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CAHIERS QUEBECOIS DE DEMOGRAPHIE

PRINTEMPS 1992 - VOLUME 21, NUMERO 1
Démographie sociale en Afrique

93.07.13 - français - Philippe ANTOINE, Département de démographie, Université de Montréal, C.P. 6128, Suc. "A", Montréal, QC H3C 3J7 (Canada), et Philippe BOCQUIER, ORSTOM, Paris (France)

Une méthode de recueil de la parenté dans les enquêtes démographiques: un compromis avec l'approche anthropologique (p. 7-27)

La collecte des biographies par l'intermédiaire d'une enquête rétrospective permet de recueillir différentes informations sur les origines familiales de l'enquêté, sur l'intervention de la parenté au cours des changements résidentiels et professionnels, et sur l'évolution de sa situation familiale (vie matrimoniale et devenir des enfants). Nous présentons ici la solution retenue pour saisir la parenté aussi bien par rapport à une tierce personne qu'au sein du ménage, et les possibilités d'analyse offertes à partir d'exemples tirés de l'étude IFAN-ORSTOM menée à Dakar. Notre analyse suggère que la crise conforte la dépendance des plus jeunes envers les aînés. Le mode de vie urbain ne semble pas, à Dakar, être un facteur de destructuration des familles. C'est pour l'instant la solidarité familiale qui sert d'amortisseur aux conséquences de la crise. (SENEGAL, ENQUETE DEMOGRAPHIQUE, LIEN DE PARENTE, ANTHROPOLOGIE)

93.07.14 - français - Thérèse LAURAS-LOCOH et Nuria LOPEZ-ESCARTIN, CEPED, 15 rue Ecole de Médecine, 75005 Paris (France)

Les jeunes en Afrique: enjeux démographiques, enjeux sociaux (p. 29-44)

La population de l'Afrique est jeune: près d'un Africain sur deux a moins de 15 ans et à peine un sur quinze a plus de 60 ans. A partir de projections de population par âge pour la période 1950-2025, l'article examine les enjeux démographiques et sociaux de la montée des jeunes en Afrique. L'école, l'emploi et la migration méritent une attention particulière dans le contexte des crises politiques et économiques qui secouent le continent présentement. (AFRIQUE, PROJECTION DE POPULATION, STRUCTURE PAR AGE, POPULATION JEUNE)

93.07.15 - français - Florentin DONADJE, Centre de formation et de recherche en matière de population (CEFORP), Université de Bénin, Cotonou (Bénin)

Nuptialité et fécondité des hommes au Sud-Bénin: faits et opinions (p. 45-65)

A partir d'une enquête auprès de 2.590 ménages interrogés en 1989 à Cotonou et en milieu rural aux environs de Cotonou, l'article examine les pratiques nuptiales et reproductives des hommes (entrée en première union, polygamie, niveau et tendances de la fécondité). Sont également traitées les opinions des hommes sur le mariage, la reproduction et la limitation des naissances. (BENIN, HOMME, NUPTIALITE, FECONDITE)

93.07.16 - français - Aloys ILINIGUMUGABO, Office national de la population (ONAPO), et Université nationale de Rwanda (Rwanda)

La variation des intervalles intergénésiques au Rwanda (p. 67-98)

Après une brève présentation des données et de la méthodologie, l'auteur montre que les femmes rwandaises qui commencent leur activité de procréation tardivement se reproduisent plus rapidement et réalisent ainsi une récupération de leur fécondité perdue suite à l'ajournement de leur mariage. Ce comportement observé lorsqu'on contrôle l'âge et la parité atteinte se confirme par le rythme de procréation très accéléré qui caractérise les femmes modernes. Ainsi, le niveau d'instruction, la nature du lieu de résidence et surtout l'activité professionnelle d'une femme sont les facteurs qui différencient le rythme de procréation dans la société rwandaise. Sans créer des différences aussi marquées que celles engendrées par ces indicateurs de modernité, l'ethnie et le type d'union conjugale affectent l'intervalle intergénésique lorsqu'on considère les femmes rwandaises qui commencent celui-ci à la même parité. (RWANDA, FECONDITE, INTERVALLE GENESIQUE, FECONDITE DIFFERENTIELLE)

