POPULATION

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France (Paris) 46

POPULATION

JANVIER-FEVRIER 1997 - 52e ANNEE, NUMERO 1

97.46.1 - français - Alexandre AVDEEV, Institut des questions socio-économiques de la population, Moscou (Russie), Alain BLUM, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France), Serge ZAKHAROV, Institut de la prévision économique, Moscou (Russie), et Evgenij ANDREEV, Institut de la statistique, Moscou (Russie)

Réaction d'une population hétérogène à une perturbation. Un modèle d'interprétation des évolutions de mortalité en Russie (p. 7-44)

La mortalité en Russie ces dix dernières années a intrigué, par la rapidité de son augmentation. Plusieurs travaux ont d'ores et déjà étudié ces dynamiques de façon approfondie. Cet article offre une interprétation nouvelle de ces dynamiques, qui complète celles qui ont pu être données jusqu'ici. Il montre qu'il n'est pas possible d'examiner ces dynamiques sans prendre en compte les évolutions observées depuis les années 1960. Il interprète les récentes évolutions comme la somme d'un mécanisme de rattrapage qui a suivi la baisse rapide de la mortalité des années 1985, et la continuité de la dégradation entamée au début des années 1960. Il ne s'agit donc pas d'une nouvelle tendance à une dégradation accélérée. Pour démontrer cela, les auteurs développent un modèle qui explique la rapidité des fluctuations par des hypothèses sur l'hétérogénéité de la population russe. Ils fournissent ainsi, au-delà de l'analyse de la mortalité en Russie, une nouvelle contribution à la modélisation des conséquences de l'hétérogénéité d'une population sur les dynamiques de mortalité. (RUSSIE, TENDANCE DE LA MORTALITE, MODELE DEMOGRAPHIQUE, HETEROGENEITE SOCIALE)

97.46.2 - français - Véronique HERTRICH, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)

Les réponses des hommes valent-elles celles des femmes ? Une double collecte sur les questions génésiques et matrimoniales dans une population du Mali (p. 45-62)

S'appuyant sur une double collecte biographique dans un village du Mali, cet article compare les déclarations des hommes et des femmes sur les mariages qui leur sont communs et les naissances qui en sont issues. Contrairement au schéma attendu, les hommes déclarent mieux les grossesses n'ayant pas abouti à une naissance vivante que leurs épouses, probablement en raison d'une occultation ou négligence des femmes à déclarer des événements qui s'affirment comme des échecs de fécondité. L'omission des enfants décédés en bas âge est, en revanche, plus forte de la part des hommes, et les estimations de mortalité établies à partir de leurs histoires génésiques sous-estiment ainsi celles que permettent les données féminines. Par rapport à l'ensemble des naissances vivantes, la sous-déclaration des hommes est cependant très modeste et n'entrave pas l'obtention d'une mesure satisfaisante de la fécondité masculine. Du point de vue matrimonial, les déclarations masculines paraissent de meilleure qualité ; elles décrivent plus complètement les composantes du processus préalable à l'union, surtout sur la période ancienne, ce qui tient probablement à leur implication plus importante dans la pratique matrimoniale. Les femmes, associées plus tardivement dans les procédures matrimoniales, en ont une connaissance plus partielle, qui rend leurs déclarations moins satisfaisantes pour décrire les procédures matrimoniales et leur évolution. Ces résultats invitent à s'intéresser davantage aux biographies familiales des hommes. (MALI, RASSEMBLEMENT DES DONNEES, QUALITE DES DONNEES, DIFFERENCE ENTRE SEXES, NUPTIALITE, HISTOIRE GENESIQUE)

97.46.3 - français - Nathalie M. OSTROOT, Grand Valley State University, Allendale, Michigan (E.-U.)

L'estimation de la mortalité urbaine sous l'Ancien Régime : Aix-en-Provence et Toulouse en 1695 (p. 63-76)

