RAPPORT TRIMESTRIEL DE STATISTIQUES SANITAIRES MONDIALES

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Suisse (Genève) 77

RAPPORT TRIMESTRIEL DE STATISTIQUES SANITAIRES MONDIALES

1993 - VOLUME 46, NUMERO 2
MORTALITE PAR MALADIES CARDIO-VASCULAIRES DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT

94.77.01 - anglais - Ala'din A.S. ALWAN, Noncommunicable Diseases, WHO Regional Office for the Eastern Mediterranean, Alexandria (Egypte)

Evaluation du poids de la mortalité due aux maladies cardio-vasculaires (Assessing the Burden of Mortality from Cardiovascular Diseases) (p. 91-96)

Ce bref aperçu des méthodes d'évaluation du poids de la mortalité due aux maladies cardio-vasculaires fait ressortir la grande incertitude des indicateurs s'y rapportant. Dans de nombreux pays en développement il n'existe pas de statistiques de l'état civil, et il ne faut pas s'attendre à des progrès rapides dans l'enregistrement des causes de décès dans ces pays, étant donné les ressources que cela nécessite. Dans ces conditions, la meilleure façon d'assurer la surveillance épidémiologique courante de ce qui est probablement la principale cause de mortalité dans le monde, consiste à mettre en place progressivement des systèmes de surveillance de la mortalité précis et bien définis, permettant de prendre en compte la totalité des décès et de déterminer une cause probable grâce aux renseignements fournis par des non-spécialistes. L'exactitude de ces données dépendra dans une large mesure de la spécificité et de la clarté de l'algorithme d'"autopsie verbale" employé et de la possibilité de faire valider les résultats par du personnel médical qualifié. Une estimation très approximative de la mortalité globale imputable aux maladies cardio-vasculaires, fondée sur des données et des renseignements provenant de sources diverses, est également présentée ici, mais elle comporte évidemment un haut degré d'incertitude. Cette difficulté à surveiller l'émergence des maladies cardio-vasculaires dans les pays en développement est indéniablement l'un des principaux obstacles à l'application de mesures de santé publique efficaces pour lutter contre ces maladies. (PAYS EN DEVELOPPEMENT, EPIDEMIOLOGIE, MESURE DE LA MORTALITE, CAUSE DE DECES, MALADIE CARDIO-VASCULAIRE)

94.77.02 - anglais - K.S. REDDY, Department of Cardiology, Cardiothoracic Centre, All India Institute of Medical Sciences, New Delhi 110 029 (Inde)

Prévalence des maladies cardio-vasculaires dans la région de la Méditerranée orientale (Cardiovascular Diseases in the Eastern Mediterranean Region) (p. 97-100)

D'après les données dont on dispose, les cardiopathies ischémiques, l'hypertension et les autres facteurs de risque coronarien, comme le diabète, sont actuellement un problème de santé majeur dans la Région de la Méditerranée orientale. L'évolution des caractéristiques épidémiologiques des maladies consécutives au développement socio-économique rapide, à l'urbanisation et à l'accroissement de la longévité, a contribué à la progression des maladies non transmissibles et a fait des maladies cardio-vasculaires l'une des principales causes de morbidité et de mortalité dans de nombreux Etats Membres. Les données confirment que cette tendance s'est accentuée au cours des deux premières décennies. Les informations dont on dispose donnent à penser que la prévalence de l'hypertension, déjà forte dans de nombreux pays de la région, augmentera encore dans les prochaines années. Bien que l'influence des facteurs géographiques, ethniques et socio-économiques n'ait pas encore été convenablement étudiée, les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de l'hypertension ne semblent pas être très différentes de celles que l'on observe dans les pays développés. L'ampleur et le poids croissants des maladies cardio-vasculaires sont déjà ressentis dans la plupart des pays de la Région. En raison des conséquences humaines et économiques considérables de ces maladies et de la demande croissante de services médicaux, ces pays sont de plus en plus nombreux à reconnaître qu'il faut agir. Au cours de l'exercice 1992-1993, la plupart d'entre eux ont établi ou demandé que soit établi un programme de lutte contre les maladies cardio-vasculaires en coopération avec l'OMS. Etant donné le manque de renseignements épidémiologiques précis, la collecte de données et l'appréciation adéquate des facteurs de risque de cardiopathie ischémique coronarienne devraient constituer la base des premières activités dans ce domaine. (PAYS MEDITERRANEEN, MORBIDITE, PREVALENTE, MALADIE CARDIO-VASCULAIRE)

94.77.03 - anglais - Philippe HUNGERBUHLER, Conrad SHAMLAYE, Ministry of Health, Victoria (Seychelles), et Pascal BOVET, Institute for Social and Preventive Medicine, University of Lausanne, Lausanne (Suisse)

Les maladies cardio-vasculaires en Inde (Cardiovascular Diseases in India) (p. 101-107)

En pleine transition épidémiologique, l'Inde est à la veille d'une épidémie de maladies cardio-vasculaires. Les données sur la mortalité par cause indiquent que ces maladies sont déjà une importante cause de mortalité. Les projections démographiques donnent à penser que la mortalité qui leur est imputable augmentera sensiblement avec l'allongement de l'espérance de vie et la modification de la structure par âge d'une population de plus en plus nombreuse. D'après des enquêtes en milieu urbain, la prévalence des facteurs de risque coronarien est déjà très importante, aussi est-il urgent d'agir pour éviter qu'elle ne progresse encore à la faveur du développement socio-économique. Afin de pouvoir planifier et d'entreprendre des actions de santé publique judicieuses et de pouvoir en surveiller convenablement les résultats, il faut axer la recherche sur la surveillance et sur la collecte d'autres données épidémiologiques dans plusieurs régions. (INDE, EPIDEMIOLOGIE, MALADIE CARDIO-VALCULAIRE)

94.77.04 - anglais - YAO Chonghua, Department of Community Health, WU Zhaosu, Department of Epidemiology and Prevention, et WU Yingkai, Beijing Hearth, Lung and Blood Vessel Medical Centre, Beijing (Chine)

Les maladies cardio-vasculaires aux Seychelles (The Cardiovascular Disease Situation in Seychelles) (p. 108-112)

La fréquence des maladies cardio-vasculaires et des facteurs de risque cardio-vasculaires est en progression aux Seychelles. On pense que cette transition épidémiologique vers les maladies chroniques est une conséquence du vieillissement de la population et de la modification des modes de vie liée à l'élévation rapide du niveau de vie. Afin d'éviter la propagation de comportements nuisibles à la santé, et d'obtenir le meilleur rapport coût/efficacité, des mesures préventives doivent être prises rapidement. Aussi s'est-on efforcé, dès 1990, de lancer un programme national de coopération à long terme pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires. Ce programme associe des mesures axées sur l'ensemble de la population et des mesures visant des groupes cibles à haut risque. Des objectifs et des activités multisectorielles culturellement acceptables ont été définis et des plans ont été établis pour la surveillance dans le temps des maladies cardio-vasculaires et des facteurs de risque qui leur sont associés, et l'évaluation des activités en cours. (SEYCHELLES, EPIDEMIOLOGIE, MALADIE CARDIO-VALCULAIRE)

