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STANOVNISTVO

JANVIER-DECEMBRE 1992 - NUMERO 1-4
JANVIER-JUIN 1993 - NUMERO 1-2

93.03.01 - serbo-croate - Maja MILJANIC

La transition démographique: théorie ou modèle? (Teorija demografske tranzicije - teorija ili model) (p. 5-20)

Bien que traitée par Coale comme "un sujet bien connu et même ultra-connu" et par Beaver comme "l'une des idées théoriques les plus importantes de la démographie sociale", la théorie de la transition démographique ne se présente pas encore comme une "affaire classée". L'auteur développe dans cet essai les réflexions suivantes. (1) La théorie classique de la transition démographique ne peut pas être applicable à des situations socio-économiques différentes et à n'importe quel moment du temps; "l'occidentalisation", fondement unique de la théorie, ne réussit pas quand on l'applique à des situations "non-occidentales". (2) En tant que théorie, la transition démographique n'est pas parvenue à établir ses propres lois, qui permettraient de contrôler que l'on atteint les différentes phases successives de la transition, et de prédire le futur possible. (3) Dans sa présentation originelle, ce serait plutôt un modèle qu'une théorie, essentiellement parce qu'elle incorpore des simplifications et des généralisations qui la tiennent éloignée des réalités concrètes. (4) Le fait que de nombreux chercheurs plaident pour et contre l'existence d'une deuxième transition démographique montre que cette théorie sera encore longtemps un sujet de discussions. (TRANSITION DEMOGRAPHIQUE, THEORIE DE LA POPULATION, MODELE DEMOGRAPHIQUE)

93.03.02 - serbo-croate - Mina PETROVIC

Recherche sur les attitudes individuelles concernant les descendances idéale, désirée et réalisée (Istrazivanje stavova o idealnom, zeljenom i realizovanom broju dece) (p. 21-44)

Après diverses considérations théoriques et une vue d'ensemble des résultats de la recherche sur le nombre idéal d'enfants et le nombre d'enfants désiré, l'auteur note une corrélation positive entre ces normes et la dimension réelle de la descendance, celle-ci étant légèrement inférieure à celles-là. Elle explique ce phénomène par l'inertie des valeurs-stéréotypes, et surtout par la situation sociale des individus, qui ne leur permet pas de réaliser entièrement leurs désirs de procréation. L'homogénéité sociale de la fécondité est évidente et fait partie de la standardisation générale des comportements des consommateurs dans la société moderne. Si les institutions sociales restent passives face au problème de la faible fécondité, ce pourrait être parce que la mentalité et le comportement reproductifs des gens ne peuvent changer sans qu'interviennent des changements substantiels dans le fonctionnement de la société moderne, changements d'une grande importance qualitative pour la situation des individus en tant que parents. Dans la deuxième partie de l'article, l'auteur présente les résultats d'une enquête exploratoire, réalisée à Belgrade en 1991, auprès de 101 travailleuses, à qui on a demandé leurs descendances idéale, désirée et atteinte, ainsi qu'un large éventail de renseignements qualitatifs. La crise sociale généralisée affecte toutes les classes sociales et influence fortement les réponses. Les différents groupes sociaux expriment des échelles de besoins et de valeurs nettement différenciées à l'égard de l'enfant, de la procréation et du travail des parents. L'auteur en conclut que les diverses classes de la société pourraient réagir différemment à d'éventuelles mesures de politique démographique. (YOUGOSLAVIE, ATTITUDE, NOMBRE IDEAL D'ENFANTS, NOMBRE D'ENFANTS DESIRE)

93.03.03 - serbo-croate - Mirjana RASEVIC

Comportement procréateur et avortement provoqué (Reproduktivno ponasanje i namerni prekid trudnoce) (p. 45-62)

Bien que de nombreuses méthodes et techniques contraceptives, acceptables à la fois pour la médecine et pour les individus, aient été mises au point, une demande d'avortement provoqué subsiste. Parmi les nombreux déterminants de l'avortement provoqué figurent le contrôle des naissances, le contrôle étroit du potentiel biologique, les limites objectives de la contraception et leur perception subjective, ainsi que les caractéristiques psychologiques et sociales des femmes et des hommes concernés. Les normes de basse fécondité, la précocité des relations sexuelles, la diffusion de la cohabitation et d'autres comportements apparus récemment exigent un contrôle rigoureux de la procréation. Les limites de la contraception résident d'abord dans sa nature même. Il existe une résistance à la contraception parce que c'est un acte anti-naturel, parce qu'elle inspire des doutes ou de la crainte, parce qu'elle exige parfois des conditions et une préparation particulières, parce que son efficacité est variable, parce qu'il faut s'y soumettre quelquefois de façon permanente, etc. Interviennent également différentes caractéristiques des personnes: leur niveau de connaissances en la matière, leurs relations avec leurs partenaires, leur degré de maîtrise sur leur propre vie, leur attitude envers la sexualité, leur aptitude à prendre des décisions dans ce domaine, et leur sérieux dans la mise en oeuvre de leurs objectifs à long terme. (COMPORTEMENT PROCREATEUR, AVORTEMENT PROVOQUE, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION, FACTEUR DE LA FECONDITE)