Quand les premières estimations de la mortalité urbaine ont été proposées pour la fin du XVIle siècle, certains des taux étaient si faibles que l'on a immédiatement soupçonné un fort sous-enregistrement. Les études de l'INED sur un échantillon de villages avaient montré que, dans de nombreux endroits, les décès étaient mal enregistrés, spécialement ceux des enfants. Pour les villes, les causes du déficit sont plus difficiles à établir. Le sous-enregistrement est, pour partie, réel, mais le problème majeur est notre impossibilité de retrouver tous les enregistrements de sépultures, qui pouvaient être effectuées en des endroits très divers au XVIle siècle. Cet article rend compte des résultats d'une recherche approfondie pour identifier tous les registres de sépultures pouvant avoir répertorié des décès à Aix-en-Provence et Toulouse en 1695. On a ainsi découvert de nombreux registres ignorés des études antérieures, et les estimations de mortalité que l'on peut en déduire sont très comparables à celles considérées comme les plus fiables pour la mortalité urbaine de cette époque. (FRANCE, VILLE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, MESURE DE LA MORTALITE, RASSEMBLEMENT DES DONNEES)

97.46.4 - français - Pierre VILLA

Le capital éducatif : une approche démographique (p. 77-102)

Nous calculons pour la France des séries temporelles de capital éducatif en utilisant le niveau d'éducation comme facteur discriminant de la qualité et de l'efficacité des différentes catégories de travail. La méthode est celle de l'inventaire permanent. Elle mobilise des données démographiques concernant la structure par âge et par sexe de la population et les taux d'activité, des données d'éducation ayant trait aux diplômes et à la durée des études et des données d'enquêtes concernant le lien entre les salaires et les niveaux d'éducation.

Cela nous permet de calculer plusieurs indicateurs du capital, de l'investissement et des déclassements en éducation : le stock de bacheliers dans la population de 15-65 ans, la structure par durée des études de la population active, le stock d'éducation en personnes x durée des études. La durée moyenne des études et la structure par niveau éducatif de la population active évoluent lentement et sont peu perturbées par les guerres, mais montrent deux ruptures vers 1960 (baby-boom) et 1980 (allongement des études au-delà du secondaire). La réduction des inégalités devant l'éducation plafonne dans les années récentes. Les fluctuations de l'investissement éducatif ont des origines démographiques mais la tendance dépend de l'augmentation de l'éducation des femmes et de leur taux d'activité ainsi que de l'allongement de la durée des études au-delà du secondaire dans l'après-guerre. (FRANCE, HISTOIRE, RESSOURCES HUMAINES, EDUCATION, POPULATION ACTIVE)

97.46.5 - français - Hervé LE BRAS, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)

Dix ans de perspectives de la population étrangère : une perspective (p. 103-134)

Depuis une dizaine d'années, plusieurs projections de la population étrangère résidant en France ont vu le jour. Avec le recul du temps, il est possible de les comparer aux observations et aux estimations de cette même population étrangère qu'elles cherchaient à prévoir. On montrera que les désaccords ou les accords tiennent à la manière dont le code de la nationalité est pris en compte dans les projections. Par ce biais, les attentes implicites ou explicites des projecteurs se matérialisent dans leurs résultats. On verra aussi comment s'effectue à cette occasion le passage d'une conception démographique centrée sur l'" immigré " à une conception juridique centrée sur la " nationalité ", et parfois à une conception biologique par la négation des possibilités d'acquisition de la nationalité française. On proposera pour finir un moyen simple d'effectuer des projections de population étrangère, de manière à dédramatiser la boite noire des calculs sur ordinateur. (FRANCE, PROJECTION DE POPULATION, ESTIMATION DE LA POPULATION, ETRANGER, IMMIGRANT)

97.46.6 - français - Michèle TRIBALAT, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)

Une surprenante réécriture de l'histoire des projections de population étrangère (p. 137-148)

L'auteur donne une autre vision de l'histoire des projections de populations étrangères des années 1980, qui diffère sensiblement de celle proposée par Hervé Le Bras. Ce dernier a dirigé, en 1979-1980, un travail pour le compte du Haut Comité de la Population, qui constitue un exemple du genre de ce qu'il ne faut pas faire. Aux erreurs méthodologiques (retours d'étrangers en nombre absolu aboutissant à des populations négatives, définition restrictive de la nationalité au départ de la projection, puis extensive ensuite), s'ajoutaient des erreurs de calcul conduisant à des résultats erronés. Dans l'article qui précède, Hervé Le Bras utilise divers subterfuges pour réhabiliter ce travail dont il n'ose avouer qu'il était responsable. Le maquillage de ce mensonge originel le conduit à recourir une nouvelle fois à une conception biologisante de la population étrangère - pratique dont il se fait pourtant, en toute circonstance, le fervent pourfendeur. (FRANCE, PROJECTION DE POPULATION, ESTIMATION DE LA POPULATION, ETRANGER, IMMIGRANT)