93.07.17 - français - Cheikh S.M. MBACKE, Rockefeller Foundation, International House, Mama Ndjina Street, P.O. Box 47543, Nairobi (Kenya), et Thomas K. LEGRAND, Département de démographie, Université de Montréal, C.P. 6128, Suc. "A", Montréal, QC H3C 3J7 (Canada)

Différences de mortalité selon le sexe et utilisation des services de santé au Mali (p. 99-119)

Les données de l'Enquête démographique et de santé (EDS) effectuée au Mali en 1987 révèlent une surmortalité féminine à partir de trois mois après la naissance. Les garçons semblent bénéficier d'un traitement de faveur en matière de soins médicaux concernant la diarrhée et la fièvre et, en zones urbaines, les vaccinations multiples pour la polio et pour l'ensemble diphtérie, coqueluche et tétanos. L'état nutritionnel et l'âge au sevrage sont similaires pour les garçons et les filles. Les problèmes que posent les données EDS pour ce type d'analyses sont discutés en détail. (MALI, MORTALITE DIFFERENTIELLE, DIFFERENCE ENTRE SEXES)

93.07.18 - français - Laurent N.M ASSOGBA, Organisation internationale du travail (OIT), Unité de planification de la population, Ministère du Plan (Burundi)

Statut de la femme et migration urbaine dans le golfe du Bénin: de la décision à l'insertion (p. 121-149)

Par rapport à la migration en général et à la migration vers la ville en particulier, la femme africaine apparaît le plus souvent comme un agent passif voire comme la victime d'un phénomène dont le centre de décision lui est extérieur. Il semble pourtant que la réalité soit de plus en plus nuancée. Partir vers la ville peut être un moyen d'amélioration du statut. Du moment que la scolarisation féminine est en net progrès un peu partout sur le continent, que la crise économique perdure en s'accentuant en milieu rural, et que l'ouverture du monde africain s'amplifie par les moyens de communication, la migration vers les villes ira croissant et concernera autant les femmes que les hommes. Mais pour bien s'insérer dans le milieu urbain et améliorer leur statut, les femmes doivent posséder une bonne qualification professionnelle et (ou) un capital financier important dès le départ. Les décideurs devront tenir compte de ces aspects de la question, plutôt que de soutenir des stratégies contre la migration vers la ville qui pour le moment restent sans effet. (AFRIQUE AU SUD DU SAHARA, CONDITION FEMININE, MIGRATION RURALE-URBAINE)

93.07.19 - français - Dieudonné O. OUEDRAOGO, Centre d'études et de recherches sur la population pour le développement (CERPOD), B.P. 1530, Bamako (Mali)

Transfert de population et changements de rôles de la femme au Sahel (p. 151-166)

Quelles sont les implications pour les femmes des transferts de population des zones pauvres vers des zones d'aménagement agricole? A partir de l'expérience sahélienne, l'article suggère que, même si les transferts de population sont généralement accompagnés d'un accroissement significatif des ressources familiales, ils n'entraînent pas nécessairement une amélioration de la condition féminine. Il semble plutôt que celle-ci tende à se détériorer dans les périmètres aménagés. (SAHEL, CONDITION FEMININE, TRANSFERT DE POPULATION)

93.07.20 - français - Jean-Pierre GUENGANT, ORSTOM, Pointe à Pitre (Guadeloupe), et John F. MAY, The Futures Groupe, Washington, DC (E.U.)

Tendances de la fécondité en Haïti (p. 167-183)

La fécondité en Haïti est-elle en hausse, en baisse ou constante? Telle est la question à laquelle tente de répondre l'article, à l'aide de cinq enquêtes (1971-1973, 1977, 1983, 1987 et 1989) et de deux recensements (1971 et 1982). Malgré leurs limites, l'ensemble des données disponibles indiquent le maintien d'une fécondité élevée en Haïti au cours de vingt dernières années. (HAITI, TENDANCE DE LA FECONDITE)

AUTOMNE 1992 - VOLUME 21, NUMERO 2
Montréal, XIXe-XXe siècles: croissance urbaine et diversité culturelle

93.07.21 - français - Jean-Pierre COLLIN et Jaël MONGEAU, INRS Urbanisation, 3465 Durocher, Montréal, QC H2X 2C6 (Canada)

