ANNALES DE DEMOGRAPHIE HISTORIQUE

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France (Paris) 84

ANNALES DE DEMOGRAPHIE HISTORIQUE

1995

97.84.1 - fran?ais - Laurence FONTAINE, CNRS - Centre de recherches historiques, EHESS, 54, bd Raspail 75270 Paris Cedex 06 (France)

R?le ?conomique de la parent? (p. 5-16)

L'article pr?sente les questions qui ont ?t? pos?es lors de la pr?paration de cet atelier des Entretiens de Mahler sur le r?le ?conomique de la parent?. Il ?tait demand?, en particulier, de regarder pour quels groupes sociaux, dans quelle mesure, et en utilisant quels moyens la parent? joue un r?le actif dans la reproduction sociale des familles. Une synth?se de l'ensemble des communications de la journ?e est ensuite propos?e. Elle adopte un double point de vue : regarder pour chaque groupe ?tudi? -- aristocratie, familles marchandes, citadines et paysannes -- comment la parent? intervient et r?fl?chir aux relations entre l'Etat et ces parent?s. Enfin, l'article pr?sente les principaux points qui ont ?t? au centre de la discussion. (HISTOIRE, PARENTE, ECONOMIE)

97.84.2 - fran?ais - Marie-Claude PINGAUD, Laboratoire d'Anthropologie sociale, Coll?ge de France, 52 rue du Cardinal-Lemoine, 75005 Paris (France)

Partage ?galitaire et destins des lign?es (p. 17-33)

Dans une grande paroisse du Perche, une aristocratie de laboureurs/marchands b?n?ficie du d?mant?lement partiel des domaines seigneuriaux apr?s 1750. D?s les premi?res d?cennies du XIXe si?cle, le partage des fonds entre une nombreuse prog?niture qu'impose, avant le Code civil, le syst?me coutumier d'?galit? stricte, r?duit la position privil?gi?e de ces familles, que maintenaient des alliances homogames redoubl?es et rencha?n?es, des liens ?troits de parent? spirituelle. S'attachant aux lign?es r?sidentes, la reconstitution g?n?alogique de la descendance de l'un de ces laboureurs permet d'ordonner la multiplicit? des "faits sociaux" relat?s par les vivants et consign?s dans les sources documentaires -- notamment les archives du notaire du lieu. La transmission ?galitaire commande le m?canisme de la reproduction sociale et domestique -- alliances proches dans la parent?le et/ou le voisinage, n?olocalit? du nouveau m?nage -- comme les conditions techniques et juridiques de la production -- instabilit? du dessin des unit?s agricoles en propri?t? paysanne, sur lesquelles "tournent", en un cycle de mobilit? courte, des m?nages parents, jusqu'? l'affirmation, au d?but de ce si?cle, d'une succession unique et continue. (FRANCE, HISTOIRE, HOMOGAMIE, PARENTE)

97.84.3 - fran?ais - Hugues NEVEUX 7, rue du Ch?teau, 92600 Asni?res (France)

Sollicitations conjoncturelles des cercles de parent?. Position du probl?me ? partir du milieu rural fran?ais (XVIe-XVIIIe si?cles) (p. 35-42)

Cet article tente d'appr?cier dans quelle mesure les r?seaux familiaux dans le monde rural fran?ais ? l'?poque moderne transcenderaient les fonctions que les familles-foyers (qui ne sont pas forc?ment des familles nucl?aires) leur attribueraient, quand elles y auraient recours. En s'appuyant sur l'?tude des cautions, des conseils de tutelle et de la nomination des ex?cuteurs testamentaires, il avance d'abord que ce recours ne se produit que lorsque la famille-foyer est incapable ou est suppos?e incapable de r?soudre elle-m?me des difficult?s conjoncturelles. Il ?met ensuite l'hypoth?se que quand cette condition est remplie, des parents sont sollicit?s hors du foyer en raison, d'un c?t? des contraintes qu'imposent les obstacles ? surmonter, et de l'autre, d'habitudes qui porteraient ? s'adresser ? tel ou tel des parents plut?t qu'? un autre, sans que ces habitudes s'organisent en un syst?me unique, mais dans des syst?mes dont l'un serait souvent pr?dominant et les autres minoritaires, et sans que ces derniers puissent ?tre consid?r?s comme immuables. (FRANCE, HISTOIRE, PARENTE, FAMILLE, ORGANISATION SOCIALE)

97.84.4 - fran?ais - Monica PAROLA, Via Monta N. 25, 14037 Portacomaro (Italie)

La parent? et les m?tiers ? Turin pendant l'?poque napol?onienne (p. 43-57)