94.77.05 - anglais - R. BOEDHI-DARMOJO, Research Institute, Diponegoro University, Semarang (Indonésie)

Evolution des maladies cardio-vasculaires en Chine (The Changing Pattern of Cardiovascular Diseases in China) (p. 113-118)

La morbidité et la mortalité par maladies cardio-vasculaires ont rapidement augmenté entre les années 50 et 80 par suite de l'accroissement de l'espérance de vie et des changements survenus dans les modes de vie. Les maladies cardio-vasculaires sont devenues la principale cause de décès en Chine. Le taux d'incidence des accidents vasculaires cérébraux est élevé chez les Chinois; ils constituent la première ou la deuxième cause de décès. L'hypertension, principal facteur de risque des accidents vasculaires cérébraux et facteur de risque important des cardiopathies ischémiques, est la maladie cardio-vasculaire la plus répandue et elle devrait être prioritaire dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires. Le tabagisme est courant chez les hommes en Chine, d'où l'importance d'axer les activités de prévention sur ce problème dans les prochaines années. Pendant les 20 années de 1970 à 1990, plusieurs programmes communautaires de lutte contre les maladies cardio-vasculaires ont été mis en place en Chine. Le projet OMS MONICA a élaboré des méthodologies normalisées qui sont utilisées pour l'instauration de systèmes de surveillance et d'évaluation des programmes de lutte contre les maladies cardio-vasculaires. Une stratégie nationale à long terme pour la prise en charge des maladies cardio-vasculaires et la lutte contre ces maladies doit être mise au point d'urgence. (CHINE, EPIDEMIOLOGIE, MALADIE CARDIO-VASCULAIRE, POLITIQUE SANITAIRE)

94.77.06 - anglais - Walinjom F.T. MUNA, Faculty of Medicine and Biomedical Sciences, University of Yaounde I, Yaoundé (Cameroun)

Caractéristiques des maladies cardio-vasculaires en Indonésie (The Pattern of Cardivascular Diseases in Indonesia) (p. 119-124)

L'amélioration des conditions socio-économiques en Indonésie s'accompagne de ce qu'il est convenu d'appeler la transition épidémiologique, c'est-à-dire que le pays doit continuer de lutter contre les maladies infectieuses toujours prédominantes, tout en faisant face à l'émergence de maladies non transmissibles, comme les maladies cardio-vasculaires. Les résultats d'enquêtes communautaires récentes montrent que ces dernières, en particulier les cardiopathies ischémiques, l'hypertension et ses séquelles, sont une cause croissante de morbidité et de mortalité, notamment parmi les personnes âgées, tandis que les cardiopathies rhumatismales et congénitales continuent de régresser. Face à cette situation, l'Indonésie s'est jointe au projet MONICA de l'OMS en tant que membre associé. La première enquête sur les facteurs de risque dans la population, effectuée en 1988 auprès d'un échantillon aléatoire de 2.073 sujets, a mis en évidence des facteurs de risque importants, tels que l'hypertension, le tabagisme, ou l'absence d'activité physique. Les taux de lipides sériques sont jugés faibles par rapport aux valeurs relevées en Occident, mais ils sont supérieurs à ceux qui sont enregistrés au Japon. La prévalence de l'hypertension était de l'ordre de 5 à 15% parmi les adultes, dépassant 20% chez les sujets de 50 ans et plus. Une plus grande attention sera accordée aux programmes de prévention primaire et primordiale, notamment à l'éducation sanitaire à tous les niveaux. Le gouvernement doit collaborer avec les ONG pour mener à bien cette tâche essentielle. (INDONESIE, EPIDEMIOLOGIE, MALADIE CARDIO-VASCULAIRE, ENQUETE SANITAIRE)

94.77.07 - anglais - Eric S. NICHOLLS, Armando PERUGA et Helena E. RESTREPO, Pan American Health Organization (PAHO/WHO), Washington, DC (E.U.)

Les maladies cardio-vasculaires en Afrique (Cardiovascular Diseases in Africa) (p. 125-132)

Le manque de données de base exactes sur les maladies cardio-vasculaires en Afrique est un obstacle majeur à toute analyse exhaustive de la question. Il y a cependant tout lieu de penser que l'éventail et le profil de ces maladies dans la région ressemblent de plus en plus à ce que l'on observe dans les pays développés. Les facteurs de risque classiques semblent être en progression et les tendances observées laissent supposer que le tabagisme pourrait atteindre, ou même dépasser les niveaux enregistrés dans de nombreux pays développés. Les maladies cardio-vasculaires infectieuses et inflammatoires sont peut-être encore prédominantes, mais en raison de l'insuffisance des techniques de diagnostic disponibles, il est difficiles d'étayer cette affirmation. La prévalence du rhumatisme articulaire aigu et des cardiopathies rhumatismales reste élevée; il est vrai cependant que de nombreux pays ne tirent pas suffisamment parti des possibilités de prévention par l'éducation et par d'autres moyens. L'hypertension dont la fréquence est supérieure à la fourchette 5 à 10% dans la plupart des régions rurales et à 12% dans la plupart des zones urbaines, et les complications qui en résultent, comme les accidents vasculaires cérébraux, les défaillances cardiaques et les insuffisances rénales, sont l'une des principales causes de morbidité et de mortalité. L'hypertension est considérée à juste titre comme le principal problème de santé publique dans la majorité des pays africains. Les cardiomyopathies sont fréquentes, mais les obstacles à l'acquisition et à l'application de techniques de diagnostic précises vont de pair avec les options thérapeutiques trop limitées pour la plupart des Africains qui souffrent de ces maladies. La prévalence de l'athérosclérose, des cardiopathies ischémiques et de leurs complications, comme l'infarctus du myocarde, et des autres maladies dégénératives reste faible, mais la situation évolue rapidement, en particulier dans les zones urbaines, où il existe des moyens de diagnostic adéquats. On pense que cette évolution est due en grande partie à la modification des modes de vie, aux comportements à risque, au régime alimentaire, aux attitudes culturelles et à d'autres conséquences de l'urbanisation rapide et des tendances démographiques. La connaissance des facteurs de risque et des états qui leur sont associés comme la dyslipidémie, le diabète, l'obésité, l'embolie pulmonaire et les thromboembolies, reste fragmentaire et incomplète. Les mesures prophylactiques et thérapeutiques applicables aux maladies cardio-vasculaires ont généralement un coût direct et indirect assez élevé - problèmes d'observance, d'accessibilité, d'applicabilité, etc. Elles nécessitent des budgets qui dépassent les moyens dont disposent actuellement de nombreux pays d'Afrique au sud du Sahara. Il est nécessaire d'entreprendre des recherches spécifiques et pluridisciplinaires, menées en collaboration, sur les aspects généraux des maladies cardio-vasculaires en Afrique. Les premières mesures importantes qui seront prises dans ce sens permettront d'obtenir les données de base nécessaires. Ces recherches fourniront au moins une base de données que les pays concernés pourront utiliser pour définir de façon rationnelle leurs priorités en matière de santé, compte tenu de leur budget limité et des autres problèmes de santé dominants. (AFRIQUE, EPIDEMIOLOGIE, MALADIE CARDIO-VALCULAIRE)

