JOURNAL OF BIOSOCIAL SCIENCE

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Royaume-Uni (Cambridge) 55

JOURNAL OF BIOSOCIAL SCIENCE

JANVIER 1996 - VOLUME 28, NUMERO 1

97.55.1 - anglais - C. VAREA, E. CROGNIER, D. BLEY, G. BOETSCH, UPR 221 du CNRS, Aix-en-Provence (France), P. BAUDOT, Université de Provence, Aix-Marseille (France), A. BAALI et M. K. HILALI, ER d'Ecologie Humaine, Université Cadi Ayyad, Marrakech (Maroc)

Les déterminants de l'utilisation de la contraception au Maroc : la contraception d'arrêt dans les populations traditionnelles (Determinants of contraceptive use in Morocco: Stopping behaviour in traditional populations) (p. 1-13)

Les auteurs étudient les déterminants de l'utilisation des contraceptifs modernes dans les populations traditionnelles en analysant le cas des femmes mariées de 30 à 44 ans, vivant dans la province de Marrakech (Maroc). Les femmes qui n'ont jamais utilisé de moyen contraceptif ont une famille plus réduite que celles qui en ont utilisé : le nombre d'enfants vivants (ou de naissances vivantes) est le meilleur prédicteur de l'utilisation de la contraception, tandis que la mortalité infantile est le principal facteur inhibiteur. La propension à recourir à la contraception augmente avec l'âge au mariage des femmes et décroît quand l'âge de la femme augmente, ce qui indique un changement des comportements reproducteurs d'une génération à l'autre. En matière d'utilisation des contraceptifs, les variables socio-économiques telles que le niveau d'instruction, l'emploi et le lieu de résidence n'ont pas un grand pouvoir de prédiction propre, mais l'interaction entre le niveau d'instruction et le lieu de résidence en a un. Les auteurs testent l'hypothèse selon laquelle, dans la phase initiale de leur transition démographique, les populations traditionnelles recourent à la contraception moderne pour cesser de procréer quand le nombre d'enfants désiré est atteint, plutôt que pour espacer les naissances ou réduire la fécondité. (MAROC, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION, FACTEUR DE LA FECONDITE)

97.55.2 - anglais - Eric O. UDJO, Department of Demography, University of Botswana, Gaborone (Botswana)

La fécondité diminue-t-elle au Zimbabwé ? (Is fertility falling in Zimbabwe?) (p. 25-35)

Au Zimbabwé, les femmes actuellement mariées ont un taux de prévalence de la contraception, inégalé en Afrique sub-saharienne, de 43 %. L'Office central de la statistique (1989) a observé une forte chute de la fécondité au cours des dernières années. A partir des données de plusieurs enquêtes, en particulier celles de l'Enquête démographique et de santé du Zimbabwé portant sur l'histoire génésique, l'auteur examine les tendances de la fécondité de ce pays. Les résultats montrent que la baisse de la fécondité est modérée et qu'elle porte surtout sur les naissances de rang élevé. Les analyses multivariées n'ont pas révélé d'effet statistiquement significatif de la contraception sur la fécondité, en partie parce qu'une grande proportion des femmes en âge de procréer n'utilisent jamais de moyens contraceptifs, en vertu des attitudes natalistes dominantes dans ce pays. (ZIMBABWE, BAISSE DE LA FECONDITE, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION)

97.55.3 - anglais - Jane T. BERTRAND, Tulane School of Public Health and Tropical Medicine, New Orleans (E.-U.), BAKUTUVWIDI MAKANI, CITRED, Kinshasa (Zaïre), Michael P. EDWARDS, Nancy C. BAUGHMAN, Tulane School of Public Health and Tropical Medicine, New Orleans (E.-U.), KINAVWIDI LEWU NIWEMBO, CITRED, Kinshasa (Zaïre), et BALOWA DJUNGHU, Tulane School of Public Health and Tropical Medicine, New Orleans (E.-U.)

Approches masculine et féminine du planning familial à Kinshasa, Zaïre (The male versus female perspective on family planning: Kinshasa, Zaire) (p. 37-55)

On a souvent ignoré les hommes dans les programmes de planification familiale ainsi que dans les enquêtes destinées à concevoir et évaluer ces programmes. Une étude de 1988 sur la fécondité, le planning familial et le sida à Kinshasa fournit des données comparatives sur 3 140 hommes et 3 485 femmes en âge de procréer, qui ont servi de base à une analyse des différences entre les hommes et les femmes à ce propos. L'analyse révèle un degré élevé de similitude dans les attitudes, les croyances, les niveaux de connaissance et les pratiques des hommes et des femmes en ce qui concerne la fécondité et la planification familiale. Quand ils diffèrent (par exemple, sur le nombre espéré ou idéal d'enfants, sur le désir d'un nouvel enfant quand ils en ont déjà au moins sept), les hommes ont tendance à être plus natalistes que les femmes. Les implications de ces résultats pour les futurs programmes de planification familiale sont examinées. Les programmes devraient viser les hommes à cause de leur rôle de décideurs dans la société zaïroise. (ZAIRE, PLANIFICATION DE LA FAMILLE, PROGRAMME DE PLANNING FAMILIAL, DIFFERENCE ENTRE SEXES)

97.55.4 - anglais - Carla MAKHLOUF OBERMEYER, Harvard University, School of Public Health, Boston (E.-U.)

Normes de fécondité et préférences pour les garçons au Maroc et en Tunisie : le statut de la femme joue-t-il un rôle ? (Fertility norms and son preference in Morocco and Tunisia: Does women's status matter?) (p. 57-72)

A partir des données des Enquêtes démographiques et de santé menées au Maroc et en Tunisie, l'auteur examine les dimensions normatives et comportementales de la préférence pour les garçons. Elle envisage trois mesures de cette préférence : (1) le nombre idéal d'enfants déclaré par les mères et leur souhait d'avoir plus de garçons que de filles ; (2) le désir d'avoir d'autres enfants en fonction de la composition actuelle de la famille ; (3) la mention de l'utilisation de la contraception en fonction du nombre d'enfants de chaque sexe. Les analyses indiquent une préférence modérée pour les garçons dans les deux pays, légèrement plus accentuée en Tunisie. Ces résultats sont interprétés en fonction du contexte culturel des deux pays, et plus particulièrement en rapport avec la conception du statut de la femme. (MAROC, TUNISIE, PREFERENCE POUR UN SEXE A LA NAISSANCE, CONDITION FEMININE)

97.55.5 - anglais - Edward G. STOCKWELL et Franklin W. GOZA, Department of Sociology, Bowling Green State University, Bowling Green, Ohio (E.-U.)