MARS-AVRIL 1997 - 52e ANNEE, NUMERO 2

97.46.7 - français - Brigitte BACCAÏNI, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)

Modalités et causes de la croissance récente des communes périurbaines d'Île-de-France (p. 291-326)

L'Île-de-France connaît depuis plusieurs décennies, comme la plupart des grandes régions urbaines, un desserrement rapide de l'habitat connu sous le nom de " périurbanisation ". Après avoir mis en évidence les spécificités du milieu périurbain francilien - transition entre l'espace urbain et le monde rural - et de la population qui y vit en 1990 (surreprésentation des familles avec enfants et des catégories sociales défavorisées, place prépondérante des logements individuels occupés par leur propriétaire), cet article s'intéresse aux migrations récentes des périurbains afin de saisir les causes et les modalités de la croissance démographique de cet espace.

Responsable pour presque les trois quarts des arrivées dans le milieu périurbain, le desserrement de l'agglomération parisienne touche des populations dont les caractéristiques socio-démographiques diffèrent sensiblement de celles des migrants venus de province ou de celles de la population installée depuis longtemps dans cet espace. La structure socio-professionnelle des nouveaux arrivants du périurbain varie également fortement d'un secteur géographique à l'autre, ces effets de sélection ayant pour conséquence de renforcer les spécificités socio-professionnelles existantes des divers secteurs. (FRANCE, CAPITALE, REGION, SUBURBANISATION, PROFIL DEMOGRAPHIQUE)

97.46.8 - français - Brigitte BACCAÏNI, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)

Les navettes des périurbains d'Île-de-France (p. 327-364)

Cet article s'intéresse aux conséquences de l'étalement urbain hors des limites de l'agglomération parisienne (analysé dans le précédent article) sur les déplacements domicile-travail des actifs.

Du fait d'un important déficit d'emplois en zone périurbaine (malgré leur desserrement), les navettes des actifs périurbains sont en moyenne deux fois plus longues que celles des actifs résidant dans l'agglomération. Mais si la localisation du lieu de résidence explique, pour une large part, le risque d'avoir à faire une longue navette, il faut également prendre en compte les caractéristiques des actifs eux-mêmes. Selon le sexe de l'individu, la structure du ménage (en particulier, biactivité ou non), la catégorie socio-professionnelle, l'étape du cycle de vie familial et professionnel, le poids des contraintes spatiales ainsi que la sensibilité à la distance varient.

Selon le parcours migratoire récent, les choix et les priorités en matière de localisation résidentielle varient, jouant sur les chances de pouvoir travailler près de son domicile. Nous montrons ainsi la nécessité, si l'on veut comprendre les comportements spatiaux des individus, de prendre en compte les interactions souvent complexes entre les différents types de mobilité. (FRANCE, CAPITALE, REGION, SUBURBANISATION, NAVETTE)

97.46.9 - français - Andrea CAMMELLI, Angelo di FRANCIA et Angelo GUERRIERO, Université de Bologne (Italie)

Le déclin des entrées à l'Université italienne d'ici 2008 (p. 365-380)

Pour la première fois depuis l'Unité de l'Italie (1861), les usagers potentiels de l'Université sont en rapide déclin. Ce phénomène tire son origine de la chute de la natalité qui, à partir des années soixante, s'est développée en Italie, d'abord, avec une intensité particulière, dans les régions septentrionales, puis, dans une moindre mesure, dans le reste du pays. L'analyse, basée sur les jeunes d'âge normal à l'entrée de l'Université italienne, montre que leur nombre baissera de 31 à 35 %, entre 1995 et 2008. La comparaison internationale met en lumière la nature singulière du cas italien. Les hypothèses de scénarios élaborées, en ce qui concerne le développement de la population universitaire, selon différents indices de scolarité (par âge et par niveau) révèlent d'importants déséquilibres régionaux potentiels et le risque de déclin d'un système universitaire qui continuerait de s'occuper presque exclusivement, comme il l'a fait jusqu'à aujourd'hui, de la formation de jeunes (alors que seulement 5 % de la population de 20 ans et plus possède un diplôme d'études supérieures, Bac + 4). Mais c'est aussi l'occasion - historiquement inédite et probablement unique - de redéfinir profondément les études supérieures en Italie ; redéfinition rendue possible par la baisse de la population des jeunes et le départ en retraite de près de la moitié des enseignants actuellement en exercice. (ITALIE, BAISSE DE LA FECONDITE, UNIVERSITE, ETUDIANT)