93.03.04 - serbo-croate - Goran PENEV

Projections de population pour la République fédérale de Yougoslavie de 1991 à 2150, dans le cadre des projections à long terme de la population mondiale (Projekcije stanovnistva SR Jugoslavije, 1991-2150. u kontekstu dugorocnih projekcija stanovnistva sveta) (p. 63-98)

L'article commence par une présentation et une discussion des hypothèses et des résultats des projections à long terme de la population mondiale réalisées par les experts des Nations Unies en 1990. Ces projections, qui vont jusqu'en 2150, comportent sept variantes et subdivisent le monde en neuf grandes régions. Il y a une seule hypothèse de mortalité qui donne, en fin de projection, une espérance de vie de 87,5 ans pour les femmes et de 82,5 ans pour les hommes (84,9 ans pour les deux sexes). Ensuite, l'auteur présente ses propres projections pour la Yougoslavie, de 1991 à 2150, calculées avec les mêmes hypothèses et les mêmes variantes que les Nations Unies. Mais il y ajoute une huitième variante, comportant une hypothèse de chute rapide de la fécondité jusqu'à un indice synthétique de 1,3, maintenu jusqu'au terme de la projection. Selon les variantes extrêmes, les 10,4 millions de Yougoslaves de 1991 seront 1,8 millions ou 57,4 millions en 2150. Ce sont les variantes à fécondité moyenne ou à simple remplacement des générations qui entraînent le moins de changement, avec une croissance de 20% en 160 ans. La structure par âge de la population se transformera surtout avant 2050, et, selon les variantes, le vieillissement s'accentuera encore un peu ou fera place à un rajeunissement. Dans la variante moyenne, la proportion des enfants de moins de 15 ans passera de 19,3% à 17,5%, celle des personnes de 65 ans et plus passera de 11,9% à 24,5%. (YOUGOSLAVIE, PROJECTION A LONG TERME)

93.03.05 - serbo-croate - Radoslav STEVANOVIC

Caractéristiques des mouvements migratoires dans les communes de la République fédérale de Yougoslavie d'après le recensement de 1991 (Migranione odlike opstina SR Jugoslavije: Prema popisu iz 1991) (p. 99-116)

Grâce au recensement de 1991 et à l'état civil, l'auteur fait un bilan des mouvements migratoires au niveau communal pendant la période intercensitaire 1981-1991. Il fait une comparaison avec la période précédente 1971-1981. Le solde migratoire est négatif dans 80,1% des communes, représentant 81,9% du territoire et 65,1% de la population; il est positif dans 19,9% des communes, représentant 18,1% du territoire et 34,9% de la population. Par comparaison avec la période 1971-1981, le nombre de communes d'émigration est passé de 136 à 161; il a augmenté principalement en Serbie Centrale et en Vojvodine; il est resté stable au Monténégro et a diminué au Kosovo-Methoija. La distribution régionale de la population a donc changé. (YOUGOSLAVIE, MIGRATION INTERCENSITAIRE, REPARTITION DE LA POPULATION)

93.03.06 - serbo-croate - Nada RADUSKI

Structures des ménages selon leurs caractéristiques socio-économiques en Serbie (Sastav domacinstva Srbije prema socio-ekonomskim karakteristikama) (p. 117-134)