94.77.08 - anglais - Eric S. NICHOLLS, Armando PERUGA et Helena E. RESTREPO, Pan American Health Organization (PAHO/WHO), Washington, DC (E.U.)

Mortalité par maladies cardio-vasculaires dans la région des Amériques (Cardiovascular Disease Mortality in the Americas) (p. 134-150)

Malgré des différences entre les sous-régions, les profils de mortalité ont beaucoup évolué dans la plupart des pays du continent américain. Tandis que les maladies non transmissibles, et en particulier les maladies cardio-vasculaires, ont proportionnellement augmenté comme cause de décès, les taux ajustés de mortalité par âge imputables à toutes les maladies cardio-vasculaires sont en baisse dans 13 des 15 pays choisis pour cette étude. La moitié environ des pays ont accusé une baisse du taux de mortalité par cardiopathie ischémique et l'autre moitié une augmentation de ce taux, tandis que les taux de mortalité par maladies cérébrovasculaires et maladies hypertensives ont baissé dans tous les pays sauf quatre. Le rapport de la mortalité par cardiopathie ischémique à la mortalité par maladies cérébro-vasculaires a aussi progressé, la mortalité par maladies cérébro-vasculaires ayant accusé une baisse plus sensible, sauf dans deux pays où la mortalité par cardiopathie ischémique a davantage régressé. A de très rares exceptions près, les rapports de mortalité hommes-femmes ont augmenté pour toutes les maladies cardio-vasculaires, la cardiopathie ischémique et les maladies cérébro-vasculaires, signe d'une baisse supérieure de la mortalité chez les femmes. En règle générale, la mortalité par toutes les maladies cardio-vasculaires a baissé dans la quasi-totalité des groupes d'âge dans les pays des sous-régions d'Amérique du Nord, du Cône sud, des Caraïbes anglophones et des Andes, tandis qu'une augmentation a été enregistrée dans d'autres pays des sous-régions d'Amérique centrale et des Caraïbes latines. L'ampleur des changements a été rapprochée du niveau initial de la mortalité et de la date à laquelle la baisse s'est amorcée. Les pays où les taux de mortalité initiaux étaient plus élevés ont commencé plus tôt et ont accusé la baisse la plus marquée, contrairement aux pays où les taux initiaux étaient relativement plus faibles, et où les taux de mortalité continuent d'augmenter. On ne dispose pas d'informations suffisantes pour élucider les déterminants des changements décrits, mais on s'est interrogé sur le rôle possible de divers facteurs tels que les changements démographiques et socioculturels, l'évolution des modes de vie et les changements qui s'ensuivent dans la prévalence des facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires et, enfin, l'utilisation accrue des technologies diagnostiques et thérapeutiques de pointe. (AMERIQUE LATINE, AMERIQUE SEPTENTRIONALE, EPIDEMIOLOGIE, MALADIE CARDIO-VASCULAIRE)

1993 - VOLUME 46, NUMERO 3
LA TRANSITION SANITAIRE DANS LES PAYS DE L'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE ET LES NOUVEAUX ETATS INDEPENDANTS DE L'EX-URSS

94.77.09 - anglais - Arun NANDA, Anatoly NOSSIKOV, Remigijus PROKHORSKAS et Mirvet H. Abou SHABANAH

La santé dans les pays d'Europe centrale et orientale de la Région européenne de l'OMS: aperçu général (Health in the Central and Eastern Countries of the WHO European Region: An Overview) (p. 158-165)

D'énormes changements d'ordre social, politique et économique ont ébranlé les PECO/NEI depuis la fin des années 1980, en particulier la révélation d'un fossé qui ne cesse de se creuser dans le domaine de la santé entre ces pays et les autres Etats membres de la Région européenne. La persistance de problèmes économiques et leur incidence sur la santé rendent encore plus urgente l'aide de la communauté internationale. Des tendances divergentes sont apparues au milieu des années 1970 en ce qui concerne l'espérance de vie, et l'écart a continué de s'élargir dans les années 1980 pour toutes les grandes causes de décès, particulièrement les maladies cardio-vasculaires. La situation est plus grave dans les NEI que dans les PECO et c'est dans les pays d'Asie centrale qu'elle est la pire. En 1990, le taux de mortalité infantile le plus élevé dans ces pays représentait 8 fois le meilleur taux enregistré ailleurs dans la région. Les indications fournies par les données sur la mortalité sont confirmées par d'autres données, même si ces dernières sont fragmentaires. Il n'y a pas, en matière de santé, une raison précise à ce fossé, mais plusieurs facteurs contributifs, notamment la prévalence croissante de facteurs de risque majeurs liés au mode de vie et à l'environnement et aussi le manque d'efficacité et de rentabilité des systèmes de soins de santé. La situation actuelle et les perspectives à court terme sont moyennes, mais il est vraisemblable que les tendances négatives qui se dégagent des tableaux de mortalité et de morbidité vont se maintenir un certain temps. On aurait certes pu éviter en grande partie les plus grands problèmes de santé de la période de transition dans les PECO/NEI, mais il est incontestable que vouloir faire aujourd'hui des économies aux dépens de la santé va coûter très cher demain. (EUROPE ORIENTALE, COMMMNAUTES D'ETATS INDEPENDANTS, ETAT SANITAIRE, ESPERANCE DE VIE, CAUSE DE DECES)

94.77.10 - anglais - Mikko A. VIENONEN, Health Services Management, et W. Cezary WLODARCZYK, Health Economics, WHO Regional Office for Europe

Les réformes en santé sur le continent européen: évolution, révolution ou mouvement de bascule? (Health Care Reforms on the European Scene: Evolution, Revolution or Seesaw?) (p. 166-169)