Quelques aspects démographiques de l'étalement urbain à Montréal de 1971 à 1991 et leurs implications pour la gestion de l'agglomération (p. 5-30)

Depuis une vingtaine d'années, l'étalement urbain mène à une redéfinition des rapports entre la ville centre et la banlieue, au fur et à mesure que s'affirme l'urbanité de la banlieue. Selon des données sur les migrations et les déplacements quotidiens à l'intérieur de l'agglomération montréalaise, l'intensité des relations des banlieusards avec la ville de Montréal va en s'amenuisant: l'urbanité de la banlieue s'affirme donc aussi à Montréal. Toutefois, le centre-ville conserve une grande partie de sa force d'attraction: il continue d'être fréquenté quotidiennement par des banlieusards qui vivent cependant dans un autre cadre de vie. Les composantes de l'agglomération de Montréal sont donc complémentaires, et pour assurer un développement harmonieux de l'ensemble, il faudrait concevoir un nouveau cadre de concertation à l'échelle de la région. (CANADA, METROPOLE, DEVELOPPEMENT URBAIN)

93.07.22 - français - France GAGNON

Les migrations internes vers Montréal au XIXe siècle: un bilan (p. 31-49)

Ce texte fait d'abord le point sur les aspects quantitatifs de ce mouvement migratoire, montrant qu'il a connu un changement de rythme dès les années 1840 et que les décennies 1850 et 1880 ont été celles où la cadence fut la plus forte. Il met aussi ce mouvement en rapport avec le contexte démographique plus vaste où se situe Montréal au XIXe siècle. Le profil des migrants est ensuite reconstitué, selon ce que permet l'état actuel des recherches. Les thèmes suivants sont alors abordés: l'origine géographique des migrants, leurs caractéristiques démographiques et professionnelles, les causes de la migration et l'intégration au milieu d'accueil. La conclusion rappelle l'importance d'analyser ce mouvement en relation avec l'évolution de la croissance économique montréalaise et la nécessité de s'orienter vers des recherches identifiant avec précision les migrants, tant en milieu d'origine qu'à Montréal. (CANADA, METROPOLE, HISTOIRE, MIGRATION INTERNE)

93.07.23 - français - Sherry OLSON, Département de géographie, Université McGill, Montréal, QC (Canada), et Patricia THORNTON, Département de géographie, Université Concordia, Montréal, QC (Canada)

Familles montréalaises du XIXe siècle: trois cultures, trois trajectoires (p. 51-75)

Afin de retracer l'évolution de la population montréalaise de 1840 à la fin du siècle, les auteurs ont recueilli toutes les données se rapportant à douze patronymes dans les registres d'état civil (baptêmes, mariages et décès) et les recensements nominatifs. L'échantillon a été conçu de manière à permettre d'établir les mariages et filiations et de reconstituer intégralement quelques centaines de familles représentatives des trois principales cultures en présence: les Canadiens français, les Anglo-protestants et les Irlandais catholiques. Chaque groupe a une structure par âge, des trajectoires de vie et des comportements démographiques spécifiques. (CANADA, METROPOLE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, ORIGINE ETHNIQUE, CULTURE)

93.07.24 - français - Marc TERMOTE, INRS Urbanisation, 3465 Durocher, Montréal, QC H2X 2C6 (Canada)

Le comportement démographique des groupes linguistiques à Montréal (p. 77-94)

Depuis 1975, l'enregistrement des événements d'état civil fait l'objet, au Québec, de questions relatives à la "langue d' usage" des sujets de ces événements, et les données sont disponibles par division de recensement. Par ailleurs, nous connaissons, grâce aux recensements de 1981 et 1986, les lieux de résidence, en 1976 et en 1981 respectivement, des personnes présentes au Canada au moment du recensement, et ce selon la "langue parlée à la maison" de ces dernières. Cela nous permet d'analyser le comportement de fécondité, de migration interne et de mortalité de chacun des principaux groupes linguistiques. Il existe des disparités non négligeables dans le comportement démographique des groupes linguistiques des îles de Montréal et Jésus. Par contre, dans le reste de la région métropolitaine de Montréal, les disparités linguistiques dans le comportement démographique sont nettement moindres: les trois groupes y ont le même niveau de fécondité et la même propension à émigrer, seules s'y manifestent des disparités en matière de mortalité. Le taux d'accroissement naturel des Francophones de Montréal-îles était (en 1985-1987) légèrement inférieur à celui des deux autres groupes, mais dans le reste de la région métropolitaine il était supérieur. Au total cependant, lorsqu'on tient compte également des mouvements migratoires internes, le groupe francophone des îles de Montréal et Jésus avait le taux d'accroissement le plus élevé et le groupe anglophone, le taux (d'ailleurs négatif) le plus bas. Pour chacun des trois groupes, ce taux d'accroissement était fort proche de zéro, de telle sorte que, toutes autres choses étant égales par ailleurs, c'est l'immigration internationale qui déterminera pour l'essentiel la croissance différentielle des groupes linguistiques de cette région. (CANADA, METROPOLE, GROUPE LINGUISTIQUE, PROFIL DEMOGRAPHIQUE)