L'industrialisation et l'urbanisation d'après-guerre ont provoqué une forte mobilité spatiale de la population et ont profondément affecté les familles et les ménages, dans leur taille, leurs structures et leur stratification sociale. Entre les recensements de 1948 et de 1981, le nombre des ménages a continuellement augmenté en Serbie, et leur taille a diminué. Le ménage se rapproche de la famille nucléaire, avec un peu plus de 3 membres en moyenne. Par contraste, la taille moyenne du ménage est de 6,7 personnes dans le Kosovo-Methoija, où la fécondité est élevée, l'économie agricole et les migrations faibles. Le transfert de la population agricole vers des activités non-agricoles a modifié les fonctions économiques des ménages. La proportion des ménages comprenant à la fois des personnes appartenant au secteur agricole et des personnes appartenant au secteur non-agricole a nettement augmenté pour atteindre 27,8% en 1981. Actifs et dépendants y sont en nombre égal. Ces ménages mixtes ont un meilleur niveau de vie que les ménages exclusivement agricoles. C'est dans les années 1960 que les ménages non-agricoles sont devenus majoritaires. Leur taille moyenne (3,2) est légèrement inférieure à celle des autres catégories de ménages, la proportion des actifs y est en augmentation et celle des dépendants en baisse. (YOUGOSLAVIE, COMPOSITION DU MENAGE, DIMENSION DU MENAGE, STRATIFICATION SOCIALE)

93.03.07 - serbo-croate - Gordana MATKOVIC, Tripo MULINA et Miroslav RASEVIC

Population, main-d'oeuvre et emploi en Serbie du Sud (Stanovnistvo, radna snaga i zaposlenost na podrucju juga Srbije) (p. 135-152)

Les auteurs passent en revue une partie des travaux qui ont été menés pour mettre au point un programme de développement socio-économique à long terme pour les localités sous-développées de Serbie du Sud et quelques autres communautés frontalières. Ils examinent l'évolution de la population et des ménages, la fécondité, la mortalité, l'accroissement naturel, les structures sociales et économiques de la population, le développement et les caractéristiques de la main-d'oeuvre, l'évolution de l'emploi en général, celle de l'emploi dans le secteur privé et à l'étranger, le chômage et la structure économique de la main-d'oeuvre pendant la période 1961-1991. Ils y ajoutent des projections de population, de main-d'oeuvre et d'emploi jusqu'à 2010. Au cours des dernières décennies, l'évolution démographique de la Serbie du Sud était influencée simultanément par des processus économiques et sociaux modernes et traditionnels, ceux-ci ayant des effets à long terme et indirects. Il en résulte que le développement de la population de cette région présente bien des aspects modernes. Pourtant la situation démographique à la fin des années 1980 était caractérisée par des tendances jugées indésirables et quelques problèmes sérieux. L'évolution future va dépendre du programme de développement qui sera mis en oeuvre dans cette région. (YOUGOSLAVIE, DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL, DYNAMIQUE DE LA POPULATION, EMPLOI, MAIN-D'OEUVRE, PROJECTION DE POPULATION)

93.03.08 - serbo-croate - Miladin KOVACEVIC

Les victimes serbes de la Seconde Guerre mondiale (Srbi kao zrtve u Drugom svetskom ratu) (p. 153-160)

Les pertes serbes de la Seconde Guerre mondiale ont été évaluées par V. Zerjevic et B. Kocovic et par une enquête menée en 1964, restée inachevée. On considère généralement que les estimations de ces deux auteurs sont les plus sérieuses et les plus fiables. Ils ont donné des chiffres très voisins, en particulier pour le nombre total de victimes sur le territoire yougoslave (environ 1.020.000 victimes directes de la guerre). L'auteur prend ces estimations comme point d'appui pour décomposer les pertes serbes (597.000) en différentes catégories de victimes : civils, prisonniers et combattants, distingués selon la région (république ou territoire), la phase de la guerre et quelques autres caractéristiques. Les Serbes ont été plus touchés que les autres peuples des territoires qui constituent la Yougoslavie: selon Kocovic, le total des pertes serbes représenterait 7% de la population serbe prévue par les projections pour 1948. (YOUGOSLAVIE, GUERRE, HISTOIRE, DECEDE, GROUPE ETHNIQUE)

93.03.09 - serbo-croate - Zivota DORDEVIC

Où et quand a commencé la baisse de la fécondité dans les sociétés paysannes serbes au XIXe siècle? (Poceci i zarista pada nataliteta u seoskom drustvu Srbije XIX veka) (p. 161-170)

Cet article cherche à localiser le moment et la région où la fécondité a commencé à baisser dans la société paysanne de Serbie au XIXe siècle, et à identifier les déterminants potentiels, économiques, sociaux et psychologiques, de ce processus. L'auteur relie la chute de la fécondité avec la nuptialité, la mortalité et le vieillissement de la population paysanne. Elle situe le démarrage dans la région de Timok et le comté de Pozarevac, et attribue une influence prédominante au système économique, au type de structure familiale et à la dimension des familles. La religion et l'Eglise n'ont pas eu d'influence notable. (YOUGOSLAVIE, HISTOIRE, BAISSE DE LA FECONDITE, PAYSANNERIE, TRANSITION DEMOGRAPHIQUE)


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