97.46.10 - français - Belco KODIO et Jean-François ETARD, Institut National de Recherche en Santé Publique, Bamako (Mali)

Évolution récente de la mortalité infantile à Bamako, Mali (p. 381-398)

Le suivi de 4 575 enfants nés vivants issus de 4 718 femmes enceintes du quartier de Bankoni, à Bamako, a permis d'estimer les différentes composantes de la mortalité infantile. La cohorte s'est constituée en 1989-1992, et la dernière naissance a eu lieu en août 1993. Les quotients de mortalité néonatale, post-néonatale et infantile ont respectivement été estimés à 15, 40 et 55,6 pour 1 000 naissances vivantes. Une analyse de survie a identifié certains prédicteurs indépendants de la mortalité infantile : la gémellité (RR = 5,0 [3,3-7,7]), la primiparité (RR = 1,5 [1,1-2, 1]), la durée de résidence dans le quartier inférieure à 5 ans (RR = 1,4 [1,0-1,9]), les enfants nés entre 1991 et 1993 (RR = 1,4 [1,1- 1,9]) et pendant la saison chaude ou humide (RR = 1,4 [1,1-1,9]).

Un biais de sélection lié à la proportion d'enfants nés vivants mais non revus à la date anniversaire est discuté. Cette estimation de la mortalité infantile, sur une courte et récente période, est inférieure aux estimations antérieures des années quatre-vingt de la ville de Bamako. Elle est cependant équivalente à la mortalité infantile sur la période 1983-1992 en milieu urbain sénégalais, où une forte baisse est observée depuis le milieu des années quatre-vingt. Une estimation récente pour la troisième ville du Mali (Sikasso) fournit des arguments pour une évolution identique à celle de Bamako. (MALI, CAPITALE, MORTALITE INFANTILE, TENDANCE DE LA MORTALITE)

97.46.11 - français - Kamel KATEB, INED, 27 rue du Commandeur, 75675 Paris Cedex 14 (France)

La gestion administrative de l'émigration algérienne vers les pays musulmans au lendemain de la conquête de l'Algérie (1830-1914) (p. 399-428)

L'émigration des Algériens vers la France au cours de ce siècle a fait l'objet d'un grand nombre de travaux ; par contre, le mouvement d'émigration qui fait suite à la conquête de l'Algérie a très peu attiré l'attention des chercheurs et historiens. Pourtant, comme le montrent les archives de cette période, ce phénomène a préoccupé l'administration française, en charge des destinées de la nouvelle colonie. Elle était prête à favoriser ce mouvement migratoire qui s'intégrait dans ses projets de substituer à la population autochtone une population européenne. Cependant, cette émigration gênait parfois considérablement les objectifs géopolitiques français au Moyen-Orient, où se rendirent de nombreux émigrés. Il en résulta une démarche contradictoire : d'une part, l'administration favorisa l'émigration de petits groupes, d'autre part, elle s'opposa aux mouvements dès qu'ils dépassaient un certain seuil. Quelle a pu être l'ampleur de ces mouvements migratoires ? Quelles étaient les caractéristiques démographiques et les motivations des migrants ? Les facteurs politiques et religieux étaient-ils, comme il apparaît selon les rapports et correspondances de l'époque, le seul ressort de cette émigration ? (ALGERIE, HISTOIRE, EMIGRATION, COLONIE, POLITIQUE MIGRATOIRE)

MAI-JUIN 1997 - 52e ANNEE, NUMERO 3

97.46.12 - français - Véronique PETIT, Cerpaa, Université de Paris V, Paris (France)

Société d'origine et logiques migratoires : les Dogon de Sangha (Mali) (p. 515-544)

Le système migratoire des Dogon de Sangha (Mali) comporte trois modalités différentes : une migration vers les terres agricoles dans la plaine du Séno Gondo, une migration interne vers d'autres régions du Mali et une migration internationale, l'une et l'autre urbaines. La première, véritable mouvement de colonisation, doit s'analyser dans une perspective socio-anthropologique, qui renvoie à l'organisation de la famille élargie et à celle du clan ; les échanges économiques, religieux et sociaux sont très intenses entre les villages d'origine et ceux de plaine. Les migrations urbaines, qu'elles soient internes ou internationales, sont plus individualistes, mais elles ne doivent pas, pour autant, s'interpréter uniquement en termes économiques. Si elles révèlent bien un désir d'enrichissement personnel, elles sont également l'expression de la remise en cause par les jeunes du système social traditionnel, qui donne tout pouvoir aux hommes et aux aînés, au détriment des jeunes gens et des femmes. Nous concluons sur la valeur heuristique de la migration comme révélateur du fonctionnement (ou du dysfonctionnement) de la société. (MALI, GROUPE ETHNIQUE, MIGRATION, SOCIOLOGIE)