L'auteur analyse ici la composition des conseils de famille et les d?cisions qu'ils prennent ? Turin pendant l'?poque napol?onienne. En ?tudiant la parent?, tant paternelle que maternelle, la diff?rence de r?le qu'elle joue suivant le m?tier et la situation ?conomique des familles est mise en ?vidence. Les parents maternels interviennent de fa?on active dans les familles d'artisans et de commer?ants, car l'?pouse apporte une dot en capital et sa force de travail personnelle. Les parents paternels interviennent davantage dans les familles de propri?taires et de rentiers, car le patrimoine y est g?r? par la famille paternelle. En conclusion, cette ?tude montre que le conseil de famille est utilis? par les ?lites pour perp?tuer un mod?le de famille essentiellement patrilin?aire, alors que dans les familles d'artisans et de commer?ants il devient un instrument l?gal dans les mains de la parent? maternelle afin de contr?ler l'investissement en capital r?alis? au moment du mariage de la fille. (ITALIE, METROPOLE, HISTOIRE, PARENTE, GROUPE PROFESSIONNEL, SYSTEME SOCIAL)

97.84.5 - fran?ais - Christophe DUHAMELLE, Mission historique fran?aise en Allemagne, Hermann-F?ge-Weg 12, D-37073 G?ttingen (Allemagne)

Parent? et orientation sociale : la chevalerie imm?diate rh?nane, XVIIe-XVIIIe si?cles (p. 59-73)

Groupe nobiliaire isol? et fragile, la chevalerie d'Empire rh?nane est parvenue ? conserver une position dominante dans les Etats eccl?siastiques. Quelles pratiques de la parent? ont permis cette mainmise durable? La parent? est d'abord un rempart ; l'acc?s aux chapitres cath?draux, ma?tres de l'?lection des princes-?v?ques, s'effectue en effet ? la fois par la pr?sentation de preuves de noblesse par quartiers et par la cooptation. Les canonicats restent ainsi entre les mains d'un petit groupe de lignages qui sont tenus de pratiquer une forte endogamie et tissent le dense r?seau de parent? tant cognatique qu'agnatique qu'emprunte, derri?re l'apparent hasard des ?lections, la transmission des pouvoirs. Cela ne signifie pas cependant que la parent? soit fig?e : la sp?cialisation eccl?siastique croissante des lignages entra?ne leur resserrement sur une parent? ?troite o? la r?partition des t?ches et la solidarit? patrimoniale sont d?finies de mani?re plus stricte, et o? la filiation agnatique acquiert une importance accrue. Marqu?es par le recours de plus en plus diff?renci? aux cercles de parent? (parent? large des cousinages efficaces, parent? institutionnelle de la qualification g?n?alogique, parent? ?troite de l'inflexion agnatique du lignage resserr?), les strat?gies familiales font ainsi preuve d'une grande capacit? d'adaptation en mobilisant des parent?s diverses pour les objectifs variables. (ALLEMAGNE, HISTOIRE, PARENTE, CLASSE SOCIALE, ORGANISATION SOCIALE)

97.84.6 - fran?ais - Francine ROLLEY, 34 rue Alexandre Marie, 89000 Auxerre (France)

Entre ?conomie ancienne et ?conomie de march? : le r?le des r?seaux de parent? dans le commerce du bois au XVIIIe si?cle (p. 75-96)

Pendant plusieurs si?cles le bois est descendu au fil de l'eau du Morvan jusqu'? Paris. Les marchands qui au XVIIIe si?cle se lanc?rent dans ce commerce fructueux ?difi?rent des r?seaux qui leur permettaient d'en contr?ler toutes les ?tapes depuis la coupe dans les for?ts morvandelles jusqu'? la vente dans la capitale ; pour cela, ils ?tablirent ? chacun des points cl?s du trafic des parents charg?s de d?fendre les int?r?ts familiaux et de tisser des liens solides dans le milieu local. Comment ce commerce interr?gional put-il coexister avec les structures de l'Ancien R?gime ? Sur ce point, c'est le pouvoir royal qui rendit son arbitrage.

Comment ces r?seaux parvinrent-ils ? maintenir leur coh?sion interne malgr? les forces centrifuges et les int?r?ts divergents ? L'analyse de deux r?seaux nous montre que des solutions tr?s diff?rentes furent tent?es, et que les plus durables furent celles qui parvinrent ? s?parer clairement parent? et entreprise. (FRANCE, HISTOIRE, PARENTE, COMMERCE, ORGANISATION SOCIALE)

97.84.7 - fran?ais - Roland BONNAIN, CNRS - Centre de recherches historiques, EHESS, 54, bd Raspail 75270 Paris Cedex 06 (France)

Le crible aux Louis d'or et le canevas. L'histoire familiale comme repr?sentation (p. 97-104)

Toute famille a une histoire transmise d'une g?n?ration ? l'autre et qui a pour fonctions essentielles la distinction, la l?gitimation et la p?dagogie. ?v?nements et personnages choisis y sont surinvestis et manipul?s : ils deviennent exemplaires pour ceux qui disent et ceux qui ?coutent l'histoire. Le syst?me de la transmission des biens et le contexte historique influencent ces r?cits. Le commentaire d'une g?n?alogie par sa descendante a permis de voir comment ?taient v?cus de l'int?rieur les partages et les rachats de terres par les propri?taires d'une exploitation pyr?n?enne. Il montre aussi comment on distingue entre bons alli?s, ceux qui travaillent pour la maison, et mauvais consanguins, ceux qui partent en emportant une part du patrimoine familial et auxquels adviennent douleurs des d?parts et ?checs lointains. Les r?cits familiaux deviennent alors des l?gendes fondatrices. (FRANCE, HISTOIRE, PARENTE, GENEALOGIE, HERITAGE)