93.07.25 - français - Charles CASTONGUAY, Département de mathématiques, Université d'Ottawa, Ottawa, Ontario (Canada)

L'orientation linguistique des Allophones à Montréal (p. 95-118)

Selon le recensement de 1986, l'anglais maintient sa place comme première langue d'assimilation des Montréalais d'une autre langue que l'anglais ou le français. Cette constance recouvre toutefois des mouvements divergents. Si les Allophones nés à Montréal s'anglicisent nettement plus qu'en 1971, le français progresse d'autant parmi les immigrés: il y a cependant un léger regain de l'anglais chez les derniers arrivés. Le progrès de la francisation paraît lié surtout au développement de l'immigration créole, espagnole, arabe et vietnamienne. La scolarisation en français semble aussi orienter assez fermement les enfants des nouveaux immigrants vers la francisation. Depuis la conjoncture socio-politique de 1976-1980, particulièrement favorable au français, le regain de l'anglais paraît traduire le retour à un certain Québec bilingue. L'attrait de l'anglais semble également s'accroître avec la durée de séjour à Montréal. (CANADA, METROPOLE, IMMIGRANT, LANGUE, ASSIMILATION DES MIGRANTS)

93.07.26 - français - Danielle JUTEAU, Jocelyne DAVIAU-GUAY et Minoo MOALLEM

L'entrepreneurship ethnique à Montréal: première esquisse (p. 119-145)

Cette note de recherche présente une première esquisse de l'étude que nous menons sur l'entrepreneurship ethnique. Elle expose d'abord notre cadre théorique et présente ensuite quelques résultats préliminaires. Nous examinons, dans cette recherche, divers groupes ethniques, tant majoritaires que minoritaires. Pour chacun d'entre eux, nous analyserons l'impact qu'exercent le statut d'immigrant, l'appartenance de sexe, le secteur industriel et le contexte urbain sur l'activité entrepreneuriale. Nous serons ainsi en mesure de mieux cerner et de comprendre, dans une perspective comparative, diverses facettes qui caractérisent ce phénomène. (CANADA, METROPOLE, GROUPE ETHNIQUE, STATUT SOCIO-ECONOMIQUE)

93.07.27 - français - Norbert ROBITAILLE, Robert BOURBEAU, Département de démographie,Université de Montréal, C.P. 6128, Suc. "A", Montréal, QC H3C 3J7 (Canada), Chantal GIRARD, Conseil régional de la santé et des services sociaux, Abitibi-Témiscamingue (Canada), et Marc TREMBLAY, Université du Québec, Chicoutimi (Canada)

L'avenir des groupes linguistiques au Québec: équilibres et options (p. 147-161)

Durant la période 1981-1986, l'équilibre des phénomènes démographiques au Québec était tel que la proportion de Francophones avait tendance à s'accroître. Cet article projette cette situation ainsi que d'autres scénarios, et montre l'impact d'un accroissement de l'immigration sur le pourcentage de Francophones au Québec. Il souligne, pour le Québec, l'antinomie qui existe entre la croissance de l'effectif de la population dans son ensemble et celle du pourcentage de Francophones. Plus spécifiquement, il montre que la politique du gouvernement qui prévoit une immigration de 55.000 immigrants annuellement entraînerait selon tout vraisemblance une diminution du pourcentage de Francophones. (CANADA, GROUPE LINGUISTIQUE, IMMIGRATION, PROJECTION DE POPULATION)


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