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JOURNAL OF POPULATION AND SOCIAL STUDIES

JUILLET 1991- JANVIER 1992 - VOLUME 3, NUMEROS 1-2

93.87.01 - anglais - Kerry RICHTER et Chai PODHISITA, Institute for Population and Social Research, Mahidol University, Phutthamonthon, Nakhon Pathom 73170 (Thaïlande)

Démographie de la famille thaï: tour d'horizon et orientations de recherche (Thai Family Demography: A Review and Research Prospects) (p. 1-19)

Le domaine de la démographie de la famille et du ménage est relativement neuf, surtout si on le compare à d'autres thèmes tels que la fécondité et la mortalité. Les démographes qui s'y intéressent rassemblent des travaux provenant de plusieurs disciplines en sciences sociales et élaborent une base d'étude proprement démographique de la famille. Cet article tente un tour d'horizon des connaissances démographiques sur la famille thaï et propose des orientations de recherche pour l'avenir. Après une brève discussion consacrée au concept de démographie familiale et au contexte de la Thaïlande, les auteurs développent une analyse de divers traits caractéristiques de la démographie des familles et des ménages thaïs. Ils concluent en suggérant des voies de recherche dans ce domaine. (THAILANDE, DEMOGRAPHIE DE LA FAMILLE, RECHERCHE DEMOGRAPHIQUE)

93.87.02 - thailandais - Boonlert LEOPRAPAI, Institute for Population and Social Research, Mahidol University, Phutthamonthon, Nakhon Pathom 73170 (Thaïlande)

La population de la Thaïlande après la "révolution reproductive" (p. 21-53))

La population de la Thaïlande est l'une des rares populations de l'époque moderne qui ont fait l'expérience de la chute rapide de leur fécondité en l'espace de deux décennies. Elle a accompli sa "révolution reproductive" si vite que sa structure par âge n'a pas eu le temps de s'adapter et renferme encore un potentiel de croissance pour plusieurs décennies. On le voit à l'évolution de l'effectif de la population thaï. Pendant la révolution reproductive, de 1970 à 1990, la population a augmenté de 55,8%. Et même si la fécondité peut se maintenir au niveau du remplacement des générations, la population thaï pourrait gagner encore quelque 25 millions d'unités dans les 35 prochaines années et atteindre 81 millions en 2025. Quant à l'effet de la révolution reproductive sur la structure par âge de la population, la proportion des enfants de moins de 15 ans diminue, tandis que l'effectif et la proportion de la population d'âge actif (15-59 ans) et de la population âgée (60 ans et plus) tendent à augmenter. La forte réduction de la proportion des enfants a entraîné un allègement de la charge économique qui pèse sur la population active. La révolution reproductive produit aussi des effets économiques et sociaux positifs, tels qu'une hausse du revenu par tête, un accroissement de l'effectif de la population active, une diminution lente du nombre de nouveaux arrivants sur le marché du travail et une réduction du nombre d'enfants d'âge scolaire. L'un de ses effets négatifs est l'accroissement de l'effectif et de la proportion des personnes âgées. En 2010, il n'y aura encore que 9,4% de population âgée, mais en 2025, cette proportion pourrait atteindre 15,5%, avec un effectif de 12,559 millions. (THAILANDE, BAISSE DE LA FECONDITE, TRANSITION DEMOGRAPHIQUE, STRUCTURE PAR AGE, PROJECTION DE POPULATION)

93.87.03 - thailandais - Voravidh CHAROENLOET

La population et le développement industriel (p. 55-83)

En même temps qu'une baisse de son taux de croissance démographique dans les années 1980, la Thaïlande a connu une croissance économique sans précédent. Pendant les trois dernières années de cette décennie, le taux moyen de croissance économique atteignait 11,7%. On a généralement attribué cette croissance phénoménale à l'internationalisation de l'économie thaï, par l'essor rapide des exportations, des investissements étrangers et du tourisme. Mais les industries de fabrication, qui jouent le rôle principal dans cette croissance économique à un rythme supérieur à 10%, sont plutôt grandes consommatrices de ressources naturelles et de main-d'oeuvre. De plus, les investissements étrangers dans les industries tournées vers l'exportation ont tendance à s'installer en Thaïlande pour assembler des produits plutôt que pour les fabriquer. C'est essentiellement le faible coût de la main-d'oeuvre qui les a attirés. Tout cela peut favoriser l'emploi d'une main-d'oeuvre non qualifiée et peu payée, mais non le développement d'industries basées sur la recherche et la technologie, fondements d'un développement économique solide et durable. (THAILANDE, CROISSANCE ECONOMIQUE, DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL)

93.87.04 - anglais - Boonlert LEOPRAPAI, Anthony PRAMUALRATANA, Buppha SIRIRASSAMEE, Kanchana TANGCHONLATIP et Umaporn PATTARAVANICH, Institute for Population and Social Research, Mahidol University, Phutthamonthon, Nakhon Pathom 73170 (Thaïlande)

Les opinions des agents des services de santé et des utilisatrices sur les services de santé maternelle dans la région métropolitaine de Bangkok (Health Service Providers' and Users' Opinions on Maternal Health Services in Bangkok Metropolis) (p. 85-122)