97.84.8 - fran?ais - Michel NASSIET, Universit? de Nantes, Chemin de la Sensive du Terre, 44300 Nantes (France)

R?seaux de parent? et types d'alliance dans la noblesse (XVe-XVIIe si?cles) (p. 105-123)

Dans cet article on observe d'abord diverses modalit?s des rapports de consanguinit? dans la noblesse fran?aise. Dans le patrilignage, les relations ?taient orient?es selon l'asym?trie fa?onn?e par l'in?galit? du partage noble ; les relations de solidarit? souvent se poursuivaient ? une grande distance g?n?alogique. Par ailleurs il n'?tait pas rare que la solidarit? ?manant du grand-p?re ou de l'oncle maternels soit particuli?rement pr?cieuse. Dans une deuxi?me partie est propos?e une typologie de l'alliance matrimoniale, dans le cadre de laquelle les relations observ?es sont reconsid?r?es. Cette typologie distingue notamment homogamie et hypogamie des filles, qu'on observe ici dans des sources au tournant des XVe-XVIe si?cles. Dans chaque cas on envisage les possibilit?s d'?change, restreint ou g?n?ralis?. Les choix en mati?re d'alliance semblent li?s, notamment, au contexte d?mographique et ? la nuptialit?. (FRANCE, HISTOIRE, PARENTE, CLASSE SOCIALE, CONSANGUINITE, HOMOGAMIE)

97.84.9 - fran?ais - Sylvie PERRIER, Universit? de Paris VIII, D?partement d'histoire, 2 rue de la Libert?, 93526 Saint-Denis Cedex 02 (France)

R?les des r?seaux de parent? dans l'?ducation des mineurs orphelins selon les comptes de tutelle parisiens (p. 125-135)

L'?tude des sources juridiques ?manant de la tutelle des mineurs dans la France d'Ancien R?gime permet d'observer la dynamique des r?seaux de parent? dans les cas o? l'on fait appel ? la solidarit? familiale pour prot?ger le patrimoine et assurer l'?ducation des orphelins. Divers facteurs influencent la composition des assembl?es de parents qui se r?unissent pour d?cider du sort des mineurs : rupture h?tive ou tardive de l'union, pr?sence ou absence d'une parent? nombreuse ? Paris, motif de la r?union. Dans le cadre d'une m?me tutelle, la composition des assembl?es successives varie beaucoup et on retrouve peu de membres stables d'une assembl?e ? l'autre. Les parents les plus assidus sont les oncles et les cousins alors que les amis et voisins occupent une place marginale au sein du r?seau et font plut?t office de substituts temporaires aux parents. Les remariages introduisent de nouvelles donn?es dans l'analyse en donnant un r?le pr?pond?rant au beau-parent. (FRANCE, CAPITALE, HISTOIRE, PARENTE, ORPHELIN)

97.84.10 - fran?ais - Alain BIDEAU, Centre Pierre-L?on, URA CNRS 223, Maison Rh?ne-Alpes des Sciences de l'Homme, Universit? Lyon II (France), Guy BRUNET, Centre d'?tudes d?mographiques, Universit? Lyon II (France), Bertrand DESJARDINS, Programmes de recherche en d?mographie historique, Universit? de Montr?al (Canada), et Michel Prost, D?partement de d?mographie et g?n?tique, Institut Europ?en des G?nomutations, Lyon (France)

La reproduction de la population aux XVIIe, XVIIIe et XIXe si?cles. Exemples fran?ais et qu?b?cois (p. 137-148)

Nous ?tudions la descendance de quatre cohortes de couples form?es au XVIIe et au XVIIIe si?cle (trois cohortes dans deux vall?es montagnardes fran?aises et l'?le-d'Orl?ans au Qu?bec) sur trois g?n?rations. Les enfants sont r?partis en quatre cat?gories en fonction de leur destin (morts c?libataires, destin inconnu, mari?s rest?s sans enfants, "enfants utiles"). Les "enfants utiles", concept utilis? en g?n?tique des populations, sont les enfants qui a leur tour ont des enfants. Dans chaque site, les enfants utiles ne repr?sentent que de 26 ? 31 % des naissances.