En gros, on peut dire que, jusqu'à la fin des années 1980, trois modèles ont caractérisé la carte de l'Europe du point de vue des prestations de santé. Le modèle de Beveridge plongeait ses racines dans le service national de santé du Royaume-Uni, le modèle de Bismark concernant l'assurance-maladie a vu le jour en Allemagne et le modèle de Sémashko centralement dirigé a été mis au point en URSS. Ces trois modèles font actuellement l'objet de réformes dont les finalités, analogues, sont exprimées dans un langage identique. Les différences au niveau du contenu et du rythme des réformes sont liées aux différences de situation et de modèle dans l'organisation et le financement des soins dans les différents pays. Pratiquement tous les pays d'Europe centrale et orientale et les nouveaux Etats indépendants ont affirmé leur volonté de modifier le financement de leurs services de santé pour passer d'un système dirigé centralement à une structure fondée sur le principe de l'assurance-maladie, c'est-à-dire passer du modèle de Sémashko au modèle de Bismark. La Hongrie, la République Tchèque, la Slovaquie et certains autres pays d'Europe centrale et orientale ont déjà adopté et appliqué une législation sur l'assurance-maladie, mais d'énormes problèmes sont apparus sous forme de déficit, que le budget de l'Etat doit combler. Les nouveaux Etats indépendants suivent le rythme, mais on n'a pas vu jusqu'ici de changement concret. Dépasser le stade des slogans populaires que sont la privatisation et l'économie de marché est difficile en période d'instabilité politique, où une véritable transition signifiera forcément un réajustement sous forme de réductions et de compressions et une réorganisation douloureuse des priorités des services de santé. (EUROPE ORIENTALE, COMMUNAUTE D'ETATS INDEPENDANTS, POLITIQUE SANITAIRE)

94.77.11 - anglais - Jane SALVAGE, Nursing and Midwifery, WHO Regional Officer for Europe, Copenhagen (Danemark)

Améliorer le profil des infirmières: le cas de l'infirmière invisible (Raising the Nursing Profile: The Case of the Invisible Nurse) (p. 170-176)

La réforme des soins infirmiers et obstétricaux est l'une des préoccupations essentielles des services de santé dans les PECO/NEI. Cette mutation majeure ne sera possible que si l'on met à la disposition des responsables des soins infirmiers et de ceux qui doivent les aider à procéder aux réformes des renseignements exacts et à jour. Or, pour l'instant, il est difficile d'avoir accès à cette information et les infirmières restent statistiquement quantité négligeable - on a là affaire à l'infirmière invisible. Le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe a lancé un projet pour s'atteler à ce problème en établissant des profils pour les infirmières et les sages-femmes. Ces profils, mis au point pour chaque pays, se sont révélés utiles pour les responsables des soins infirmiers, le personnel et les consultants de l'OMS ainsi que divers organismes et chercheurs. Malgré les problèmes liés aux difficultés budgétaires de l'OMS, à la qualité des données recueillies et aux différences de terminologie, les excellents résultats obtenus avec les profils ont permis de jeter les bases de travaux ultérieurs: achever les profils pour les PECO et répondre aux demandes formulées dans ce sens par d'autres Etats Membres de la Région européenne. Les données ainsi rassemblées devraient permettre de faire une analyse comparée des soins infirmiers dans la Région, en repérant des tendances et, éventuellement, en mettant au point des indicateurs de l'évolution des soins infirmiers dans les pays. (EUROPE ORIENTALE, COMMUNAUTE D'ETATS INDEPENDANTS, INFIRMIERE, OMS, GESTION DU PERSONNEL)

94.77.12 - anglais - Colette ROURE et George OBLAPENKO, WHO Regional Office for Europe, Copenhagen (Danemark)

Les maladies transmissibles dans les PECO/NEI (Communicable Diseases in the CCEE/NIS) (p. 177-187)

La région européenne vit actuellement une ère de transition rapide où les changements les plus spectaculaires se produisent dans les pays d'Europe centrale et orientale et dans les nouveaux Etats indépendants. Fournir des vaccins en quantité suffisante est devenu une priorité pour de nombreux Etats Membres qui cherchent à maintenir dans le temps leurs activités de vaccination. Aussi, le Bureau régional a-t-il lancé un programme spécial en matière de vaccins pour les pays d'Europe centrale et orientale: les nouveaux Etats indépendants. De nouvelles cibles opérationnelles ont été fixées par le groupe consultatif européen en 1993 pour le programme élargi de vaccination (PEV) en Europe dans les années 90. Elles mettent en relief les mesures que les pays doivent prendre pour atteindre la cible européenne NUMERO 5. La couverture vaccinale est stable et reste généralement élevée dans la Région. En 1990-1992, en raison de l'existence de "poches" où des personnes n'étaient pas vaccinées dans différents pays, des flambées de maladies se sont produites. A l'heure actuelle, la faible couverture par les vaccins DTC/DT dans de nombreuses provinces de la Fédération de Russie est l'un des facteurs qui expliquent l'épidémie de diphtérie que connaît le pays depuis 1990. Malgré les difficultés rencontrées par de nombreux pays d'Europe centrale et orientale et les nouveaux Etats indépendants, des progrès ont été enregistrés. La morbidité par poliomyélite a reculé entre 1990 et 1993 et il ne reste que quelques zones problématiques de transmission endémique du poliovirus sauvage: les Balkans, la Transcaucasie et l'Asie centrale. En ce qui concerne la diphtérie, la situation s'est détériorée en 1990 et a gagné en gravité en 1992 et 1993. Presque tous les cas ont été signalés par la Fédération de Russie et l'Ukraine. On a relevé un accroissement des cas de diphtérie au Bélarus, au Kazakhstan et en Ouzbékistan. (EUROPE ORIENTALE, COMMUNAUTE D'ETATS INDEPENDANTS, MALADIE TRANSMISSIBLE, OMS, VACCINATION)

94.77.13 - anglais - Tapani PIHA, Eefje BESSELINK, WHO Regional Office for Europe, Copenhagen (Danemark), et Alan D. LOPEZ, Tobacco or Health Programmes, WHO, Geneva (Suisse)

Tabac ou santé (Tobacco or Health) (p. 188-194)