Les variations selon la race du rapport entre la mortalité infantile et le statut socio-économique (Racial differences in the relationship between infant mortality and socioeconomic status) (p. 73-84)

Cet article présente une analyse écologique de la relation entre la mortalité infantile et le statut économique en fonction de la race dans les zones urbaines de l'Ohio. Cette étude exploite des données de recensement sur la résidence de la mère et le statut économique de la région, celui-ci étant déterminé par le pourcentage de familles à faible revenu vivant dans chaque région. Une comparaison est faite entre la mortalité infantile des Blancs et celle des gens de couleur d'après les recensements américains de 1960, 1970, 1980 et 1990 ; pour 1990, les taux sont décomposés par périodes et par grands groupes de causes. Les résultats révèlent une forte association négative entre le niveau de revenu et la mortalité infantile chez les Blancs, mais pas chez les gens de couleur. Parmi ceux-ci, les taux de mortalité post-néonatale sont plus élevés dans les régions où le revenu est le plus bas, mais pour la mortalité néonatale, la mortalité infantile globale et les taux de mortalité par causes exogènes et endogènes, il n'y a pas de différence sensible selon le statut socio-économique. Les auteurs concluent que les Blancs économiquement défavorisés et les gens de couleur à tous les niveaux de revenu ont des taux de mortalité infantile sensiblement plus élevés que l'ensemble de la population. (ETATS-UNIS, MORTALITE INFANTILE, RACE, STATUT SOCIO-ECONOMIQUE)

97.55.6 - anglais - José Edgardo DIPIERRI et Emma ALFARO, Cátedra de Antropología Biológica I, Universidad Nacional de Jujuy (Argentine)

Variations géographiques et évolution du rapport de masculinité dans la province de Jujuy, Argentine (Geographical variation and evolution of tertiary sexual equilibrium in the Province of Jujuy, Argentina) (p. 85-87)

Le "troisième sex ratio", mesuré par le rapport de masculinité, a été analysé dans quatre régions de la province de Jujuy, au nord-ouest de l'Argentine, sur la période 1869-1991. Les résultats montrent des différences, aussi bien entre les régions qu'entre les groupes d'âge qui peuvent être liées à l'évolution de la situation sociale et économique de cette région au cours des deux derniers siècles. (ARGENTINE, RAPPORT DE MASCULINITE, HISTOIRE)

97.55.7 - anglais - Farhat YUSUF et Stefania SIEDLECKY, Demographic Research Group, School of Economic and Financial Studies, Macquarie University, Sydney (Australie)

La formation de la famille chez les femmes migrantes de Sydney (Family formation patterns among migrant women in Sydney) (p. 89-99)

Une enquête démographique a été menée à Sydney en 1988 auprès d'un échantillon aléatoire de 980 femmes migrantes mariées. L'échantillon comprenait 507 femmes libanaises, 250 turques et 223 vietnamiennes. Cette étude a révélé des différences de mode de formation de la famille, tant au sein de chacun des trois groupes qu'entre les groupes et entre ceux-ci et l'ensemble de la population. Partout la taille de la famille est plus faible chez les personnes interrogées que chez leurs parents, et il est clair que les femmes les plus jeunes auront une famille moins nombreuse que leurs aînées. Les femmes migrantes ont tendance à se marier et à avoir des enfants plus tôt que l'ensemble de la population. Bien qu'elles affichent une nette préférence pour le mariage de leurs enfants au sein de leur groupe ethnique et religieux, près d'un tiers d'entre elles déclarent que c'est une affaire de choix personnel. Globalement, la taille de la famille des femmes migrantes les plus jeunes devrait s'aligner sur les normes australiennes. Les familles migrantes sont dans une situation de transition entre deux cultures, qui doit être reconnue par les services de santé et de planning familial. (AUSTRALIE, FEMME MARIEE, IMMIGRANT, DIMENSION DE LA FAMILLE)

97.55.8 - anglais - L. P. SINGH et G. A. HARRISON, Institute of Biological Anthropology, University of Oxford (R.-U.)

L'impact de la migration, de l'environnement et des conditions socio-économiques sur les caractéristiques physiques des Sikhs (Impact of migration, environment and socioeconomic conditions on the physique of Sikhs) (p. 101-116)

Cet article se base sur l'examen d'un échantillon de 459 Sikhs adultes des deux sexes, appartenant à trois castes qui correspondent à trois statuts socio-économiques différents. Les sédentaires ont passé toute leur vie dans l'Etat du Punjab, où ils sont nés ; les migrants ont grandi au Punjab et sont partis pour le Royaume-Uni vers l'âge de 20 ans. La stature, le poids, l'indice de masse corporelle et les plis cutanés reflètent, dans les deux groupes, le milieu socio-économique d'origine au Punjab. Chez les migrants, les différences de caste disparaissent pour les mesures de poids, mais persistent pour les dimensions du squelette. Les migrants des deux sexes sont plus lourds que leurs compatriotes sédentaires, et les hommes migrants ont beaucoup plus de graisse sous-cutanée. Le poids, l'indice de masse corporelle et les plis cutanés ont d'autant plus changé chez les migrants qu'ils étaient faibles à l'origine. Parmi les hommes, sédentaires et migrants n'ont pas des statures significativement différentes, mais les femmes migrantes sont plus grandes que les sédentaires dans les trois castes. Dans l'analyse multivariée, la caste reste le facteur le plus significatif pour les caractéristiques du squelette ; pour les caractéristiques de poids, la caste et la migration sont des facteurs statistiquement significatifs. L'âge n'explique qu'une très faible partie de ces écarts. (INDE, GROUPE ETHNIQUE, ANTHROPOMETRIE, SEDENTAIRE, MIGRANT)

AVRIL 1996 - VOLUME 28, NUMERO 2

97.55.9 - anglais - Siân L. CURTIS, Macro International, Calverton, Maryland (E.-U.), et Fiona STEELE, Department of Social Statistics, University of Southampton (R.-U.)

Les variations du risque familial de mortalité néonatale dans quatre pays (Variations in familial neonatal mortality risks in four countries) (p. 141-159)

Cet article examine les variations d'intensité et de structure du caractère familial des risques de mortalité néonatale dans quatre populations, en Bolivie, au Kenya, au Pérou et en Tanzanie. Des analyses exploratoires de la structure des associations familiales de risques sont présentées pour chacune des populations. Des modèles logistiques d'effets aléatoires sont ensuite utilisés pour estimer l'intensité de ces associations, en recourant à une série standard de variables de contrôle. Les résultats indiquent que l'intensité du caractère familial des risques de mortalité néonatale est assez semblable dans les quatre populations, ce qui semblerait confirmer une explication biologique de cette association. Cependant, on remarque quelques différences, particulièrement dans la forme de l'association au Pérou, ce qui peut indiquer que d'autres facteurs jouent au moins un petit rôle. (BOLIVIE, KENYA, PEROU, TANZANIE, MORTALITE NEONATALE, MILIEU FAMILIAL)

97.55.10 - anglais - M. M. RAHMAN, International Centre for Living Aquatic Resources Management, M. KABIR, Department of Statistics, Jahangirnagar University, Savar, Dhaka (Bangladesh), et R. AMIN, Institute of Urban Research, Morgan State University, Baltimore (E.-U.)