Ensuite, nous mesurons la contribution des couples ? la constitution de la g?n?ration suivante. En moyenne, chaque couple donne naissance ? un peu plus d'un enfant utile. Mais la contribution des couples est tr?s in?gale. Suivant les sites, entre 36 et 53 % des couples ne laissent aucun enfant utile, et, ? l'inverse, une petite minorit? des couples contribuent amplement ? la g?n?ration suivante. La m?me mesure est reproduite pour la constitution de la g?n?ration suivante, montrant que l'in?galit? des couples face ? la reproduction se perp?tue. (FRANCE, CANADA, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, DESCENDANCE, RENOUVELLEMENT DES GENERATIONS)

97.84.11 - fran?ais - Michel CARTIER, EHESS, 22 av du Pr?sident-Wilson, 75116 Paris (France)

Famille et population en Chine du XVIe au XVIIIe si?cles ? la lumi?re d'un ouvrage r?cent de Liu Ts'ui-Jung (p. 149-159)

Prenant comme point de d?part l'?chantillon de 260 000 Chinois n?s entre le XlIe et le XIXe si?cle utilis? par Liu Ts'ui-Jung dans son ouvrage en deux volumes consacr? ? la population clanique, cette ?tude vise ? faire le point sur l'?volution d?mographique de la Chine pr?-moderne. Dans la mesure o? l'?chantillon avait ?t? exploit? selon la m?thode classique de "reconstitution des familles", le travail, pourtant remarquable, de l'historienne ta?wanaise ne visait qu'? une description d'un r?gime d?mographique sp?cifique caract?ris? par : 1) le mariage universel ; 2) un niveau mod?r? de f?condit? masculine ; et 3) par une esp?rance de vie ? 15 ans variant entre 30 et 40 ans. Son auteur notait l'existence de conditions peu favorables ? la cr?ation de familles ?tendues mais ?vitait de se prononcer trop clairement au sujet de la croissance, tout en pr?cisant que la progression devait se situer aux alentours de 1 % par an, excluant la possibilit? d'une "explosion d?mographique".

L'utilisation de donn?es publi?es dans l'ouvrage, mais non exploit?es, met en ?vidence une forte remont?e de la mortalit? ? partir de la seconde moiti? du XVIlle si?cle, induisant une nette augmentation du veuvage et une baisse de la f?condit?. Ces ?l?ments jettent une lumi?re nouvelle sur l'?volution d?mographique de la Chine, dans laquelle on identifierait la succession d'une phase de "croissance soutenue" puis d'une "crise" li?e d'abord ? la remont?e de la mortalit? et non, comme le veulent certains auteurs, ? une baisse de la f?condit?. (CHINE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, RECONSTITUTION DE FAMILLE, TENDANCE DE LA FECONDITE, TENDANCE DE LA MORTALITE)

97.84.12 - anglais - Chris GALLEY, Noami WILLIAMS et Robert WOODS, Department of Geography, University of Liverpool, Liverpool L69 3BX (R.-U.)

D?tection sans correction : probl?mes d'?valuation de la qualit? des syst?mes eccl?siastique et public d'enregistrement des faits d'?tat civil (Detection without correction: Problems in assessing the quality of English ecclesiastical and civil registration) (p. 161-183)

Pour toute ?tude de d?mographie historique des sources fiables et de bonne qualit? sont indispensables. A partir de l'exemple de York pendant la p?riode de l'enregistrement paroissial et de celui de Sheffield pendant la p?riode de l'enregistrement public, les imperfections des sources ainsi que leurs effets sur les calculs de mortalit? infantile et adulte sont mis en ?vidence. La qualit? de l'enregistrement des d?c?s de tr?s jeunes enfants a ?t? tout particuli?rement analys?e. La m?thode biom?trique de Bourgeois-Pichat, les tables de mortalit? de Farr et les tables-types de Coale et Demeny ont ?t? utilis?es afin de corriger l'inexactitude des donn?es originelles. Les limites de chaque m?thode sont soulign?es et il appert qu'une r??valuation de la qualit? de l'enregistrement de l'?tat civil ainsi que des m?thodes de correction est indispensable ? de nouvelles avanc?es de la d?mographie historique. (ANGLETERRE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, SOURCE HISTORIQUE, QUALITE DES DONNEES, MORTALITE INFANTILE)

97.84.13 - fran?ais - Pierre GUILLAUME, Universit? de Bordeaux III, Domaine universitaire, Esplanade Michel-de-Montaigne, 33405 Talence Cedex (France)

Les m?tis en Indochine (p. 185-195)

Le recensement de 1936 confirme l'importance d'une population m?tisse qui, en Indochine, est alors en passe de devenir majoritaire au sein du corps ?lectoral de la colonie. Les statistiques des mariages montrent, au cours des ann?es 30, la multiplication des unions l?gales entre Fran?ais et Indochinoises ou, plus rarement, entre Indochinois et Fran?aises, sans parler du concubinage. La pr?sence des m?tis est ancienne puisque d?s 1860 des institutions, d'abord religieuses, se sont pr?occup?es de leur sort. Ult?rieurement, des associations caritatives diverses sont intervenues avant que le gouvernement g?n?ral ne finisse par s'en pr?occuper.

Les unions, l?gitimes ou non, avec des indig?nes ont suscit? les jugements les plus divers. Bien des t?moins disent les charmes des Indochinoises, mais d'autres les pr?sentent comme de redoutables ma?tresses-femmes. Quant aux enfants n?s de ces unions, ils sont aussi bien vus comme de vivantes et heureuses synth?ses des deux races que comme des marginaux qui en combinent tous les vices. Ils ont peine ? s'int?grer dans les soci?t?s tant europ?enne qu'annamite, alors m?me qu'ils sont enfants l?gitimes ou reconnus, et on court le risque de les voir s'affirmer comme des ennemis de la France alors que, bien trait?s, ils pourraient ?tre des interm?diaires pr?cieux.