Le tabagisme est la principale cause de décès prématuré chez les hommes dans les PECO/NEI. On possède peu d'information fiable sur la prévalence du tabagisme et l'usage du tabac mais, dans l'ensemble, les faits révèlent deux schémas différents: un schéma traditionnel et un schéma de forte prévalence. Le schéma traditionnel, qui prédomine dans les NEI et certains PECO, se caractérise par un taux de tabagisme élevé chez les hommes (environ 50%) et faible chez les femmes (10%). Cependant, le tabagisme chez les femmes est en augmentation, à commencer par les groupes d'âges les plus jeunes. Le schéma de forte prévalence et que l'on observe en République tchèque, en Hongrie et en Pologne par exemple, se caractérise par une forte prévalence du tabagisme chez les femmes (environ 25%), qui vient s'ajouter à une forte prévalence chez les hommes. Les prévisions établies en 1990 faisaient état d'une augmentation constante ou d'une stabilisation de la consommation de tabac dans les PECO/NEI d'ici à l'an 2000, par contraste avec une diminution constante dans les pays d'Europe occidentale. Lorsque le tabagisme est associé à d'autres comportements sanitaires et influences environnementales nuisibles, on obtient l'un des taux de mortalité par cancer du poumon et autres maladies les plus élevés au monde. Cette situation préoccupe sérieusement les professionnels de la santé publique dans bon nombre des pays concernés, mais le grand public et les décideurs s'en désintéressent. La profonde mutation des structures socio-économiques a à la fois développé et freiné les occasions d'encourager une vie sans tabac. A court terme, les influences négatives semblent gagner du terrain, bien que certains pays comme la Lituanie ou la Pologne soient en train d'introduire pour la première fois une politique réaliste face au tabac. Mais, dans la plupart des pays, la lutte antitabac est en concurrence avec d'autres secteurs prioritaires face à un programme de santé publique très chargé. La plupart des PECO/NEI importent de grandes quantités de feuilles de tabac et de cigarettes. En particulier la désorganisation de la production domestique, du fait de la désintégration de l'URSS et l'aggravation de la situation économique, ont provoqué une pénurie de marques locales dans les NEI, d'où une montée en flèche des importations légales ou non. Les multinationales du tabac ont réagi très rapidement à cette situation. La plupart des PECO/NEI n'ont pas de politique systématique leur permettant d'organiser des activités d'éducation pour la santé et de promotion de la santé face au problème du tabac. Si beaucoup d'entre eux ont adopté des lois ou des politiques interdisant ou restreignant la publicité pour le tabac, il est rare que les textes soient suivis d'effet. Plusieurs pays possèdent également une législation concernant les lieux sans tabac, les avertissements pour la santé, ainsi que la teneur en goudron et en nicotine des cigarettes. D'autre part, bon nombre des PECO/NEI encouragent les gens, en particulier les jeunes, à ne pas fumer et participent aux cérémonies annuelles marquant la journée mondiale sans tabac. (EUROPE ORIENTALE, COMMUNAUTE D'ETATS INDEPENDANTS, TABAGISME, POLITIQUE GOUVERNEMENTALE)

94.77.14 - anglais - Juhani LEHTO, WHO Regional Office for Europe, Copenhagen (Danemark)

La consommation d'alcool et les problèmes apparentés dans les PECO/NEI (Alcohol Consumption and Related Problems) (p. 195-198)

Les PECO/NEI se caractérisent par différentes traditions en matière de consommation d'alcool. Dans certains pays, les gens préfèrent le vin, dans d'autres la bière ou la vodka, alors que dans certains des pays d'Asie centrale l'influence de la culture islamique a contribué à maintenir la consommation d'alcool à un niveau très bas. Bien que les problèmes de santé liés à l'alcool dans ces pays varient en fonction de leur tradition en matière de consommation d'alcool, les PECO/NEI présentent depuis plusieurs décennies et pendant la phase actuelle de transition d'importantes analogies en ce qui concerne tant la consommation et les problèmes d'alcool que les politiques face à l'alcool. Les statistiques officielles montrent que la consommation d'alcool dans les PECO/NEI a augmenté entre les années 1960 et la première moitié des années 1980, pour se stabiliser ensuite, voire diminuer dans la plupart des pays. Il n'existe pas de statistiques fiables sur la consommation dans les années 1990 car il n'a pas été créé de nouveaux systèmes pour remplacer ceux qui se fondaient sur les données relatives aux ventes contrôlées par l'Etat. D'autre part, les efforts faits en Pologne et en URSS dans les années 1980 montrent qu'une transition politique et économique ne débouche pas automatiquement sur une augmentation de la consommation et des problèmes d'alcool. Cependant, de nombreux observateurs pensent que la consommation dans les PECO/NEI a augmenté; en effet, les renseignements dont on dispose font état d'un accroissement des problèmes liés à l'alcool. Ce phénomène résulte de trois facteurs: le relâchement des contrôles étatiques, le prix relativement bas de l'alcool et le sous-développement des moyens ne faisant pas appel à l'Etat pour freiner la consommation nocive. Le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe donne la priorité aux mesures susceptibles d'aider les PECO/NEI à mettre au point des politiques et mesures nouvelles concernant l'alcool dans le cadre du Plan d'action européen. (EUROPE ORIENTALE, COMMUNAUTE D'ETATS INDEPENDANTS, ALCOOLISME, POLITIQUE GOUVERNEMENTALE)

94.77.15 - anglais - Xavier LEUS, Coordination and Resource Mobilization, WHO Regional Office for Europe, Copenhagen (Danemark)

Aide humanitaire: évaluation technique et appui en matière de santé publique aux opérations de secours coordonnées en ex-Yougoslavie (Humanitarian Assistance: Technical Assessment and Public Health Support for Coordinated Relief in the Former Yugoslavia) (p. 199-203)

Depuis juillet 1992, le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe fait appel à des techniques épidémiologiques et des méthodes d'évaluation en santé publique pour guider ses interventions dans la crise qui frappe l'ex-Yougoslavie. Les opérations menées sur le terrain par l'OMS sont désormais la plus grande opération de secours d'urgence jamais entreprise dans la Région européenne. Le programme d'aide humanitaire de l'OMS est axé sur quatre grands secteurs: santé publique, matériel, fournitures et appuis logistique, aide aux victimes de la guerre, soins de santé primaires aux réfugiés et remise en état du système de soins de santé. L'axe principal du programme est constitué par les mesures de santé publique indispensables à la survie des populations. il s'agit en premier lieu de surveiller la situation sanitaire pour mener des programmes internationaux d'aide humanitaire en suivant les tendances sanitaires et nutritionnelles, ce qui permet des interventions ciblées. Bien que l'OMS soit associée à tous les aspects des secours, sa présence est bien évidemment justifiée par son orientation technique, puisqu'elle fait appel à son réseau d'experts et de spécialistes confirmés pour faciliter l'évaluation des besoins et coordonner les interventions. Cette approche est illustrée par trois exemples: le programme Nutrition, qui comprend une aide alimentaire d'urgence ainsi qu'une surveillance sanitaire et nutritionnelle, le programme de protection contre les rigueurs en Bosnie-Herzégovine et le programme de trousses médicales, qui consiste à mettre au point et à utiliser des trousses spéciales destinées à satisfaire les besoins les plus urgents d'un maximum de gens en fournitures médicales. En ex-Yougoslavie, le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe s'est concentré sur l'analyse technique de la situation et sur une connaissance fondamentale de la situation en santé publique à même de guider et d'orienter les interventions. (YOUGOSLAVIE, OMS, PROGRAMME D'AIDE, SANTE PUBLIQUE)