La relation entre la survie du premier enfant et la mortalité des enfants suivants (Relationship between survival status of first child and subsequent child death) (p. 185-191)

A l'aide de données recueillies dans les régions rurales du Bangladesh au cours de la période 1971-1982, les auteurs examinent la relation entre la mortalité infantile de l'aîné et celle des enfants suivants. Ils montrent que l'espacement des naissances et l'âge de la mère au moment de la seconde naissance sont de bons prédicteurs de la survie du premier enfant. Ces résultats sont commentés en termes d'implications politiques. (BANGLADESH, MORTALITE INFANTILE, RANG DE NAISSANCE, FACTEUR DE MORTALITE)

97.55.11 - anglais - Sylvia KIRCHENGAST et Eike-Meinrad WINKLER, Institute for Human Biology, University of Vienna, Althanstrasse 14, A-1091 Vienne (Autriche)

La fécondité différentielle et la morphologie des femmes !Kung San et Kavango du nord de la Namibie (Differential fertility and body build in !Kung San and Kavango females from Northern Namibia) (p. 193-210)

Cette étude examine l'impact de la constitution physique sur les différences de fécondité chez 93 femmes !Kung San et 85 femmes Kavango du nord de la Namibie. Dans les deux groupes, les femmes les plus petites ont plus d'enfants, mais aussi plus de mort-nés, que les plus grandes. L'interaction entre le poids et la fécondité est différente dans les deux groupes et est peut-être le résultat de comportements différents en matière de soins de santé. Il y a une relation positive entre les caractères pédomorphiques et la fécondité chez les !Kung San, et les processus de sélection directionnelle peuvent être importants. (NAMIBIE, FECONDITE DIFFERENTIELLE, GROUPE ETHNIQUE, ANTHROPOMETRIE)

97.55.12 - anglais - Jeanne NOBLE, Center for Latin American Studies, et Malcolm POTTS, School of Public Health, University of California, Berkeley, California (E.-U.)

La transition de la fécondité à Cuba et dans la République fédérale de Corée : l'impact de l'organisation du planning familial (The fertility transition in Cuba and the Federal Republic of Korea: The impact of organised family planning) (p. 211-225)

La Corée du Sud et Cuba sont deux pays différents en ce qui concerne la religion, l'économie, la culture et les attitudes à l'égard des relations sexuelles avant le mariage. En 1960, la Corée a institué un programme de planning familial national afin de contrer la croissance rapide de la population. Cuba, de son côté, a clairement rejeté les politiques malthusiennes, mais, en 1974, a rendu le planning familial accessible à tous en réponse aux besoins en matière de santé. Les deux pays ont connu une baisse rapide de la fécondité et ont aujourd'hui une fécondité inférieure au niveau de remplacement des générations. Ces deux pays ont aussi utilisé des combinaisons assez similaires de méthodes, y compris un taux élevé de stérilisation des femmes. L'avortement a joué un rôle majeur dans la baisse de la fécondité des deux pays, augmentant d'abord au cours de la première phase de la transition de fécondité, puis diminuant tout en restant toujours un facteur important dans la seconde phase. L'article conclut que l'accès à la contraception, la stérilisation volontaire et l'avortement pratiqué dans de bonnes conditions ont un impact direct sur la fécondité et ont été associés à la diminution rapide de la taille de la famille dans ces deux pays très différents. (COREE (REPUBLIQUE DE), CUBA, BAISSE DE LA FECONDITE, FACTEUR DE LA FECONDITE, PROGRAMME DE PLANNING FAMILIAL, ANALYSE COMPARATIVE)

97.55.13 - anglais - A. BANKOLE, G. RODRIGUEZ et C. F. WESTOFF, Office of Population Research, Princeton University, Princeton, New Jersey (E.-U.)

Les messages des médias et les comportements de fécondité au Nigeria (Mass media messages and reproductive behaviour in Nigeria) (p. 227-239)

Cet article examine l'impact des messages vantant le planning familial diffusés par les medias sur le comportement reproducteur des femmes mariées au Nigeria. Des données longitudinales sont également utilisées pour vérifier que l'exposition aux messages des medias précède la mesure des indicateurs de comportement en matière de procréation. L'analyse transversale montre que (1) l'utilisation des contraceptifs ainsi que l'intention d'y recourir sont liées positivement à l'exposition aux messages des media, et que (2) les femmes qui reçoivent ces messages ont davantage tendance à désirer peu d'enfants que celles qui n'y sont pas confrontées. L'analyse des données longitudinales indique que l'exposition à ces messages est un bon prédicteur de l'utilisation de la contraception. Ainsi, la promotion du planning familial dans les médias peut être un moyen puissant pour influencer les comportements reproducteurs au Nigeria. (NIGERIA, PLANIFICATION DE LA FAMILLE, COMPORTEMENT PROCREATEUR, COMMUNICATION DE MASSE, FACTEUR DE LA FECONDITE)

97.55.14 - anglais - Carlos Alberto PETTA, Department of Obstetrics and Gynecology, State University of Campinas (Brésil), Melissa McPHEETERS et I-Cheng CHI, Family Health International, Research Triangle Park, NC 27709 (E.-U.)

Les dispositifs intra-utérins \: leçons du passé et perspectives d'avenir (Intrauterine devices: Learning from the past and looking to the future) (p. 241-252)

Cette contribution analyse le développement des dispositifs intra-utérins au cours de l'histoire, avec ses défis et ses succès, et essaie d'en présenter un aperçu impartial aux agents des services de planning familial d'aujourd'hui. Les DIU modernes sont un élément important dans les services de planning familial et un excellent moyen contraceptif pour les femmes qui sont suivies régulièrement. Cette méthode de contraception est sûre, efficace, dure longtemps et a un bon rapport coût-efficacité. Les auteurs évoquent des stratégies de recherche possibles sur cette méthode de contraception pour le futur. (DIU, HISTOIRE, RECHERCHE)

JUILLET 1996 - VOLUME 28, NUMERO 3

97.55.15 - anglais - M. Mujibur RAHMAN, Department of Statistics, University of Chittagong (Bangladesh), M. Nurul ISLAM et M. Mazharul ISLAM, Department of Statistics, University of Dhaka (Bangladesh)

Les utilisatrices des méthodes traditionnelles de contraception au Bangladesh, 1981-1991 (Users of traditional methods of contraception in Bangladesh: 1981-91) (p. 257-264)

Les auteurs examinent l'évolution des connaissances, attitudes et pratiques relatives aux méthodes traditionnelles de contraception, en comparaison avec les méthodes modernes, à travers les cinq dernières enquêtes sur la diffusion de la contraception au Bangladesh (1981-1991). D'après les résultats de l'analyse, tout le monde au Bangladesh connaît au moins une méthode de planning familial, et, à tous les âges, la contraception est davantage pratiquée par les utilisatrices de méthodes modernes que par les utilisatrices de méthodes traditionnelles. Les femmes instruites et les femmes actives ont tendance à employer plutôt les méthodes modernes. (BANGLADESH, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION, CONTRACEPTION TRADITIONNELLE, CONNAISSANCE DES CONTRACEPTIFS)