Au nom de la puret? de la race, le r?gime de Vichy, notamment par la plume du docteur Martial, condamne s?v?rement le m?tissage. (ASIE DU SUD-EST, HISTOIRE, METIS, STATISTIQUE DEMOGRAPHIQUE, MARIAGE MIXTE)

97.84.14 - fran?ais - Franz-Joseph HAHN et Jean-Luc PINOL, Centre de recherches historiques sur la ville, URA CNRS 1010, Universit? Strasbourg II, 22 rue Descartes, 67084 Strasbourg Cedex (France)

La mobilit? d'une grande ville : Strasbourg de 1870 ? 1940 (p. 197-210)

La ville est un milieu en perp?tuel renouvellement. Les flux d'arriv?es et de d?parts sont ininterrompus entre 1870 et 1940 ; les registres de Strasbourg sont constitu?s par 1 200 000 fiches de chefs de m?nage. Nous avons choisi d'?tudier ceux dont le patronyme commence par N ; ils repr?sentent quelque 1 % de la population.

48 % des chefs de m?nage ont seulement une r?sidence, 17 % plus de quatre. Pendant l'entre-deux-guerres, Strasbourg est un carrefour europ?en et la ville fonctionne comme un sismographe qui enregistre les migrations venant de l'est de l'Europe. 40 % des chefs de m?nage restent dans la ville pour moins de 6 mois et le s?jour moyen est inf?rieur ? 2 mois. Cela oblige ? repenser l'alchimie qui se cr?e -- ou ne se cr?e pas -- entre la population enracin?e et les oiseaux de passage ... (FRANCE, METROPOLE, MOBILITE GEOGRAPHIQUE, HISTOIRE)

97.84.15 - fran?ais - John KOMLOS, Department of Economics, Ludwig-Maximilians University, Ludwigstrasse 33-IV, 80539 Munich (Allemagne)

De l'importance de l'histoire anthropom?trique (p. 211-223)

On peut penser que la taille moyenne d'une population donn?e, ? un certain ?ge, constitue un t?moignage historique de l'exp?rience nutritionnelle pr?alable des individus qui la composent. Les r?sultats de la recherche m?dicale confirment que le statut nutritionnel, et par l? m?me la taille des individus, d?pend aussi de leur revenu familial, c'est-?-dire des salaires et des prix, au total, de leur niveau de vie. Par cons?quent, la taille peut servir d'indicateur pour ces variables ?conomiques. Gr?ce ? la recherche anthropom?trique, on peut mettre en ?vidence le relatif bien-?tre d'un groupe social ou d'une souspopulation -- femmes, enfants, aristocrates, petits exploitants agricoles ou esclaves -- pour lesquels les salaires sont rarement disponibles. En outre, on a d?montr? que, dans les premiers temps de l'industrialisation, le niveau le vie biologique pouvait s'?carter sensiblement des indicateurs classiques de bien-?tre. Voici, qui enrichit de fa?on remarquable les connaissances en histoire ?conomique et d?mographique. (ANTHROPOMETRIE, DEMOGRAPHIE ECONOMIQUE, NIVEAU DE VIE)

97.84.16 - fran?ais - Muriel NEVEN et Michel ORIS, Laboratoire de D?mographie, Universit? de Li?ge, Place du 20 Ao?t, 32, 4000 Li?ge (Belgique)

Les statistiques des dispensaires antituberculeux et des h?pitaux au service de l'histoire sociale et de l'?pid?miologie de la "peste blanche" fin XIXe-d?but XXe si?cles (p. 225-239)

A la charni?re des XIXe et XXe si?cles, la lutte contre la tuberculose est un moteur puissant d'une red?finition de la sant? comme enjeu social et non plus individuel. Dans ce cadre, sur le march? des soins de sant?, les acteurs se multiplient, non sans que cette multiplication produise des tensions. Ce papier compare les publics atteints et vis?s par un h?pital r?gional et les dispensaires antituberculeux de la province de Li?ge, et ?talonne ces comparaisons gr?ce ? la statistique des causes de d?c?s. Il ?tudie la contribution respective des registres hospitaliers et des relev?s statistiques des dispensaires ? l'?pid?miologie historique de la "peste blanche" et ? une histoire sociale de la sant?. (BELGIQUE, HISTOIRE, TUBERCULOSE, EPIDEMIOLOGIE, SOURCE HISTORIQUE)

97.84.17 - fran?ais - Frans van POPPEL, Ellen KRUSE, Institut d?mographique interdisciplinaire des Pays-Bas (NIDI), BP 11650, 2502 AR La Haye (Pays-Bas), et Jan KOK, Posthumus Institut/Institut International d'Histoire sociale, Cruquiusweg 31, 1019 AT Amsterdam (Pays-Bas)