94.77.16 - anglais - K.F. BAVERSTOCK, WHO European Centre for Environment and Health, Rome (Italie)

Le cancer de la thyroïde chez les enfants du Bélarus après Tchernobyl (Thyroid Cancer in Children in Belarus after Chernobyl) (p. 204-208)

L'accident survenu au réacteur nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, en avril 1986, a exposé de larges groupes de population du nord de l'Ukraine et du sud du Bélarus à des retombées radioactives. Récemment, des augmentations de l'incidence du cancer de la thyroïde chez l'enfant ont été signalées dans ces régions. On étudie la relation éventuelle de cause à effet entre l'exposition aux isotopes de l'iode présents dans les retombées et la multiplication des cancers de la thyroïde, en vue de prévoir les conséquences en santé publique de cet aspect de l'accident. Il est établi que les augmentations signalées peuvent très bien être dues à une relation de causalité et, si cela se vérifie, on peut s'attendre au cours des 50 prochaines années à un accroissement marqué du nombre de cancers de la thyroïde dans les populations exposées. Cette conclusion souligne combien il importe au plus haut point de chercher à établir sans doute possible l'origine des augmentations signalées ainsi qu'à définir une intervention de santé publique appropriée, et notamment à étudier la possibilité d'appliquer des mesures susceptibles d'atténuer ces effets à l'avenir. (BELARUS, UKRAINE, CANCER, GLANDE THYROIDE, EPIDEMIOLOGIE)

1993 - VOLUME 46, NUMERO 4
LA FAMILLE ET LA SANTE

94.77.17 - anglais - Judith EVANS, Consultative Group on Early Childhood Care and Development, Haydenvilla (E.U.), et P.M. SHAH, Child Health and Development, Division of Family Health, WHO, Geneva (Suisse)

Les programmes de garde d'enfants en faveur de la santé et de la famille (Child-care Programmes for Health and Family Support) (p. 214-221)

Les conditions démographiques, sociales et économiques influent sur la nature des services de santé et des services sociaux dont la communauté a besoin. Pour beaucoup de familles, le recours à des services de garde d'enfants est une nécessité. Ces services comprennent les crèches, les nourrices, les garderies familiales ou publiques, les jardins d'enfants et d'autres formes de garde. On considère souvent que les services de santé maternelle et infantile ont plus un rôle curatif qu'un rôle préventif. Le secteur sanitaire et social n'a pas tenu compte, dans sa planification, de bon nombre des besoins ressentis par les communautés, si bien que celles-ci ne s'intéressent pas aux services disponibles ou s'en méfient. Pour y remédier, on pourrait intégrer des soins de santé aux systèmes de garde d'enfants qui se développent rapidement pour répondre aux besoins des familles et des communautés. Ces services de santé peuvent être développés et dispensés par des puéricultrices et des agents de santé qualifiés. Avec des techniques et des connaissances appropriées et simples et un système d'orientation adéquat, le personnel des garderies peut accomplir certaines tâches relevant des soins de santé maternelle et infantile. En cas de besoin, les services seront fournis par des agents de santé primaires ou des infirmières-sages-femmes du secteur de la santé. Les services de puériculture sont de plus en plus demandés. Ils ont la capacité de toucher plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans et de leurs parents. Ces services sont socialement attractifs et acceptables, ce qui favorise la participation de familles qui, sans cela, n'auraient pas accès aux soins de santé primaires. En conséquence, dans bien des cas, leur clientèle peut être plus régulière que celle des services de santé et de planification familiale. Les soins de santé primaires sont un prolongement logique des services dispensés actuellement dans le cadre des programmes de puériculture. Ces programmes donnent en outre aux parents et à la collectivité la possibilité de participer aux soins de santé donnés aux enfants, notamment par la surveillance de la croissance et du développement physique, par la détection rapide des handicaps physiques et psychosociaux, par la surveillance nutritionnelle et la vaccination, par la prévention et le traitement des maladies courantes et par l'éducation sanitaire. Quels que soient les obstacles, l'expérience montre que les éléments positifs qui militent en faveur de l'intégration des soins de santé dans les programmes de gardes d'enfants l'emportent largement sur les contraintes. Là où l'accès aux soins de santé est limité, il est indispensable aujourd'hui de tirer pleinement parti de la possibilité d'intégrer aux systèmes de garde d'enfants des soins de santé de base et des activités de stimulation du développement, pour compléter les structures de soins de santé primaires existantes. (CRECHE, SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT, SOINS DE SANTE PRIMAIRES)

94.77.18 - anglais - J. Ties BOERMA, TANESA Project, Mwanza (Tanzanie), et A. Elisabeth SOMMERFELT, DHS, Columbia, MD (E.U.)

Enquêtes démographiques et de santé: source d'information sur la santé des familles dans les pays en développement (Demographic and Health Surveys (DHS): Contributions and Limitations) (p. 222-226)

Les enquêtes conduites dans le cadre du programme "Enquêtes démographiques et de santé" constituent une importante source d'informations sur la santé des familles dans les pays en développement. Sur le plan national comme sur le plan international, elles fournissent des renseignements particulièrement précieux sur la fécondité et la planification familiale, la mortalité et la nutrition ainsi que sur l'utilisation des services de santé. Le recours à une instrumentation uniforme d'enquête permet des comparaisons détaillées de la situation sanitaire et des soins de santé à l'échelle internationale et infranationale. Les limites des enquêtes conduites dans le cadre du programme sont également passées en revue. (ENQUETE DEMOGRAPHIQUE ET DE SANTE)

94.77.19 - anglais - Debarati G. SAPIR, Université Catholique de Louvain, 30-34, Clos Chapelle aux Champs, 21200 Bruxelles (Belgique)

Secours et reconstruction en cas de catastrophe: problèmes relatifs aux femmes et aux enfants (Natural and Man-made Disasters: The Vulnerability of Women-headed Households and Children without Families) (p. 227-233)