97.55.16 - anglais - Mehrab Ali KHAN, International Centre for Diarrhoeal Research, Bangladesh, GPO Box 128, Dhaka-1000 (Bangladesh)

Les facteurs qui influent sur l'utilisation de la contraception au Matlab (Bangladesh) (Factors affecting use of contraception in Matlab, Bangladesh) (p. 265-279)

Cet article traite de la relation entre le planning familial, l'accessibilité des contraceptifs telle que la perçoit la population et divers facteurs socio-démographiques au Bangladesh rural. Les données proviennent de l'Enquête CAP réalisée en 1990 dans la zone expérimentale et la zone témoin du Matlab. L'échantillon comportait environ 8 500 femmes mariées en âge d'avoir des enfants. Le taux de prévalence de la contraception était de 57 % dans la zone expérimentale, mais il était nettement inférieur dans la zone témoin, où les femmes qui ne savent pas où se procurer des contraceptifs recourent principalement à des méthodes traditionnelles. Le niveau d'instruction n'a pas d'influence sur l'utilisation de la contraception dans la zone expérimentale, mais on observe, dans la zone témoin, des différences modérées mais nettes d'utilisation selon le niveau d'instruction. Le nombre d'enfants en vie est le meilleur prédicteur de l'utilisation de la contraception, suivi par le nombre de fils en vie et par l'attitude des femmes et de leurs maris à l'égard du planning familial. (BANGLADESH, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION, ENQUETE CAP, DISTRIBUTION DE CONTRACEPTIFS)

97.55.17 - anglais - Adansi A. AMANKWAA, Department of Corrections, Tallahassee, FL (E.-U.)

Causes initiales et facteurs intermédiaires de la mortalité infantile au Ghana : le cas de la polygamie (Prior and proximate causes of infant survival in Ghana, with special attention to polygyny) (p. 281-295)

L'auteur examine le rôle du type de mariage sur la mortalité infantile et évalue les influences et les mécanismes à travers lesquels la polygamie affecte la mortalité des petits enfants. L'étude porte sur un échantillon de bébés nés dans les 5 années précédant l'Enquête démographique et de santé du Ghana (1988). Grâce à l'élaboration d'un modèle causal, l'auteur constate que la polygamie est un facteur médiateur important pour l'explication de la mortalité infantile. Les résultats mettent en relief l'intérêt de la structure familiale (polygamie) en tant que facteur intermédiaire, mais aussi les rôles complexes de l'appartenance ethnique, des suppléments alimentaires et des intervalles entre naissances dans l'explication de la mortalité infantile. (GHANA, MORTALITE INFANTILE, FACTEUR DE MORTALITE, POLYGAMIE)

97.55.18 - anglais - Nashid KAMAL, Centre for Population Studies, London School of Hygiene and Tropical Medicine, Keppel Street, Londres (R.-U.)

Influence du comportement reproducteur du chef de famille sur l'utilisation des méthodes modernes de contraception par les autres membres de la famille au Bangladesh rural (Influence of family head's reproductive behaviour on the use of modern contraceptive methods by other members of the family in rural Bangladesh) (p. 297-303)

D'après une étude menée au Bangladesh, la probabilité d'utilisation de la contraception moderne par les membres (potentiellement concernés) d'une famille augmente fortement si le chef de famille en est lui-même un adepte. Au moyen d'une régression logistique multivariée, l'auteur montre que l'utilisation de la contraception est également associée avec l'âge, la parité et le niveau d'instruction de la femme, sa situation socio-économique et le décès éventuel d'un enfant. En prenant en compte l'utilisation, actuelle ou passée, de la contraception moderne par le chef de famille ou son épouse, et en contrôlant les variables socio-économiques associées, on observe que, outre l'âge et de la parité, la pratique religieuse du chef de famille est un bon prédicteur du recours à la contraception. (BANGLADESH, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION, CHEF DE MENAGE)

97.55.19 - anglais - Abdul WAHAB, Government Degree College, Matta, Swat, NWFP (Pakistan), et Mahmud AHMAD, Department of Biological Sciences, Quaid-i-Azam University, Islamabad (Pakistan)

Un point de vue biosocial sur les mariages consanguins en milieu rural et urbain dans la région de Swat, au Pakistan (Biosocial perspective of consanguineous marriages in rural and urban Swat, Pakistan) (p. 305-313)

Cette étude est consacrée aux mariages consanguins dans deux échantillons, l'un rural et l'autre urbain, de la population de la région de Swat (Pakistan). On constate que respectivement 37,13 % et 31,11 % des mariages sont consanguins, et que les coefficients de consanguinité sont de 0,0168 et 0,0162. Dans les deux échantillons, le type de mariage le plus courant unit des cousins germains : le plus souvent, l'homme épouse une fille du frère de son père. Le coefficient moyen de consanguinité est toujours plus élevé dans les catégories socio-économiques supérieures. On observe aussi des différences entre les diverses catégories d'appartenance ethnique et de niveau d'instruction. Contrairement aux constatations des études antérieures, on observe ici un accroissement sensible de la fréquence du mariage consanguin d'année en année. La mortalité précoce n'est significativement supérieure à la moyenne que parmi les enfants de cousins germains, mais la surmorbidité frappe la progéniture de tous les mariages consanguins. (PAKISTAN, MARIAGE CONSANGUIN, MILIEU RURAL, MILIEU URBAIN, DIFFERENTIEL SOCIO-ECONOMIQUE)

97.55.20 - anglais - Gobopamang LETAMO, Department of Demography, University of Botswana, Gaborone (Botswana)

La contribution des variables intermédiaires à l'évolution de la fécondité au Botswana (Contributions of the proximate determinants to fertility change in Botswana) (p. 325-338)

L'auteur utilise le modèle de Bongaarts pour analyser les contributions respectives de trois variables intermédiaires (le célibat, l'utilisation de la contraception et l'aménorrhée post-partum) à l'évolution de la fécondité. Il exploite les données des Enquêtes sur la famille et la santé menées au Botswana en 1984 et 1988. Dans les deux enquêtes, la variable intermédiaire la plus importante pour la fécondité est l'allaitement maternel, suivi par la contraception et le célibat. Cependant, l'utilisation de la contraception ayant augmenté entre 1984 et 1988, la fécondité a baissé. Si le mariage est le facteur le moins influent, c'est probablement parce que les naissances prénuptiales sont très courantes. D'autres facteurs, tels que l'avortement provoqué, ont pu jouer un rôle important dans la baisse de fécondité, mais leur effet n'a pas pu être évalué faute de données fiables. (BOTSWANA, BAISSE DE LA FECONDITE, FACTEUR DE LA FECONDITE, VARIABLE INTERMEDIAIRE)