Les auteurs ont recueilli et analysé des données qualitatives pour connaître les opinions des agents des services de santé et celles des utilisatrices sur les services de santé maternelle du grand Bangkok. Le personnel de santé de deux hôpitaux généraux et de trois centres de santé dépendant de l'Administration du grand Bangkok a été interrogé longuement. Des entretiens thématiques de groupe ont également été menés avec des habitantes de deux quartiers pauvres, enceintes ou ayant accouché depuis moins de trois mois. Pour les agents des services de santé, l'équipement, l'approvisionnement en fournitures médicales et les autres ressources indispensables sont suffisants. Ce qui pose un problème, c'est qu'il n'y a pas assez d'infirmières pour s'occuper des très nombreuses patientes ou pour fournir des services de santé maternelle et infantile dans les quartiers. Le manque de sympathie des médecins envers les infirmières et les patientes a été très souvent mentionné par le personnel et par les clientes. Les employés des hôpitaux pensent qu'avec du personnel supplémentaire et un traitement à peu près égal des médecins et des infirmières, l'hôpital pourrait fonctionner efficacement. Ceux des centres de santé municipaux estiment qu'il manque un réseau de consultations efficace, tant pour Bangkok que pour l'ensemble de la capitale et des provinces. Comme ils ont affaire à un grand nombre de femmes migrantes enceintes et mères, ils pensent qu'on devrait inculquer à ce groupe de femmes le souci de retirer leur dossier du centre de santé avant de quitter la région, afin de pouvoir s'adresser à n'importe quel centre pour leurs visites prénatales ou post-natales. Pour les clientes, la principale raison de s'adresser à une unité de santé particulière est la "commodité" et non l'expérience, bonne ou mauvaise, qu'elles y ont déjà eue, ou les informations qu'elles ont reçues à son sujet. (THAILANDE, SERVICE DE SANTE, PERSONNEL MEDICAL, SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT, CLIENT, EVALUATION)

93.87.05 - thailandais - Bencha YODDUMNERN-ATTIG et Mali AMPORNDANAI

Le contexte socio-économique de la Thaïlande et ses implications pour la santé et le développement des enfants (p. 123-143)

Depuis une vingtaine d'années, la Thaïlande a remarquablement réussi à accélérer sa croissance socio-économique, tout en réduisant considérablement la fécondité légitime et le taux de croissance démographique. Mais il est inévitable que ces changements affectent, soit positivement soit négativement, la plus petite unité de la société et ses membres les plus petits, les enfants. Les auteurs exploitent les données d'une étude intitulée "Effets de la dimension de la famille sur la santé maternelle et infantile en Thaïlande", pour examiner comment les changements socio-économiques et démographiques ont affecté la santé et le développement des enfants du Nord et du Sud du pays. On a interrogé 2583 femmes mariées de 15 à 44 ans dans 3612 ménages, et, dans ces mêmes ménages, on a soumis à un examen médical 439 enfants de moins de 5 ans au Nord, et 579 au Sud. L'analyse de ces données montre que les facteurs socio-économiques en soi ne sont pas significativement liés à la santé des enfants. La santé et le développement des enfants peuvent se détériorer quand les parents luttent pour élever leur statut socio-économique, du fait de leur préoccupation exclusive pour le travail et les activités liées au travail. Ceci a des effets nettement négatifs quand, en outre, les parents (qu'ils soient riches ou pauvres) ne consacrent pas une part adéquate de leur temps à fournir à leurs enfants les soins de santé dont ils ont besoin et un environnement physique sain. (THAILANDE, CROISSANCE ECONOMIQUE, SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT, DEVELOPPEMENT DE L'ENFANT)

93.87.06 - thailandais - Pichit PITAKTEPSOMBATI et Wanpen VORKLARNG

Qui a renvoyé la carte-réponse après les élections? (p. 145-150)

L'objectif des auteurs est de tester une hypothèse rarement démontrée, selon laquelle, en général, dans les études transversales ou longitudinales, les personnes qu'on réussit à interroger et celles qu'on ne parvient pas à atteindre sont significativement différentes. Cette logique s'applique aussi aux personnes qui renvoient ou non une carte-réponse qui leur a été laissée. Les auteurs exploitent les données de l'Enquête sur les opinions politiques et la popularité des partis parmi la population de la région métropolitaine de Bangkok, au cours de laquelle on a interrogé 1500 personnes de 20 ans ou plus entre le 20 et le 26 août 1992. On a laissé à chacune une carte-réponse à remplir et à renvoyer après les élections du 22 septembre. 520 personnes ont renvoyé la carte, soit 34,7%. 90% de ceux qui ont renvoyé leur carte ont déclaré avoir voté. Les personnes qui ont renvoyé la carte et celles qui ne l'ont pas fait diffèrent significativement par le sexe, l'âge et l'attitude à l'égard du vote, mais les indices de dissemblance ne sont pas très élevés. Les deux groupes ne diffèrent pas sensiblement à l'égard des trois autres variables: le niveau d'instruction, la profession et le choix exprimé lors du vote. Il est dès lors douteux que l'intention première des auteurs de se baser sur les 520 réponses pour étudier la cohérence entre intention de voter et attitude le jour du scrutin, soit légitime. C'est le faible taux de réponse qui doit être incriminé. Earl R. Babbie pense que, dans les enquêtes par voie postale, il faut un taux de réponse d'au moins 50% pour qu'on puisse exploiter les données. Les résultats de la présente étude semblent aller dans le sens de la recommandation de Babbie. (METHODOLOGIE, ENQUETE PAR CORRESPONDANCE, RASSEMBLEMENT DES DONNEES)


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