Depuis 1980, plus de deux millions de personnes sont mortes des suites immédiates de catastrophes naturelles ou dues à l'homme et le nombre total des réfugiés avoisinait les 16 millions en 1992. Le présent document décrit l'impact sur l'homme des catastrophes, sous deux angles: d'une part l'événement catastrophique et d'autre part la vulnérabilité de la population; il examine aussi en particulier le cas des femmes et des enfants dans le contexte mondial actuel des situations d'urgence. Il recense quatre grands domaines qui affectent les femmes et les enfants en cas de catastrophe et les examine à l'aide d'exemples et de témoignages recueillis sur le terrain. Le premier domaine concerne l'aide humanitaire et les conflits armés et l'auteur examine sous cette rubrique les conflits armés et le droit humanitaire international, l'utilisation des denrées alimentaires en tant qu'instruments de guerre, les mines et les incapacités, le viol et les violences sexuelles dans la population civile. La deuxième partie traite de la question des enfants sans famille ou abandonnés sous l'angle de son ampleur et de ses incidences pour la fourniture des secours. En troisième lieu, le document examine l'écart, en situation d'urgence, entre les risques de mortalité et de morbidité, en particulier pour les femmes et les enfants et, enfin, il aborde la question des politiques et des approches relatives à la réadaptation à la suite d'une catastrophe qui renforcent en fait et reflètent les inégalités inhérentes à la société affectée. L'article note que i) ce sont surtout les troubles civils et les situations de pénurie alimentaire qui font aujourd'hui le plus grand nombre de victimes en cas de catastrophe et que la majorité des personnes tuées, blessées ou handicapées à vie sont des femmes et des enfants et ii) que l'aptitude d'un pays à faire face efficacement aux catastrophes dépend de l'état de son infrastructure sanitaire et sociale, ou de son niveau de développement général. Il distingue en conclusion sept domaines où des mesures concrètes aideraient à améliorer la situation. (CATASTROPHE, SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT, PROGRAMME D'AIDE)

94.77.20 - anglais - Lorraine DENNERSTEIN, Key Centre for Women's Health in Society, Victoria (Australie)

Déterminants psychosociaux de la santé mentale des femmes (Psychosocial and Mental Health Aspects of Women's Health) (p. 234-236)

Les études conduites au sein d'une collectivité ou parmi les patientes en quête de traitement montrent qu'un nombre exceptionnellement élevé de femmes sont démesurément touchées par les problèmes de santé mentale et que leur vulnérabilité est étroitement liée à leur statut marital, à leur travail et au rôle qu'elles assument dans la société. L'étude de la santé mentale des femmes ne saurait être dissociée de celle des problèmes sociaux, politiques et économiques auxquels elles sont confrontées. Lorsque l'on examine la situation des femmes dans la société, on constate que l'infrastructure sociale actuelle fournit des raisons en quantité amplement suffisante pour expliquer la dépression et l'anxiété qui affectent trop souvent les femmes. (CONDITION FEMININE, SANTE MENTALE, PROBLEME SOCIAL)

94.77.21 - anglais - Lee-Nah HSU, Programme on Substance Abuse, WHO, Geneva (Suisse)

Santé de la famille et usage de substances psychoactives (Family Health and the Use of Psychoactive Substances) (p. 237-241)

Les toxicomanies s'étendent actuellement à des pays jusqu'ici épargnés; elles atteignent tous les groupes d'âge, y compris les personnes âgées et les femmes: la famille risque donc de plus en plus d'être touchée alors même qu'elle peut jouer un rôle capital en matière de prévention, de traitement et de réadaptation. La famille est le cadre où s'acquièrent les comportements propices à la santé et notamment les façons de gérer les problèmes liés à l'abus des drogues. L'aptitude des membres de la famille à faire face aux différentes circonstances de la vie dépend des modèles de rôles comportementaux disponibles, de la qualité des communications existant entre eux ainsi que des options qui leur sont offertes au sein de la collectivité. En renforçant le maillage social et les mécanismes de réaction des familles, on pourra vraisemblablement réduire la demande mais aussi les conséquences de l'usage des drogues pour les membres de la famille. (TOXICOMANIE, MILIEU FAMILIAL, EDUCATION SANITAIRE)

94.77.22 - anglais - Carl TAYLOR, Stella GOINGS, Johns Hopkins Institute of International Programs, The Johns Hopkins University, Baltimore, MD (E.U.), David SANDERS et Mary BASSETT, Department of Community Medicine, University of Zimbabwe School of Medicine, Harare (Zimbabwe)

Egalité dans les soins de santé: le cas du Zimbabwe (Surveillance for Equity in Maternal Care in Zimbabwe) (p. 242-247)

Après l'accession à l'indépendance du Zimbabwe, le grand espoir et la promesse d'amélioration qu'impliquaient les efforts déployés pour promouvoir des soins de santé équitables ont commencé à se concrétiser au cours des trois premières années marquées par des progrès spectaculaires. La volonté de corriger des inégalités non moins discriminatoires que dans n'importe quel autre pays s'est traduite par le développement rapide de l'infrastructure des centres de santé et par l'amélioration des hôpitaux de district. L'un des principaux obstacles résidait dans la structure héritée de l'administration coloniale d'un système profondément enraciné de soins de santé sophistiqués réclamant des technologies de pointe, qui continuait à monopoliser les ressources disponibles. En dépit de cet excellent début, la mise au point de services conçus pour les pauvres a été contrecarrée par la récession et la sécheresse persistante, ainsi que par des manoeuvres de déstabilisation militaire d'origine extérieure. Les coupures imposées aux budgets des soins de santé ont été particulièrement sévères du fait de la politique d'ajustement économique voulue par le FMI. Des pressions politiques ont amené le système de santé à se tourner vers l'initiative privée, ce qui a marqué le retour des anciennes formes de discrimination favorables aux Blancs et aux citadins. Les efforts déployés pour promouvoir la surveillance des cas à haut risque n'ont eu que peu d'effets sur les pauvres et les habitants des zones reculées. Plus qu'une réalité, l'égalité est devenue symbole. Le Gouvernement du Zimbabwe reste attaché à son engagement d'atteindre ses objectifs premiers d'égalité dans le cadre du système de soins de santé primaires. Les institutions internationales souhaiteraient également trouver le moyen d'aider à réorienter les services de santé. Autant reconnaître que la situation sanitaire ne sera guère améliorée tant que des services ne seront pas offerts à ceux qui en ont le plus grand besoin. Les disparités qui caractérisent les soins dispensés aux mères sont particulièrement graves et ne peuvent être améliorées que par l'établissement d'une infrastructure susceptible d'assurer la prestation de services prénatals et obstétricaux. Le moment semble venu d'expérimenter la surveillance de l'égalité pour mieux tirer parti des ressources limitées et dispenser aux mères qui en ont le plus besoin des services conçus à leur intention. Il est proposé de mettre en oeuvre un système d'enquêtes périodiques en vue d'identifier les catégories de femmes les moins touchées par les services de santé maternelle et de prendre les mesures en rapport avec les principales causes de mortalité et de morbidité maternelle. Un processus serait alors instauré qui permettrait d'adapter les solutions aux conditions locales de façon à la fois rentable et durable. On pourrait ainsi identifier les interventions qui revêtent une priorité absolue et les mettre en oeuvre à l'échelle locale grâce à une infrastructure de soins de santé renforcée et à la participation de la collectivité. Les recherches sur les systèmes de santé dans des zones d'expérimentation pourraient contribuer à leur extension nationale. (ZIMBABWE, SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT, EGALITE DES CHANCES, POLITIQUE SANITAIRE)