"La cause principale des diff?rences c'est le crime" : essai d'explication de la surmortalit? des enfants ill?gitimes ? La Haye au milieu du XIXe si?cle (p. 241-275)

Dans la deuxi?me moiti? du XIXe si?cle, le taux de mortalit? des enfants ill?gitimes ?tait encore nettement plus ?lev? que celui des enfants l?gitimes. Afin de d?terminer les facteurs susceptibles de rendre compte de cette surmortalit?, l'ensemble des naissances ill?gitimes survenues ? La Haye de 1850 ? 1852 a ?t? suivi jusqu'au cinqui?me anniversaire. L'?tude a crois? les donn?es fournies par l'?tat civil et celles du registre de population de la ville. Une ?tude compar?e des caract?ristiques des enfants et de celles de leurs parents a ?t? r?alis?e entre l?gitimes et ill?gitimes. Les r?sultats sont tr?s nets : c'est ? partir du premier mois que le risque de surmortalit? des enfants ill?gitimes s'?levait: L'analyse multivari?e montre que les facteurs les plus importants de cette surmortalit? sont l'?ge de la m?re, l'origine r?gionale et le groupe socio-professionnel de la personne qui a notifi? la naissance. Plus la m?re est jeune, ou au contraire d'?ge m?r, et plus son enfant a de risques de mourir en bas ?ge. Ces risques sont ?galement particuli?rement ?lev?s lorsque la m?re est n?e hors de la ville ou lorsque la naissance a ?t? notifi?e par une sage-femme ou un m?decin (indice de l'absence d'entourage proche, de vie solitaire ou d'obligation de reprendre le travail). Dans un tel contexte, la possibilit? ou non d'allaiter l'enfant a pu jouer un r?le d?cisif. (PAYS-BAS, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, ENFANT ILLEGITIME, SURMORTALITE, FACTEUR DE MORTALITE)

97.84.18 - fran?ais - M.-C. VITOUX, Facult? des Lettres et des Sciences Humaines, 10 rue des Fr?res-Lumi?re, 68093 Mulhouse Cedex (France)

Les pr?misses d'une politique de la petite enfance sous le Second Empire : l'association des femmes en couches de Mulhouse (p. 277-290)

L'?lite sociale de Mulhouse a connaissance d?s les ann?es 1830 de la surmortalit? infantile dans le monde ouvrier. C'est seulement sous le Second Empire qu'une politique familiale est adopt?e: il a fallu la prise de conscience de J'?chec d'une premi?re phi'anthropie pour que les industriels se chargent de la famille ouvri?re. Les pr?occupations d?mographiques sont alors intimement li?es ? la philanthropie. L'article analyse les principes et fait le bilan de l'action de l'Association des femmes en couches. (FRANCE, HISTOIRE, AIDE A L'ENFANCE)

97.84.19 - anglais - Hans-Joachim VOTH, Claire College, Cambridge CB2 15L (R.-U.)

La sant? des populations civiles durant la Premi?re Guerre mondiale et les causes de la d?faite allemande : retour sur l'hypoth?se de Winter (Civilian health during WWI and the causes of German defeat: a reexamination of the Winter hypothesis) (p. 291-307)

R?examen de l'hypoth?se de Winter selon laquelle il y aurait eu une importante diff?rence dans la sant? des populations civiles durant la Premi?re Guerre mondiale entre les Empires Centraux et les pays de l'Entente. Selon Winter une mauvaise r?partition des ressources pour la satisfaction des besoins des populations militaire et civile fut la cause de la d?faite de l'Allemagne. Le trop grand sacrifice demand? ? la population civile d?t?riora son niveau de sant? et par l? m?me son d?sir de poursuivre la guerre. Une premi?re partie montre que les donn?es utilis?es par Winter ne sont pas appropri?es pour tester son hypoth?se. Dans une deuxi?me partie, l'utilisation de donn?es concernant la mortalit? infantile am?ne ? rejeter son interpr?tation. (EUROPE OCCIDENTALE, HISTOIRE, GUERRE, SANTE PUBLIQUE)

1996

Morbidit?, mortalit?, sant?

A) Organisation des donn?es et cat?gories d'analyse

97.84.20 - fran?ais - Susan Grose Solomon

Les statistiques de sant? publique dans l'Union sovi?tique des ann?es vingt : coop?ration internationale et tradition nationale dans un cadre post-r?volutionnaire (p. 19-44)

En octobre 1929, une d?l?gation sovi?tique de deux personnes (un hygi?niste social et un statisticien de la sant?) arrivent ? Paris afin de participer ? la r?union de l'Institut International de la Statistique consacr?e ? la r?vision de la " classification Bertillon " des causes de maladies et de d?c?s. Les d?l?gu?s sovi?tiques tiennent absolument ? ?tre consid?r?s comme de grands partenaires internationaux du domaine des statistiques d'hygi?ne publique. Mais ils sont porteurs d'une proposition iconoclaste de remplacement du syst?me anatomique de nomenclature par un autre clairement fond? sur l'?tiologie sociale. Cet article examine les ?l?ments qui, sur la sc?ne internationale, dans le domaine des statistiques de sant? publique et dans celui de la tradition russe en hygi?ne publique, ?tayent la proposition sovi?tique. A partir de ce cas particulier, l'article traite des facteurs qui favorisent l'adoption d'un syst?me de classification statistique oppos? aux autres ; plus g?n?ralement, il s'int?resse aux probl?mes g?n?raux de l'?tude de l'internationalisation de la sant? publique. (URSS, HISTOIRE, SANTE PUBLIQUE, STATISTIQUE, CLASSIFICATION)

