analyse de la mortalité différentielle: l'exemple des études de migrants (p. 933-
958)
Cet article examine les méthodes empruntées par l'épidémiologie et la démographie pour comparer des sous-populations. Trois 
rubriques sont définies: (1) les méthodes basées sur la standardisation (population-type ou mortalité-type), (2) les méthodes de 
Mantel-Haenswel, et (3) la modélisation log-linéaire. A l'intérieur de chaque rubrique, les méthodes qui nécessitent la connaissance des 
décès et des effectifs de population à risque sont distinguées des méthodes de mortalité proportionnelle qui s'appliquent aux décès, 
lorsque la population est inconnue. En dernier lieu, la modélisation log-linéaire est illustrée à l'aide d'exemples d'études de migrants en 
épidémiologie du cancer, pour démontrer l'intérêt de l'application de l'approche cas-témoin et, d'une manière plus générale, de 
l'utilisation des modèles log-linéaires, dans l'analyse de la mortalité à partir des statistiques d'état civil. (EPIDEMIOLOGIE, 
MORTALITE, MORTALITE DIFFERENTIELLE, MODELE)
93.46.16 - français - Anne PAUTI, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)
La politique familiale en Suède (p. 959-986)
La politique familiale suédoise s'est développée autour de trois grands axes. Au milieu des années 1930, elle a été mise en oeuvre pour 
répondre au déclin de la fécondité. C'est l'évolution démographique qui a donc suscité sa création. Les mesures adoptées semblent avoir 
porté leurs fruits puisque la fécondité après la deuxième Guerre mondiale était bien supérieure au niveau de remplacement des 
générations. Par la suite, avec la création d'allocations familiales universelles en 1948, la politique familiale a cherché à niveler les 
disparités de niveaux de vie des familles, quel que soit leur nombre d'enfants. La dernière phase de la politique familiale, que l'on peut 
qualifier de sociale, date des années 1960 et accompagne les changements sociaux les plus significatifs, soit l'activité professionnelle des 
femmes (fortement encouragée) et les changements qui se sont opérés dans la famille. En 1990, la Suède a une des politiques familiales 
les plus développées du monde occidental. Elle peut également s'enorgueillir d'avoir une fécondité qui a atteint le niveau de 
remplacement des générations. (SUEDE, POLITIQUE DEMOGRAPHIQUE, FECONDITE, CONDITION FEMININE)
93.46.17 - français - Linda HANTRAIS, Loughborough University (R.U.)
La fécondité en France et au Royaume-Uni: les effets possibles de la politique familiale (p. 987-1016)
La France et le Royaume-Uni sont deux pays parmi les plus féconds d'Europe, malgré des divergences en matière de nuptialité, de 
divortialité, de cohabitation ainsi que d'activité féminine. Cette ressemblance en matière de fécondité doit être rapprochée de la politique 
sociale et surtout des modalités de l'intervention étatique dans la vie familiale. Tandis que la France poursuit de longue date une 
politique familiale très active et visible, les gouvernements au Royaume-Uni ont tendu à laisser l'initiative aux couples et aux 
employeurs, sauf dans le cas de personnes qui ne peuvent pas faire face par elles-mêmes à leurs besoins. Le taux de fécondité en France 
semble ainsi se maintenir à un niveau relativement élevé sur le plan européen grâce, en partie, aux mesures étatiques qui exercent un 
effet de compensation et d'incitation, rendant possible une meilleure conciliation de la vie familiale et professionnelle; au Royaume-
Uni, en revanche, les stratégies individuelles mises en oeuvre permettent aux couples de réaliser une dimension de la famille semblable 
à celle en France, mais au prix bien plus souvent de la continuité et de la stabilité de l'émploi féminin. (FRANCE, ROYAUME-UNI, 
FECONDITE, POLITIQUE DEMOGRAPHIQUE, POLITIQUE SOCIALE)
SEPTEMBRE-OCTOBRE 1992 - 47e ANNEE, NUMERO 5
93.46.18 - français - Gérard CALOT, CNAVTS, 49 rue Mirabeau, 75016 Paris (France)
Relations entre indicateurs démographiques longitudinaux et transversaux (p. 1189-1240)
On distingue traditionnellement en démographie les grandeurs transversales, qui se rapportent à des périodes d'observation, et les 
grandeurs longitudinales, qui se rapportent à des générations. La présente étude est consacrée à l'établissement des relations qui 
permettent de passer dans chacun des deux sens, des unes aux autres. On examine d'abord le cas des événements renouvelables dont la 
fréquence d'occurrence est mesurée par des taux, puis celui des événements non renouvelables dont la fréquence d'occurrence est 
mesurée par des quotients. L'hypothèse à la base de la méthode utilisée est que, sur des intervalles de temps, dont la durée est égale à la 
durée d'exposition au risque pour un individu, les fréquences d'occurrence varient chronologiquement de facon approximativement 
polynômiale. La qualité des relations ainsi obtenues entre grandeurs transversales et longitudinales est appréciée sur le cas de la 
fécondité en France depuis un siècle: on obtient des résultats satisfaisants si on admet que le degré des polynômes d'approximation est 