97.55.21 - anglais - A. BENER, Department of Community Medicine, Y. M. ABDULRAZZACQ et A. DAWODU, Department of Paediatrics, UAE University, Al-Ain (Emirats Arabes Unis)

Les facteurs de risque socio-démographiques associés au faible poids de naissance dans les Emirats Arabes Unis (Sociodemographic risk factors associated with low birthweight in United Arab Emirates) (p. 339-346)

Cette étude de cas a été entreprise pour déterminer les facteurs de risque socio-démographiques du faible poids de naissance à Al-Ain (Emirats Arabes Unis) sur une période de douze mois en 1992-1993. Sur les 3 485 enfants nés pendant cette période, 293 (8,4 %) avaient un poids insuffisant à la naissance. Les facteurs de risque pris en considération sont la profession de la mère, les conditions de logement, le milieu de résidence (urbain ou rural), le tabagisme de la mère, la surveillance prénatale, l'aide disponible à la maison, l'indice de masse corporelle de la mère et son niveau d'instruction. Au moyen d'une analyse de régression logistique multivariée, les auteurs montrent que le risque de faible poids de naissance est lié à la profession de la mère, à son tabagisme, à la surveillance prénatale et au manque d'aide à la maison. (EMIRATS ARABES UNIS, POIDS A LA NAISSANCE, RISQUE)

97.55.22 - anglais - P. R. Andrew HINDE et Akim J. MTURI, Department of Social Statistics, University of Southampton (R.-U.)

Facteurs sociaux et économiques liés à la durée de l'allaitement en Tanzanie (Social and economic factors related to breast-feeding durations in Tanzania) (p. 347-354)

En exploitant des données du moment (non rétrospectives) recueillies en Tanzanie, en 1991-1992, lors de l'Enquête démographique et de santé, on analyse divers facteurs économiques et sociaux liés à la durée de l'allaitement. Les auteurs recourent à deux types de modèles de risques pour montrer que la durée de l'allaitement varie selon le milieu (urbain ou rural) et la région de résidence de la mère et de l'enfant, l'âge de la mère au moment de la naissance, sa religion et le rang de la naissance. (TANZANIE, DUREE DE LA LACTATION)

97.55.23 - anglais - Dominique HAUGHTON, Department of Mathematical Sciences, Bentley College, Waltham, Massachusetts (E.-U.), et Jonathan HAUGHTON, Department of Economics, Northeastern University, Boston, Massachusetts (E.-U.)

L'emploi d'un "modèle pluriel" pour détecter la préférence pour les garçons au Viêt-nam (Using a mixture model to detect son preference in Vietnam) (p. 355-365)

D'après les enquêtes d'opinion et les études portant sur la contraception et le sexe des nouveau-nés, les Vietnamiens ont une préférence marquée pour les garçons. Ces travaux font l'hypothèse qu'un modèle unique s'applique à toutes les familles, mais il est plus probable que la préférence pour les garçons est le fait d'une partie des familles seulement. Des préférences différentes peuvent être prises en considération par un "modèle pluriel". Les auteurs élaborent un double modèle de régression de Weibull appliqué à l'intervalle entre les deuxième et troisième naissances, d'après les données de l'Enquête vietnamienne sur les niveaux de vie de 1992-1993. Selon plusieurs critères de comparaison, le modèle double se révèle plus efficace qu'un modèle simple. En gros, la moitié des parents ont une préférence pour les garçons et, curieusement, ont aussi tendance à avoir peu d'enfants. Les autres parents ont davantage d'enfants, ils n'ont aucune préférence pour les garçons, et la régression ne permet pas de prédire leurs intervalles entre naissances à partir des facteurs considérés. (VIET NAM, PREFERENCE POUR UN SEXE A LA NAISSANCE, MODELE A RISQUES PROPORTIONNELS, METHODOLOGIE)

97.55.24 - anglais - Nguyen Minh THANG, Vietnam National Committee on Population and Family Planning, Hanoi (Viêt-nam), et Ingrid SWENSON, Carolina Population Center, University of North Carolina, Chapel Hill, NC (E.-U.)

Variation des nombres de mariages, de naissances et de décès infantiles au Viêt-nam, par mois du calendrier julien et par année des calendriers astrologiques vietnamien et chinois (Variations in Vietnamese marriages, births and infant deaths by months of the Julian calendar and years of the Vietnamese and Chinese astrological calendars) (p. 367-377)

Au Viêt-nam, on observe des relations statistiquement significatives entre la distribution des naissances et des mariages dans l'année et les signes des calendriers astrologiques chinois et vietnamien. Il y a nettement plus de mariages et de naissances pendant les années considérées comme bénéfiques que pendant les années supposées moins fastes. Il y a également des mouvements saisonniers des naissances et des mariages. Par contre, si la mortalité infantile a bien une certaine variation saisonnière, elle ne semble pas avoir de relation avec les signes astrologiques. Les auteurs montrent qu'il existe une certaine planification volontaire des mariages et des naissances pour qu'ils surviennent aux dates désignées comme les meilleures par les calendriers astrologiques. (VIET NAM, MARIAGE, NAISSANCE, VARIATION SAISONNIERE, CULTURE POPULAIRE)

OCTOBRE 1996 - VOLUME 28, NUMERO 4

Numéro consacré aux actes du symposium de l'Institut Galton

sur les aspects biologiques et sociaux de l'intelligence

JANVIER 1997 - VOLUME 29, NUMERO 1

97.55.25 - anglais - Michael P. DUNNE, Nicholas G. MARTIN, Dixie J. STATHAM, Theresa PANGAN, Epidemiology Unit, Queensland Institute of Medical Research, Brisbane, Queensland (Australie), Pamela A. MADDEN et Andrew C. HEATH, Department of Psychiatry, Washington University School of Medicine, St Louis, Missouri (E.-U.)

La fiabilité de la mémoire dans la déclaration de l'âge au premier rapport sexuel (The consistency of recalled age at first sexual intercourse) (p. 1-7)

On croit généralement que les gens se souviennent bien de l'âge auquel ils ont eu leur premier rapport sexuel. Dans les enquêtes sur les comportements sexuels et dans les questionnaires de biographie clinique, on pose habituellement des questions sur l'âge aux premières expériences. Mais il existe peu d'études qui testent la fiabilité de la mémoire des individus en la matière. Les auteurs de cet article ont interrogé par téléphone, et réinterrogé environ 15 mois plus tard, 570 sujets non vierges, âgés de 28 à 73 ans. Les coefficients de corrélation du test-retest pour la question sur l'âge au premier rapport sexuel étaient de 0,85 chez les femmes et de 0,91 chez les hommes. La concordance des deux réponses était légèrement plus faible chez les personnes les plus âgées et chez les femmes qui avaient été victimes d'abus sexuels au cours de leur vie. On n'a trouvé aucune liaison entre la fiabilité de la mémoire et des paramètres de personnalité, le niveau d'éducation, l'alcoolisme ou la dépression. (QUALITE DES DONNEES, COIT, AGE, ERREUR DE RETROSPECTION)

97.55.26 - anglais - P. H. REDDY et B. MODELL, Department of Obstetrics and Gynaecology, University College London Medical School, Londres WC1 E6HX (R.-U.)

