BULLETIN DEMOGRAPHIQUE DES NATIONS UNIES

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Nations Unies (New York) 74

BULLETIN DEMOGRAPHIQUE DES NATIONS UNIES

1995 - NUMERO 39

97.74.1 - anglais - Anthony H. RICHMOND, Centre for Refugee Studies, York University, Toronto (Canada)

L'environnement et les réfugiés : problèmes théoriques et politiques (The environment and refugees: Theoretical and policy issues) (p. 1-17)

Le concept de "réfugié écologique" est absent de la définition du réfugié énoncée par la Convention relative au statut des réfugiés (1951) et par son protocole d'application (1967), qui sont les textes les plus largement invoqués pour justifier la concession du droit d'asile aux personnes en danger. Il est pourtant de plus en plus admis que les facteurs environnementaux se mêlent aux facteurs politiques, économiques, sociaux et bio-psychologiques pour engendrer des déplacements massifs de populations, qui appellent une réaction humanitaire de la part de la communauté internationale. Pour améliorer notre connaissance du rôle que les facteurs environnementaux jouent dans le déclenchement des mouvements migratoires, il faut reconnaître la nature multiforme de ce phénomène, le caractère souvent accessoire de la distinction entre migrations internes et internationales, et l'existence d'un continuum qui va de la migration de prévention à la migration de réaction. (REFUGIE, ENVIRONNEMENT, MIGRATION, FACTEUR DE MIGRATION)

97.74.2 - anglais - Thomas BUETTNER, Estimates and Projections Section, Population Division, Department for Economic and Social Information and Policy Analysis, United Nations Secretariat, New York (E.-U.)

La mortalité différentielle par sexe aux âges élevés (Sex differentials in old-age mortality) (p. 18-44)

L'auteur examine l'ampleur et l'évolution des écarts d'espérance de vie entre les hommes et les femmes âgés dans 29 pays développés. Si des écarts importants ont été constatés, on n'observe aucune tendance commune aux divers pays. On assiste à une réduction de l'écart pour plus de la moitié des pays étudiés. Logiquement, il faut s'attendre à voir le rapport de masculinité évoluer considérablement au fur et à mesure que l'âge s'élève : selon diverses tables de mortalité théoriques, il y aurait, à 60 ans, de 140 à près de 250 femmes pour 100 hommes, alors que les effectifs auraient été à peu près équilibrés sans cette mortalité différentielle. Pour la plupart des paramètres utilisés, les pays d'Europe de l'Est se démarquent des sociétés occidentales. Ils ont les plus faibles espérances de vie au delà de 60 ans, et la contribution du groupe d'âge 60-85 ans aux différences de mortalité par sexe y est moins importante. L'auteur conclut qu'il faut s'intéresser davantage à la mortalité des personnes âgées, et particulièrement à leur mortalité différentielle par sexe, car leur effectif et leur proportion relative dans la population continuent d'augmenter. Il est également nécessaire d'inclure des objectifs touchant particulièrement la mortalité des personnes âgées dans les stratégies nationales de santé qui visent à faire baisser la mortalité en général et à réduire les inégalités entre groupes sociaux. (PAYS DEVELOPPE, PERSONNE AGEE, MORTALITE DIFFERENTIELLE, DIFFERENCE ENTRE SEXES)

97.74.3 - anglais - Dominique TABUTIN, Institut de démographie, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve (Belgique), et Michel WILLEMS, Centre international de formation et de recherche en population et développement en association avec les Nations Unies (CIDEP), Louvain-la-Neuve (Belgique)

La surmortalité des petites filles dans les pays en développement au cours des années 1970 et 1980 (Excess female child mortality in the developing world during the 1970s and 1980s) (p. 45-78)

Une baisse de mortalité est généralement accompagnée par une évolution des écarts de mortalité entre sexes, depuis une situation où, selon le groupe d'âge, c'est tantôt un sexe tantôt l'autre qui est favorisé, jusqu'à une situation où le sexe féminin est avantagé à tout âge. Le rythme de cette évolution varie en fonction de l'âge et du contexte social. On observe donc encore, dans une grande partie du monde en développement, une surmortalité féminine à certains âges, surtout entre 1 et 4 ans. Comment cette surmortalité des petites filles a-t-elle évolué entre les années 1970 et les années 1980, période de baisse sensible de la mortalité ? Y a-t-il une relation entre l'intensité de ce phénomène et les niveaux de mortalité ou certains indicateurs de développement social ? Voilà certaines des questions que traitent les auteurs, sur la base de données fiables et comparables provenant de quelque 60 pays. (PAYS EN DEVELOPPEMENT, BAISSE DE LA MORTALITE, MORTALITE JUVENILE, DIFFERENCE ENTRE SEXES)

97.74.4 - anglais - Thomas K. LeGRAND, Département de démographie, Université de Montréal, Montréal (Canada), et Cheikh S. M. MBACKE, Rockefeller Foundation, Nairobi (Kenya)