égal à 3. Ces relations font apparaître le rôle déterminant joué par les variations du calendrier du phénomène étudié: évolution de l'âge 
moyen et sa dérivée première au cours du temps, évolution de la dérivée seconde de la variance. (FRANCE, FECONDITE, MODELE, 
ANALYSE TRANSVERSALE, ANALYSE LONGITUDINALE)
93.46.19 - français - Christophe VANDESCHRICK
Le diagramme de Lexis revisité (p. 1241-1262)
Au XIXe siècle, les démographes ont cherché à représenter graphiquement les phénomènes démographiques. Vers 1874-1875, Lexis 
propose une solution au problème, solution qui s'imposera sous le vocable de "diagramme de Lexis". Utilisé en démographie depuis 
lors, il faudra attendre les années 50 pour que R. Pressat l'améliore en élaborant une version plus "pratique". Actuellement, c'est bien 
cette version Pressat que les démographes utilisent (parfois en la modifiant quelque peu), mais toujours sous le label "diagramme de 
Lexis". Et pourtant, à notre avis, la question de la paternité du diagramme reste posé! En effect, Verweij a proposé pratiquement en 
même temps que Lexis un diagramme tout à fait comparable! De plus, avant Lexis et Verweij, Becker a divulgué une représentation 
graphique certes un peu différente mais tout aussi efficace! Alors, diagramme de Becker, Lexis, Verweij ou Pressat? (ANALYSE 
DEMOGRAPHIQUE, DIAGRAMME DE LEXIS)
93.46.20 - français - Véronique HERTRICH, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 
(France)
Apport des sources existantes à la datation des événements. Une enquête en pays bwa au Mali (p. 1263-1292)
Les sources existantes (registres d'état civil, des missions chrétiennes, de maternité) ont été dépouillées dans le cadre d'une enquête 
menée en milieu rural au Mali, leur contribution à la datation des événements biographiques est discutée dans cet article. Les documents 
disponibles ont permis d'améliorer l'outil de collecte en constituant des référentiels de datation au niveau familial (calendriers lignagers) 
par rapport auxquels l'enquête situe très aisément les événements de sa propre vie. Ils ont aussi permis de poser des repères de datation 
au sein des chronologies biographiques et ont fourni la date exacte d'un nombre appréciable de naissances. La précision des estimations, 
difficile à évaluer, est sans doute de l'ordre de plus ou moins un an pour les événements des 40 dernières années survenus au village. La 
méthode présente un intérêt moindre pour la datation des événements qui se situent hors du champ spatio-temporel couvert par les 
sources dépouillées. Compte tenu du coût modeste de l'opération et de son apport potentiel à la pratique de la datation, la démarche 
adoptée pourrait être envisagée dans d'autres enquêtes approfondies à petite échelle quand on peut accéder à des sources 
institutionnelles et que les conditions nécessaires à l'identification des individus mentionnés sur les documents sont remplies. (MALI, 
RASSEMBLEMENT DES DONNEES)
NOVEMBRE-DECEMBRE 1992 - 47e ANNEE, NUMERO 6
Hommage à Alfred SAUVY
JANVIER-FEVRIER 1993 - 48e ANNEE, NUMERO 1
93.46.21 - français - Jean-Louis RALLU et Laurent TOULEMON, INED, 27 rue du Commandeur, 
75675 Paris Cedex 14 (France)
Les mesures de fécondité transversale. I. Construction des différents indices (p. 7-26)
L'indice synthétique de fécondité habituel est exprimé en termes d'enfants par femme. Calculé comme la somme des taux de fécondité 
par âge observés pour une année, il mesure la descendance finale d'une génération fictive qui "vivrait le cours de sa vie dans les 
conditions de l'année considérée". Cette présentation n'est possible que dans le cadre d'un modèle général de fécondité transversale, 
selon lequel la population peut être divisée en groupes dont la fécondité ne dépend pas des comportements passés. Plusieurs indices 
peuvent être définis, selon que l'on identifie des groupes de femmes selon l'âge seul (ce que fait l'indice habituel), ou que l'on inclut des 
variables telles que le nombre d'enfants déjà nés, l'âge du dernier enfant, etc. On peut a priori considérer qu'un indice est d'autant plus 
performant que son calcul intègre un grand nombre de variables. Cependant, aucun indice n'est entièrement satisfaisant, et les indices les 
plus complets sont aussi les plus délicats à construire, parce qu'ils nécessitent de recueillir une information détaillée sur la structure de la 
population et des naissances. La comparaison des mesures fournies par les différents indices, pour la fécondité générale comme pour ses 
composantes par rang de naissance, permet de mieux comprendre leurs différences. Ce sera l'objet d'un prochain article, qui décrira la 
fécondité en France depuis 1946. (ANALYSE DEMOGRAPHIQUE, FECONDITE, ANALYSE TRANSVERSALE)
93.46.22 - français - Francisco MUNOZ-PEREZ et Michèle TRIBALAT, INED, 27 rue du Commandeur, 
75675 Paris Cedex 14 (France)
Perspectives de carrière et évolution du corps des magistrats, 1990-2030 (p. 27-62)
Cet article présente deux simulations sur l'évolution des carrières et du corps des magistrats au cours des quarante prochaines années. 