Etude démographique des Baigas du Madhya Pradesh (The Baigas of Madhya Pradesh: A demographic study) (p. 19-31)

Les auteurs décrivent à grands traits les caractéristiques démographiques de la tribu des Baigas, l'un des groupes aborigènes les plus primitifs du centre de l'Inde. La population baiga a augmenté régulièrement depuis la première étude anthropologique consacrée à cette tribu dans les années 1930. L'âge aux premières règles, l'âge au mariage, l'allaitement, l'intervalle protogénésique sont normaux. Il y a plus de femmes que d'hommes. L'endogamie est courante dans les subdivisions de la tribu ; le mariage consanguin est encouragé (34 % des mariages unissent des cousins germains) et la distance géographique entre les futurs époux est faible (7,1 km en moyenne). Bien que l'âge moyen aux premières règles soit élevé (15,2 ans), l'âge moyen au premier mariage est bas (16,6 ans) et par conséquent la vie reproductive est longue. (INDE, TRIBU, PROFIL DEMOGRAPHIQUE)

97.55.27 - anglais - Yaw OHENEBA-SAKYI, Department of Sociology, State University of New York, Postdam (E.-U.), et Baffour K. TAKYI, Department of African Studies, State University of New York, Albany, NY (E.-U.)

Effets des caractéristiques des couples sur l'utilisation de la contraception en Afrique sub-saharienne : l'exemple du Ghana (Effects of couples' characteristics on contraceptive use in sub-Saharan Africa: The Ghanaian example) (p. 33-49)

En exploitant les données de l'Enquête démographique et de santé ghanéenne de 1988, les auteurs examinent les caractéristiques démographiques et socio-économiques des couples en rapport avec leurs attitudes à l'égard du planning familial, et analysent l'impact de ces facteurs sur l'utilisation de la contraception. Les caractéristiques des maris et leur influence sur les attitudes de leurs épouses illustrent le rôle des relations entre hommes et femmes au sein du ménage et leur effet sur les attitudes relatives à la fécondité dans les sociétés patriarcales africaines. (GHANA, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION, RELATIONS ENTRE EPOUX, ATTITUDE)

97.55.28 - anglais - Montserrat SALVAT, Marta VIGO, Laboratori d'Antropologia, Facultat de Biologia, Universitat de Barcelona, Diagonal 645, 08028 Barcelone (Espagne), Helen MACBETH, Anthropology Unit, Oxford Brookes University, Gipsy Lane, Headington, Oxford OX3 B0P (R.-U.), et Jaume BERTRANPETIT, Laboratori d'Antropologia, Universitat de Barcelona, Barcelone (Espagne)

Les variations saisonnières des mariages dans les paroisses espagnoles et françaises de la Cerdagne (Pyrénées orientales) (Seasonality of marriages in Spanish and French parishes in the Cerdanya valley, eastern Pyrenees) (p. 51-62)

La Cerdagne est une vallée des Pyrénées orientales divisée entre la France et l'Espagne par une frontière politique artificielle. Les effets sociaux et culturels de cette frontière ont créé des obstacles au mariage qui ne doivent rien à la topographie. Le choix du mois de célébration des mariages est soumis à un contrôle culturel. Les variations saisonnières des mariages consignés dans les registres de toutes les paroisses de la vallée diffèrent d'une époque à l'autre et d'un côté à l'autre de la frontière. Les auteurs estiment que ces variations caractérisent le processus de distanciation des deux populations. Au moyen d'analyses de classification et de correspondances, ils montrent la différenciation progressive des modèles de variation saisonnière de la nuptialité entre la Cerdagne française et la Cerdagne espagnole, en dépit de l'unité géographique de la vallée. Ils présument que ce sont des facteurs socio-culturels qui en sont responsables. (FRANCE, ESPAGNE, POPULATION FRONTALIERE, NUPTIALITE, VARIATION SAISONNIERE)

97.55.29 - anglais - Christine McMURRAY, Graduate Studies in Demography, Australian National University, Canberra, ACT 0200 (Australie)

Mesure des risques de surmortalité des enfants : exploration des EDS-1 du Burundi, de l'Ouganda et du Zimbabwe (Measuring excess risk of child mortality: An exploration of DHS 1 for Burundi, Uganda and Zimbabwe) (p. 73-91)

L'auteur propose une nouvelle méthode de mesure des risques de surmortalité des enfants dans les enquêtes transversales, et l'applique aux données des EDS-1 du Burundi, de l'Ouganda et du Zimbabwe. La mortalité infantile et juvénile attendue est estimée pour chaque mère à partir de l'âge de l'enfant, de l'âge de la mère au moment de la naissance et de sa parité, et on la compare à la mortalité observée. Les mères pour lesquelles la mortalité observée surpasse la mortalité attendue et celles qui ont perdu plus d'un enfant sont considérées comme victimes d'une surmortalité des enfants. Le Zimbabwe a la plus forte concentration de décès d'enfants (simple rapport mères/décès d'enfants), mais quand on rapporte la mortalité observée à la mortalité attendue, l'Ouganda et le Burundi ont plus de deux fois autant de décès excédentaires que lui. Dans les trois pays, le niveau d'instruction de la mère a une forte association négative avec le risque de surmortalité des enfants. Au Zimbabwe et au Burundi, on observe de grandes différences régionales. (BURUNDI, OUGANDA, ZIMBABWE, SURMORTALITE, MORTALITE INFANTILE, MORTALITE JUVENILE)

97.55.30 - anglais - L. JEYASEELAN et M. LAKSHMAN, Biostatistics Department, Christian Medical College, Vellore, Tamil Nadu (Inde)

Les facteurs du risque de malnutrition chez les enfants de l'Inde du Sud (Risk factors for malnutrition in South Indian children) (p. 93-100)

En Inde, les carences en protéines sont un grave problème sanitaire qui affecte la croissance et le développement des jeunes enfants. Les auteurs ont examiné l'impact de l'hygiène, du logement et des variables socio-démographiques sur la malnutrition grave chez les enfants de 5 à 7 ans, en milieu urbain et en milieu rural. Au moyen d'une régression logistique, ils montrent que la prévalence globale de la malnutrition grave se chiffre à 8,2 %. Les facteurs significativement associés à la malnutrition sont : l'âge (élevé), le sexe (masculin), le niveau d'instruction de la mère (faible), le revenu familial (faible), le rang de naissance de l'enfant (élevé), le chauffage au bois ou à la bouse, et la défécation dans la maison. Des programmes d'intervention appropriés devraient être conçus pour éduquer et soutenir ces familles. (INDE, SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT, MALNUTRITION)

97.55.31 - anglais - Manfusa SHAMS, Department of Psychology, University of Luton, Park Square, Luton LU1 3JU (R.-U.), et Rory WILLIAMS, MRC Medical Sociology Unit, 6 Lilybank Gardens, Glasgow G12 8QQ (R.-U.)