97.84.21 - fran?ais - Yankel Fijalkow

Territorialisation du risque sanitaire et statistique d?mographique : Les " immeubles tuberculeux " de I'?lot insalubre Saint-Gervais (1894-1930) (p. 45-60)

Le principe de contagion est souvent utilis? pour d?limiter des espaces dangereux pour la sant? publique. Cet article ?tudie son utilisation ? travers le cas de l'?lot insalubre Saint-Gervais (Paris) rep?r? gr?ce au syst?me statistique du casier sanitaire des maisons de Paris, mis en ?uvre d?s 1894. Il s'interroge essentiellement sur l'existence de " maisons meurtri?res ", d?nonc?es par les documents de l'?poque alors que la mortalit? tuberculeuse d?cro?t progressivement. Le d?pouillement des statistiques de population et de mortalit? tuberculeuse pour chacun des immeubles du secteur montre une faible proportion de maisons repr?sentant une surmortalit? ?lev?e de 1894 ? 1930, sauf parmi les h?tels meubl?s. Il montre ?galement que la d?limitation du p?rim?tre d'insalubrit? ?tait fond?e sur l'id?e d'une irr?versibilit? de la maladie permettant d'additionner aux immeubles meurtriers d?couverts lors de chaque bilan, ceux relev?s ? la phase pr?c?dente. Cette m?thode a permis de d?signer des " secteurs infect?s " et de justifier une politique d'urbanisme. (FRANCE, CAPITALE, HISTOIRE, SANTE PUBLIQUE, AMENAGEMENT URBAIN, TUBERCULOSE)

97.84.22 - fran?ais - Arlette Mouret

La l?gende des 150 000 d?c?s tuberculeux par an (p. 61-84

Cet article analyse les ?tapes de la construction du nombre des 150 000 d?c?s fran?ais par tuberculose ? la fin du XIXe si?cle. Les calculs effectu?s par Brouardel sont d?compos?s, le caract?re abusif de certains de ses choix mis en ?vidence. Au-del? de ces ?tranget?s de calcul, ce sont les facteurs sociaux et politiques qui retiennent l'attention. L'estimation s'explique aussi par le contexte de mont?e des p?rils d?mographiques et sociaux dans lequel elle est produite ; la tuberculose et la d?natalit? ne mettent-elles pas en p?ril tout espoir de revanche contre l'Allemagne ? En effet, cette derni?re a d?cid? de r?aliser un vaste programme de sanatoriums, si bien que les responsables de la sant? publique fran?ais sont tent?s de jouer des chiffres pour mieux mobiliser l'attention de l'opinion et des politiques. Dans l'imaginaire collectif, la tuberculose et ses 150 000 d?c?s prend ainsi le relais de la grande ?pid?mie du XIXe si?cle, le chol?ra, et de sa plus violente manifestation, celle de 1854 qui a pr?cis?ment emport? 150 000 personnes. En d?pit des estimations plus vraisemblables des services statistiques (moins de 100 000 d?c?s), ce chiffre de 150 000 d?c?s tuberculeux est repris entre les deux guerres, puis au cours de la derni?re d?cennie par certains historiens, preuve qu'il s'est imprim? dans les m?moires. Pourtant, d?s le d?but du si?cle, et surtout entre les deux guerres, les protagonistes avouaient qu'ils utilisaient ce chiffre ? destination de l'opinion. Nous avons l? un bel exemple de double langage, le m?me responsable scientifique et politique, suivant le lieu o? il s'exprime, peut donner des estimations de la mortalit? tuberculeuse qui varient du simple au double. (FRANCE, HISTOIRE, TUBERCULOSE, SANTE PUBLIQUE, PROPAGANDE)

97.84.23 - fran?ais - Patrice Bourdelais

Un seuil ?volutif d'age de la vieillesse : approches compar?es France-Su?de (p. 85-97)