97.46.13 - français - Jean-Marie LE GOFF, Laboratoire de démographie économique et sociale, Université de Genève, Genève (Suisse)

Mobilité des jeunes à l'issue de leur premier emploi stable (p. 545-570)

Il est question, dans cet article, des liens entre la durée des premiers emplois sur contrat à durée indéterminée occupés par des jeunes sortis de formation initiale au cours des années quatre-vingt et le type de mobilité à l'issue de cet emploi. Est évalué le rôle joué sur la fréquence des différentes mobilités, d'une part, par les caractéristiques des jeunes au moment de la sortie de formation et par l'itinéraire professionnel avant l'accès à cet emploi, et d'autre part, par des caractéristiques se rapportant à l'activité exercée et à l'établissement d'accueil. L'analyse de ces différentes contraintes, resituées dans le contexte du fonctionnement du marché du travail, permet de dégager plusieurs niveaux de régulation de la durée d'occupation des activités professionnelles. L'analyse s'appuie sur une application des méthodes d'analyse des biographies à des données d'une enquête de cheminement professionnel menée auprès de jeunes sortis de formation avec un niveau baccalauréat en 1983. (SUISSE, JEUNE TRAVAILLEUR, MOBILITE DE LA MAIN-D'OEUVRE)

97.46.14 - français - Gérard NEYRAND et Marine M'SILI, Centre interdisciplinaire méditerranéen d'études et de recherches en sciences sociales (Cimerss)

Les couples mixtes dans la France contemporaine. Mariage, acquisition de la nationalité française et divorce (46.14 (p. 571-606)

La conclusion de mariages bi-nationaux a tendance à concerner des individus d'un niveau social supérieur à la moyenne, aussi bien en ce qui concerne les conjoints français par rapport à l'ensemble de la population française que les conjoints étrangers par rapport à leurs compatriotes en France. Parmi ceux-ci, les couples mixtes dont les conjoints étrangers acquièrent la nationalité française à la suite de leur mariage présentent un niveau social encore plus élevé et une tendance à l'acquisition très différente selon la nationalité d'origine et le sexe du conjoint étranger.

Cette importance croisée des variables spécifiques à la situation de mixité - l'origine nationale et le sexe du conjoint étranger - se traduit, dans un contexte législatif et culturel en pleine évolution, de multiples façons, notamment par une tendance à la divortialité très différente selon le sexe du conjoint étranger. (FRANCE, MARIAGE MIXTE, NATURALISATION, DIVORCE, DIFFERENTIEL SOCIO-ECONOMIQUE)

97.46.15 - français - Pierre DARLU, INSERM, U155, Epidémiologie génétique, Paris (France), Anna DEGIOANNI, CNR, Istituto di Genetica Biochimica ed Evoluzionistica, Pavie (Italie), et Jacques RUFFIÉ, Collège de France, Paris (France)

Quelques statistiques sur la distribution des patronymes en France (p. 607-634)

L'inventaire des patronymes en France a été effectué à partir du fichier INSEE des naissances enregistrées au cours de deux périodes : 1891-1915 et 1916-1940. Les statistiques sur le nombre total de patronymes, sur la proportion de ceux qui ne sont représentés que par une seule naissance et sur le nombre de patronymes pour 100 naissances sont données par département, pour les deux périodes considérées et en distinguant les communes dans lesquelles moins de 800 naissances sont enregistrées par 25 ans. Ces statistiques départementales sont mises en relation avec le taux d'immigration, le taux de consanguinité et le nombre moyen d'enfants par famille. Enfin, une liste des patronymes les plus fréquents est proposée, individualisant les patronymes ubiquitaires et les patronymes fortement régionaux. La France comprendrait environ 450 000 patronymes à la fin du XIXe siècle et, pour 100 patronymes disparaissant au cours de cette période, près de 180 nouveaux patronymes apparaîtraient dans la première moitié du XXe siècle. (FRANCE, GEOGRAPHIE HUMAINE, NOM DE FAMILLE, HISTOIRE)


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