Evolution intergénérationnelle des différences de taille et de poids entre les Britanniques d'origine asiatique et la population générale à Glasgow (Generational changes in height and body mass differences between British Asians and the general population in Glasgow) (p. 101-109)

On a mesuré la taille et le poids d'un échantillon pondéré de 630 élèves des écoles de Glasgow, âgés de 14-15 ans, répartis presque à parts égales entre origines sud-asiatiques et non-asiatiques (essentiellement britanniques), et on les a comparés aux résultats obtenus par une étude antérieure sur un échantillon semblable d'habitants de Glasgow âgés de 30 à 40 ans. Les Asiatiques sont plus petits que les non-Asiatiques, mais l'écart est moins prononcé parmi les adolescents que parmi les adultes, surtout pour le sexe féminin. Sept pour cent seulement des Asiatiques adultes sont nés au Royaume-Uni, contre 86 % chez les jeunes : ceux-ci sont des enfants d'immigrés. Les différences entre générations ne peuvent pas être imputées à une sélection positive des immigrants en termes de taille ; on les attribue à l'amélioration de l'environnement, y compris l'alimentation et la santé publique. Les auteurs évoquent la possibilité d'améliorations du même type en matière de risques de diabète et de maladies coronariennes. (ROYAUME-UNI, ASIE, IMMIGRANT, MIGRANT DE LA DEUXIEME GENERATION, ANTHROPOMETRIE)

97.55.32 - anglais - Ray BLANCHARD et Anthony F. BOGAERT, Clarke Institute of Psychiatry, Toronto, Ontario (Canada)

Relation entre les intervalles intergénésiques fermés, le sexe de l'enfant précédent et l'orientation sexuelle de l'enfant suivant (The relation of closed birth intervals to the sex of the preceding child and the sexual orientation of the succeeding child) (p. 111-118)

Les auteurs cherchent à déterminer si les hommes homosexuels sont, en moyenne, nés moins longtemps après l'enfant précédent que les hétérosexuels. Certaines études montrant que l'intervalle intergénésique est plus long après la naissance d'un garçon, le sexe de l'enfant précédent a été utilisé comme variable de contrôle. L'expérience, menée au sud de l'Ontario en 1994-1995, a porté sur 220 hommes hétérosexuels et 183 homosexuels qui avaient au moins un frère ou une soeur plus âgé(e). Ils ont été invités à remplir un questionnaire anonyme sur leurs origines familiales et d'autres renseignements bio-démographiques. Les résultats montrent que l'intervalle intergénésique est corrélé négativement avec la taille de la fratrie et positivement avec l'âge de la mère, mais n'est pas corrélé avec l'âge du père. Ils confirment également que l'intervalle est plus long après la naissance d'un garçon qu'après la naissance d'une fille. Les intervalles moyens précédant la naissance d'un homosexuel et celle d'un hétérosexuel sont pratiquement identiques, ce qui montre que l'association entre les naissances rapprochées et la faible concentration d'hormones sexuelles dans le sang ombilical n'a aucun rapport avec le développement de l'orientation sexuelle. (CANADA, HOMOSEXUALITE, BIOLOGIE)

AVRIL 1997 - VOLUME 29, NUMERO 2

97.55.33 - anglais - E. O. TAWIAH, Regional Institute for Population Studies, University of Ghana, Legon (Ghana)

Les facteurs du recours à la contraception au Ghana (Factors affecting contraceptive use in Ghana) (p. 141-149)

L'auteur analyse, par régression logistique, les rapports entre certaines variables démographiques et socio-économiques et l'utilisation actuelle de la contraception chez 3 156 des 4 488 femmes mariées ghanéennes de 15 à 49 ans qui ont été interrogées en 1988 dans le cadre de l'Enquête démographique et de santé. Le meilleur prédicteur de l'utilisation actuelle de la contraception par la femme est son attitude favorable à l'égard du planning familial ; viennent ensuite le dialogue entre conjoints sur la planification des naissances et le niveau d'instruction. L'auteur estime que les programmes d'information, d'éducation et de communication en matière de planning familial devraient être intensifiés, particulièrement en milieu rural. La première priorité devrait être donnée à l'instruction des filles, au moins jusqu'au niveau secondaire. (GHANA, PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION, PROGRAMME DE PLANNING FAMILIAL, IEC)

97.55.34 - anglais - Susan SCOTT et C. J. DUNCAN, Department of Environmental and Evolutionary Biology, University of Liverpool, PO Box 147, Liverpool L69 3BX (R.-U.)

Les facteurs de la fécondité illégitime dans le nord de l'Angleterre à l'ère préindustrielle (Interacting factors affecting illegitimacy in preindustrial Northern England) (p. 151-169)

La fécondité illégitime d'une localité de Penrith (Cumbria) entre 1557 et 1812 a été étudiée au moyen d'analyses agrégées, de reconstitutions de familles et d'analyses chronologiques. La population vivait dans une grande misère. Les auteurs ont identifié des variations cycliques à court, moyen et long terme du taux d'illégitimité des naissances, chaque cycle représentant un type particulier de réponse aux contraintes sociales et économiques. Dans un ensemble complexe d'interactions, les pics cycliques du prix du blé sont associés avec les hausses de la mortalité des adultes, qui favorisaient l'afflux d'immigrants et la hausse concomitante de la fécondité illégitime. L'association entre immigration et illégitimité des naissances est particulièrement nette après les crises de mortalité de la fin du seizième siècle et du début du dix-septième. Les enfants des immigrés ont eux aussi tendance à avoir des enfants illégitimes. Les familles autochtones et les familles immigrées réagissaient différemment aux fluctuations de leur environnement, et les variations de leur fécondité dépendaient probablement de leur accès aux moyens d'existence. (ANGLETERRE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, FECONDITE ILLEGITIME, IMMIGRATION, CYCLE ECONOMIQUE)

97.55.35 - anglais - YASMIN, Department of Biological Anthropology, University of Cambridge, Downing Street, Cambridge CB2 3DZ (R.-U.), J. M. NADU, Department of Anthropology, Andhra University, Visakhapatnam 530 003, Andhra Pradesh (Inde), et C. G. N. MASCIE-TAYLOR, Department of Biological Anthropology, University of Cambridge (R.-U.)