1994 - VOLUME 47, NUMERO 1
Planification familiale et santé

94.77.23 - anglais - Iqbal H. SHAH

Les progrès de la révolution contraceptive (The Advance of the Contraceptive Revolution) (p. 9-15)

En 1990, plus de 50 % des couples utilisaient une méthode de contraception. Nouveauté il y a une vingtaine d'années, la contraception est devenue la règle dans une bonne partie du monde. Il n'y a qu'en Afrique subsaharienne que la prévalence de la contraception reste inférieure à 18 % dans la plupart des pays, mais on pense qu'elle atteindra 26 % en l'an 2000, ce qui correspondrait à un indice synthétique de fécondité de 5,33 enfants par femme. La ligature des trompes, le stérilet et la pilule sont les méthodes contraceptives les plus utilisées dans le monde. La gamme des moyens employés est très variée ; elle reflète l'influence des normes culturelles locales sur l'acceptabilité de chaque méthode et le rôle des programmes de planification familiale dans la promotion et la fourniture des différentes méthodes contraceptives. On prévoit la poursuite de l'augmentation du nombre de personnes et de couples utilisateurs de la contraception dans les pays en développement. La prestation des services nécessaires pour répondre à la demande supplémentaire pose de nouveaux problèmes et doit rester une priorité pour les décideurs et pour les organismes concernés par l'amélioration de la qualité de la vie. (MONDE, EXTENSION DE LA CONTRACEPTION, PROJECTION)

94.77.24 - anglais - John R. ROSS et W. Parker MAULDIN

La mesure du dynamisme des programmes de planning familial (cotation de 30 caractéristiques, en 1982 et 1989) (Measuring the Effort Levels of Family Planning Programmes (Profile of 30 Programme Effort Scores, 1982 and 1989)) (p. 16-25)

Les programmes de planning familial les plus dynamiques le sont au regard de chacune des 30 variables considérées. Les cotations sont plus homogènes dans les programmes globalement les plus dynamiques que dans ceux qui le sont moins. Les profils de cotation ne se sont pas modifiés entre 1982 et 1989. Les pays qui sont passés du groupe peu dynamique au groupe dynamique ont effectué cette transition très progressivement, et à un rythme différent selon les variables considérées. La prévalence de la contraception et la baisse du nombre moyen d'enfants par femme sont étroitement associées au dynamisme des programmes, et cette association est particulièrement forte avec les variables qui traduisent l'accès aux méthodes de contraception et les prestations des services. (PROGRAMME DE PLANNING FAMILIAL, EVALUATION DE PROGRAMME, ANALYSE COMPARATIVE)

94.77.25 - anglais - Henry MOSLEY

Evolution démographique, planification sanitaire et développement des ressources humaines dans le secteur de la santé (Population Change, Health Planning and Human Resource Development in the Health Sector) (p. 26-30)

En raison des transitions démographique et épidémiologique rapides par lesquelles passent actuellement de nombreux pays développés, on s'attend au cours des prochaines décennies à une modification spectaculaire de la structure par âge et de la morbidité des groupes d'âge moyen et élevé. Toutefois, dans les années 1990, les niveaux de fécondité et les structures de mortalité restent très différents d'un pays à l'autre. Le "Rapport sur le développement dans le monde 1993" de la Banque mondiale évalue la morbidité mondiale pour définir les programmes minimaux de mesures de santé publique permettant aux pays à faible revenu d'améliorer leur situation sanitaire efficacement et à un coût abordable. Les gouvernements devront consacrer leurs investissements à un nombre limité d'interventions rentables offertes équitablement à l'ensemble de la population. Ils doivent aussi améliorer l'efficacité et la maîtrise des coûts. Une telle stratégie nécessitera la mise en oeuvre d'une gamme étendue de moyens scientifiques, analytiques et techniques, qui sont actuellement rares dans la plupart des ministères de la santé. Il sera également capital de mobiliser des épidémiologistes, des démographes, des sociologues, des analystes et des spécialistes de la recherche opérationnelle ainsi que de l'environnement. (MONDE, POLITIQUE SANITAIRE, EVALUATION, PROJECTION)

94.77.26 - anglais - Herbert L. FRIEDMAN

La santé génésique à l'adolescence (Reproductive Health in Adolescence) (p. 31-35)

Dans de nombreuses régions du monde, divers facteurs de civilisation concourent à la multiplication des relations sexuelles non protégées avant le mariage. Il en résulte des nombres excessifs de grossesses et d'accouchements d'adolescentes, trop précoces ou non désirés, d'avortements provoqués dans des conditions dangereuses et de maladies sexuellement transmissibles, notamment d'infections par le VIH. Comme plus de la moitié de la population mondiale a moins de 25 ans et que 4 jeunes sur 5 vivent dans des pays en développement où l'accès aux moyens de prévention et aux soins est insuffisant, il est urgent d'agir. Les jeunes femmes sont particulièrement vulnérables, la morbidité et la mortalité liées à leurs grossesses étant particulièrement élevées. Généralement, les jeunes manquent de connaissances suffisantes sur leur propre développement et ne savent guère comment obtenir de l'aide. Les services d'aide sont plutôt conçus pour les adultes et pour les enfants. Mais certaines expériences réussies montrent qu'il est possible d'associer jeunes et adultes pour planifier, mettre en oeuvre et évaluer des activités destinées à promouvoir leur santé. (ADOLESCENT, GROSSESSE D'ADOLESCENTE, POLITIQUE SANITAIRE)

94.77.27 - anglais - Marie-Thérèse FEUERSTEIN

Le planning familial au Viêt-nam : une approche énergique (Family Planning in Viet Nam: A Vigorous Approach) (p. 36-39)

Le Viêt-nam développe des politiques de population et de planning familial ambitieuses et énergiques, bien que les dépenses publiques en ces domaines soient relativement modestes (0,15 dollars US par habitant). L'Etat va diversifier l'éventail des méthodes de planning familial offertes au choix des couples, réduire l'incidence des infections de l'appareil génital et des avortements, poursuivre la recherche sur les contraceptifs injectables et la stérilisation féminine non chirurgicale. La planification familiale va être étroitement associée au développement économique et à la lutte contre la pauvreté, par le biais de formules de crédit, d'épargne et de revenus complémentaires liées au planning familial. L'organisation et la gestion des programmes sanitaires et de planification familiale sont en voie de remaniement, pour atteindre un niveau élevé de qualité des services de santé génésique et de planification familiale offerts à la population. (VIET NAM, POLITIQUE DE PLANNING FAMILIAL, EVALUATION)


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