La mortalité différentielle par sexe des jeunes enfants au Sahel (Sex differences in mortality among young children in the Sahel) (p. 79-111)

Divers travaux ont mis en lumière une légère surmortalité des petites filles dans plusieurs régions de l'Afrique sub-saharienne. Les auteurs examinent l'existence et les déterminants des différences de mortalité par sexe en exploitant des données longitudinales sur plus de 21 000 enfants de Bamako, de Bobo-Dioulasso et du milieu rural sénégalais, âgés d'un mois à deux ans. L'analyse révèle une surmortalité féminine à certains âges et une surmortalité masculine à d'autres. Il n'y a guère de preuves de l'existence d'une vulnérabilité différente des garçons et des filles face à certaines causes spécifiques de décès, d'une discrimination en matière d'alimentation et de santé, ni d'un effet systématique du statut socio-économique du ménage, du niveau d'instruction de la mère, de sa parité ou de son milieu de résidence sur la mortalité différentielle des enfants selon le sexe. Seule l'appartenance ethnique semble liée aux écarts de mortalité entre garçons et filles, ce qui incite à penser que certaines pratiques culturelles traditionnelles, comme la circoncision féminine et les tabous alimentaires frappant un seul sexe, peuvent être à l'origine de ces différences. (SAHEL, MORTALITE INFANTILE, MORTALITE JUVENILE, DIFFERENCE ENTRE SEXES, FACTEUR DE MORTALITE)

97.74.5 - anglais - Kenneth HILL, Johns Hopkins School of Hygiene and Public Health, Baltimore, MD (E.-U.)

Structures par âge de la mortalité des enfants dans les pays en développement (Age patterns of child mortality in the developing world) (p. 112-132)

L'analyse des structures par âge de la mortalité des enfants dans les pays en développement est importante en termes de résultats, car elle reflète l'étiologie sous-jacente, et en termes de méthodologie, car elle influe directement sur les méthodes d'estimation indirecte. Une récente compilation d'estimations de mortalité des enfants publiée par les Nations Unies permet d'examiner ces structures et de mettre en lumière des similarités régionales de structure qui reflètent des influences culturelles et environnementales semblables. La principale source d'informations sur les structures par âge de la mortalité des enfants des pays en développement est l'histoire de vie des nouveau-nés recueillie dans quelque 60 pays, principalement par les programmes internationaux EMF-WFS et EDS-DHS. Quelques pays disposent de données comparatives provenant de l'état civil ou d'enquêtes longitudinales. L'auteur compare les quotients observés de mortalité avant 1 an et entre 1 et 5 ans aux paramètres homologues des tables-types de mortalité de Coale et Demeny. L'homogénéité régionale des structures de mortalité s'avère moins forte que prévu. Mais il est net que, rapportée à la mortalité infantile, la mortalité juvénile est plus forte en Afrique tropicale qu'en Amérique du Sud. Les structures calculées à partir des histoires de vie des nouveau-nés concordent généralement bien avec celles que l'on obtient à partir de sources d'informations habituellement considérées comme plus fiables. Après standardisation du niveau de mortalité, la structure par âge de la mortalité des enfants varie avec la durée médiane de l'allaitement : un allaitement court est associé à une mortalité infantile relativement élevée, alors qu'un allaitement long est associé à une mortalité juvénile relativement élevée. (PAYS EN DEVELOPPEMENT, MORTALITE INFANTILE, MORTALITE JUVENILE, STRUCTURE PAR AGE)

97.74.6 - anglais - Vasantha KANDIAH, Population Division, Department for Economic and Social Information and Policy Affairs, United Nations Secretariat, New York (E.-U.), et Shiro HORIUCHI, Population Laboratory, Rockefeller University (E.-U.)

Tendances récentes et perspectives d'avenir de la croissance de la population mondiale (Recent trends and prospects in world population growth) (p. 133-146)

Les auteurs cherchent à déterminer pourquoi la baisse du taux de croissance de la population mondiale a fait place à une stagnation depuis une dizaine d'années. Ils incriminent trois facteurs principaux : la structure par âge, les tendances de la fécondité en Inde et en Chine, et le fait que le nombre de pays en développement qui connaissent une baisse de fécondité importante et durable a considérablement diminué au cours des années 1980, après avoir monté en flèche pendant les années 1960 et 1970. Les perspectives pour les années 1990 vont dans le sens d'une diminution du taux de croissance, due au fait que la structure par âge a changé et que l'Inde et la Chine ont repris leur baisse de fécondité. Mais il subsiste des pays très peuplés à haute fécondité : l'évolution de leur fécondité aura fatalement une influence sur le taux de croissance de la population mondiale. (POPULATION MONDIALE, TAUX DE CROISSANCE, BAISSE DE LA FECONDITE)


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