La consanguinité et ses rapports avec la fécondité et la mortalité différentielles chez les Kotia, tribu indienne de l'Andhra Pradesh (Consanguinity and its relationship to differential fertility and mortality in the Kotia: A tribal population of Andhra Pradesh, India) (p. 171-180)

Des données sur le mariage, la fécondité et la mortalité différentielles ont été recueillies auprès de 211 femmes kotia du district de Visakhapatnam (Andhra Pradesh, Inde). Un peu plus du quart des mariages sont consanguins ; il est plus courant d'épouser la fille de la soeur de son père (type FSP) que la fille du frère de sa mère (type FFM). Le coefficient moyen de consanguinité de l'échantillon est de 0,0172. Les femmes en situation de mariage consanguin ont des nombres totaux de conceptions, de naissances vivantes et d'enfants survivants inférieurs à ceux des autres femmes. Les nombres moyens d'enfants survivants des mariages FSP, des mariages FFM et des mariages non consanguins sont significativement différents, ce qui n'est pas le cas pour les conceptions et les naissances vivantes. (INDE, MARIAGE CONSANGUIN, FECONDITE DIFFERENTIELLE, ENFANT SURVIVANT)

97.55.36 - anglais - Eugene K. CAMPBELL, Department of Demography, University of Botswana (Botswana), et Puni G. CAMPBELL, Ministry of Finance and Development Planning, Gaborone (Botswana)

Les préférences en matière de nombre et de sexe des enfants et la descendance finale au Botswana (Family size and sex preferences and eventual fertility in Botswana) (p. 191-204)

Le Botswana figure parmi les pays sub-sahariens qui ont connu une baisse de la fécondité du moment. Les auteurs examinent les préférences des hommes et des femmes en matière de fécondité et montrent que les intentions des gens ont une réelle influence sur leurs comportements en ce domaine. Les préférences sont relativement peu marquées, et on n'observe pas de différence significative entre celles des hommes et celles des femmes. La préférence des hommes pour les garçons a une influence sur le nombre d'enfants désiré et sur la descendance finale. Pour les femmes comme pour les hommes, la survie des enfants est un facteur important. Le revenu de la mère a également un certain impact. (BOTSWANA, FACTEUR DE LA FECONDITÉ, PREFERENCE POUR UN SEXE A LA NAISSANCE, NOMBRE D'ENFANTS DESIRE, DESCENDANCE COMPLETE)

97.55.37 - anglais - Clara GARCIA-MORO, D. I. TOJA, Antropologia, Facultat de Biologia, Universitat de Barcelona (Espagne), et Phillip L. WALKER, Department of Anthropology, University of California, Santa Barbara, CA (E.-U.)

La nuptialité des premiers colons hispano-mexicains en Californie, 1742-1876 (Marriage patterns of California's early Spanish-Mexican colonists (1742-1876)) (p. 205-217)

A partir de données généalogiques et de registres de missions, les auteurs analysent la nuptialité des Hispano-Mexicains de Californie aux dix-huitième et dix-neuvième siècles. Le déficit de femmes dans cette population de colons principalement militaires produisit un modèle inhabituel de nuptialité caractérisé par une grande différence d'âge entre époux. L'âge moyen au mariage était de 18,4 ans pour les femmes et de 28,4 ans pour les hommes. La mobilité spatiale, importante pour les deux sexes, était particulièrement forte chez les hommes. On comptait plus de natifs du Mexique parmi les maris que parmi les femmes ; une grosse proportion des maris étaient originaires du district de Monterrey, et les districts du sud de la Californie étaient un véritable réservoir d'épouses. La transition entre la population des fondateurs dominée par les immigrés mexicains et la population des Californiens nés sur place s'est opérée au début du dix-neuvième siècle. (ETATS-UNIS, MEXIQUE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, IMMIGRANT, NUPTIALITE)

97.55.38 - anglais - M. BARBERIS et P. D. HARVEY, DKT International, 1120 19th Street NW, Washington, DC 20036 (E.-U.)

Les coûts des programmes de planning familial de quatorze pays en développement selon le mode de prestation des services (Costs of family planning programmes in fourteen developing countries by method of service delivery) (p. 219-233)

En exploitant des données de 1991-1992 sur les programmes et projets de planning familial de quatorze pays en développement (cinq en Afrique, quatre en Asie, trois en Amérique Latine et deux au Moyen-Orient), les auteurs évaluent le rapport coût/efficacité de plusieurs modes de fourniture de services de planning familial sur la base du coût par couple-année de protection (CAP), y compris les coûts des contraceptifs. Plus de 100 millions de CAP ont été desservis par ces organismes de planning familial pendant les 12 mois considérés. La stérilisation représente la plus grosse part en volume (plus de 60 % du total) et le coût par CAP le plus faible (1,85 $). Les programmes de marketing social, qui ont desservi près de 9 millions de CAP, ont un coût moyen unitaire à peine plus élevé (2,14 $). Celui des services fournis par les cliniques, hors stérilisation, vaut 6,10 $. Les coûts les plus élevés sont ceux des services locaux de distribution (0,7 million de CAP, 9,93 $) et des services de cliniques à antenne locale (près de 6 millions de CAP, 14 $). En moyenne pondérée, les coûts étaient minimaux au Moyen-Orient (3,37 $ par CAP tous modes de fourniture confondus) et maximaux en Afrique (11,20 $). (PAYS EN DEVELOPPEMENT, PROGRAMME DE PLANNING FAMILIAL, ANALYSE COUT-AVANTAGE, ANALYSE COMPARATIVE)

97.55.39 - anglais - M. MURPHY, Unit of Health Care Epidemiology, University of Oxford (R.-U.), K. HEY, J. BROWN, Anglia and Oxford Regional Health Authority, Headington, Oxford (R.-U.), B. WILLIS, J. D. ELLIS et D. BARLOW, John Radcliffe Hospital, Oxford (R.-U.)

Le traitement de l'infécondité et les proportions de naissances multiples en Grande-Bretagne, 1938-1994 (Infertility treatment and multiple birth rates in Britain, 1938-1994) (p. 235-243)

On pense que la tendance des proportions de naissances multiples a été fortement affectée, au cours des 25 dernières années, par les traitements de la sous-fécondité, mais on ne dispose pas encore de beaucoup d'évaluations quantitatives de cette influence. Les auteurs examinent les tendances des proportions de naissances gémellaires et multiples séparément en Ecosse, en Angleterre et au Pays de Galles, et les comparent avec celles de la zone couverte par l'Etude d'appariement de registres d'Oxford, où les proportions de naissances multiples consécutives à un traitement de la sous-fécondité sont connues. Les données nationales sur les prescriptions de traitements de la sous-fécondité renforcent l'idée que ceux-ci ont eu un effet majeur sur les tendances des naissances multiples. Actuellement, en Grande-Bretagne, peut-être 60 % des naissances multiples à trois enfants ou plus et 15 % des naissances de jumeaux surviennent après un traitement de la sous-fécondité. (ROYAUME-UNI, ACCOUCHEMENT MULTIPLE, SOUS-FECONDITE, SOINS MEDICAUX)


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