Dans la première projection, le recrutement et les avancements ne se font que dans la mesure des postes libérés par les départs à la 
retraite, ce qui revient à maintenir constant au long de la période et l'effectif total des magistrats et leur nombre dans chaque grade. Il en 
résulte: (a) un vieillissement considérable du corps des magistrats, notamment dans les deux premiers grades; (b) un déroulement de 
carrière soumis à des forts à-coups, et très inégal selon la période de recrutement. Dans la deuxième projection, on se fixe, au contraire, 
des profils moyens de carrière favorables et un recrutement de nouveaux magistrats en nombre constant, voisin de celui des années 
1980. On aboutit, après un accroissement raisonnable des effectifs (+ 50%, en une vingtaine d'années), à une régularisation durable de 
la structure du corps, conforme aux hypothèses de carrière retenues. Le vieillissement reste modéré. Cependant, ces avantages 
comportent un coût en création de postes, en particulier aux grades élevés. (ANALYSE DEMOGRAPHIQUE, PROJECTION, 
PREVISION)
93.46.23 - français - Marie CHOQUET, Hede MENKE, Sylvie LEDOUX et Robert MENFREDI, 
INSERM U 169, Equipe Santé de l'Adolescent, Paris (France)
Les troubles du comportement parmi les 13-16 ans selon la zone d'habitation. Approche épidémiologique (p. 63-82)
Peu d'auteurs discutent le lien spécifique entre urbanisation et troubles du comportement, lien que les chercheurs en sciences sociales 
admettent pourtant implicitement dans leur approche de la délinquance. Dans cette perspective, deux échantillons de jeunes adolescents 
(13-16 ans), représentatifs de deux zones (zone urbaine et zone semi-rurale), sont comparés afin (1) de mesurer divers troubles du 
comportement (consommation de produits psychotropes, violence, actes délictueux) et leur répartition selon la zone d'habitation; (2) de 
mesurer le poids spécifique du facteur "zone d'habitation" parmi d'autres facteurs socio-démographiques. Les résultats mettent en 
évidence le poids de certaines variables sociales (sexe, type d'enseignement suivi, situation matrimoniale des parents, zone d'habitation) 
alors que d'autres (dont la nationalité, l'activité professionnelle de la mère, la catégorie socio-professionnelle du père) s'avèrent peu 
prépondérantes. (EPIDEMIOLOGIE, URBANISATION, ADOLESCENCE)
93.46.24 - français - Catherine BONVALET, Hervé LE BRAS, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 
Paris Cedex 14 (France), Dominique MAISON, Université de Paris X, Nanterre (France), et Lionel CHARLES
Proches et parents (p. 83-110)
Si le dénombrement de la parenté montre l'importance numérique du groupe familial, le cercle des parents considérés comme proches 
apparaît quant à lui très fermé, de même que celui des amis proches. Ceci n'empêche pas la famille, notamment la famille restreinte, 
d'intervenir efficacement au niveau de l'entraide. Le soutien que les parents apportent à l'individu ne doit cependant pas faire oublier que 
la famille est aussi régénératrice de troubles et de handicaps, de disputes et d'inimitiés. (FAMILLE, PARENTE, LIEN DE PARENTE)
93.46.25 - français - Helmut KNOLLE, Office fédéral de la Santé publique, Berne (Suisse)
Le nombre passé de partenaires dans les modèles de transmission du SIDA par voie sexuelle (p. 111-124)
Dans les modèles de transmission du SIDA qui tiennent compte de l'hétérogénéité des comportements sexuels, il faut introduire des 
hypothèses explicites sur le choix des conjoints. La population est ici divisée en strates selon le nombre passé de partenaires sexuels et 
divers types de choix sont envisagés. La matrice correspondante et des hypothèses sur le risque infectieux permettent d'établir une 
matrice de transmission de l'infection, dont la valeur propre dominante fournit un seuil en deçà duquel l'épidémie ne se développe pas. 
L'homogamie réduit la probabilité de diffusion d'une épidémie de SIDA dans la population générale. (SIDA, EPIDEMIE, 
MORBIDITE)


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