La principale critique que l'on peut adresser ? la notion de vieillissement de la population d?coule de la fixit? du seuil choisi comme ?ge d'entr?e dans la vieillesse. Or, sur le moyen terme, les r?alit?s de l'?ge de la vieillesse ont tellement chang? que la cat?gorie " personnes de 60 ans ou plus " par exemple ne concerne plus des personnes qui ont la m?me place dans la succession des g?n?rations, le m?me r?le ?conomique et social, la m?me esp?rance de vie ou le m?me ?tat de sant?. Comment comprendre et interpr?ter d?s lors l'?volution de la proportion de personnes ?g?es dans une population ? Afin de sortir de l'impasse, cet article pr?sente l'une des possibilit?s de d?termination d'un ?ge ?volutif -- c'est l'une des conditions de la comparaison -- d'entr?e dans la vieillesse en fonction de l'?tat de sant? des personnes concern?es ? chaque ?poque. Cet indicateur synth?tique a ?t? appliqu? ? la population fran?aise et ? la population su?doise du milieu du XIXe si?cle ? nos jours. Les r?sultats soulignent l'ampleur des changements survenus, en particulier au XXe si?cle, la proximit? des niveaux entre les deux pays en d?but et en fin de p?riode, ainsi que les diff?rences de rythme des progr?s de la mortalit? masculine fran?aise et su?doise. L'indicateur propos?, certes am?liorable, sort renforc? de cette approche compar?e. (FRANCE, SUEDE, PERSONNE AGEE, VIEILLESSE, METHODOLOGIE, SANTE, MORTALITE MASCULINE)

97.84.24 - fran?ais - Jean-Marie Robine, Pierre Mormiche et Emmanuelle Cambois

Evolution des courbes de survie totale, sans maladie chronique et sans incapacit? en France de 1981 ? 1991 : application d'un mod?le de l'OMS (p. 99-115)

L'Organisation Mondiale de la Sant? (OMS) a propos? en 1984 un mod?le d?mo-?pid?miologique permettant d'appr?cier les cons?quences pour la sant? de l'accroissement de la survie. Ce mod?le est repr?sent? graphiquement sous la forme de trois courbes : la courbe de survie du moment, la courbe hypoth?tique de survie sans maladie chronique et la courbe hypoth?tique de survie sans incapacit? ; ainsi, de la m?me fa?on que l'on calcule l'esp?rance de vie ? un ?ge quelconque ? partir de la courbe de survie du moment, on peut calculer l'esp?rance de vie sans maladie chronique et l'esp?rance de vie sans incapacit?. On montre alors que ce mod?le, ? travers les relations entre les trois courbes, permet d'illustrer les nombreuses th?ories sur l'?volution de la sant? des populations qui animent les d?bats en sant? publique depuis quelques d?cennies. L'application du mod?le aux donn?es fran?aises de mortalit?, de morbidit? et d'incapacit? permet aussi d'?clairer l'?volution de l'?tat de sant? de la population fran?aise au cours de la derni?re d?cennie. (FRANCE, MORTALITE, MORBIDITE, INVALIDITE, TABLE DE SURVIE, MODELE)

B) Des exp?riences nationales

97.84.25 - fran?ais - Eug?nie Bournova

Sant? publique et corps m?dical en transition : le cas de la Cr?te au d?but du XXe si?cle (p. 119-136)

Les archives de la Cr?te, et plus sp?cialement celles de la ville de Rethimno, offrent des renseignements multiples sur la mutation du syst?me de sant? publique au tournant du si?cle, quand l'?le est plac?e sous la protection des puissances europ?ennes. Celles-ci, dans le but d?clar? de prot?ger leurs soldats, obligent les autorit?s locales ? surveiller les ?pid?mies, voire ? enfermer les populations r?put?es dangereuses, comme les l?preux ou les prostitu?es, non sans une forte r?sistance de celles-ci. Parall?lement ? l'?quipement d'?tablissements hospitaliers encore m?diocres, le pouvoir l?gif?re les conditions d'exercice de la profession m?dicale, dont sont peu ? peu exclus les Cr?tois musulmans. Le taux de m?dicalisation augmente nettement au d?but du XXe si?cle, notamment dans les villes principales ; les archives notariales de Rethimno r?v?lent que ce corps m?dical, nouveau et dipl?m?, appartient au monde des notables, et cumule la fonction soignante et les pouvoirs politique et ?conomique. (GRECE, REGION, HISTOIRE, SANTE PUBLIQUE, PERSONNEL MEDICAL, ORGANISATION SOCLALE)

97.84.26 - fran?ais - James A. Brothen

La peste et le recul d?mographique en Norv?ge, ? la fin du moyen-Age (Population decline and plague in late medieval Norway) (p. 137-149)

Les chercheurs norv?giens ont beaucoup travaill? sur les r?percussions de la Grande Peste sur la population et la soci?t? norv?giennes. On a ?tabli avec certitude la relation entre l'incidence de la peste et le d?clin continuel de la population durant les deux si?cles qui ont suivi son apparition. Le d?clin de la population norv?gienne entre 1350 et 1550 fait ?tat d'une baisse qui atteint 65 %. Deux orientations de recherche sont apparues. L'une centr?e sur l'abandon des terres est connue sous l'appellation " Project Odegard ". L'autre est repr?sent?e par les travaux r?cents de Ole J?rgen Benedictow sur la recherche ?pid?miologique et arch?ologique. La lecture de ces travaux soul?ve la question de savoir dans quelle mesure la peste et ses r?apparitions ont directement affect? la diminution de la population en Norv?ge ? la fin du Moyen Age. Si le rapport entre la virulence de la peste et l'importance des abandons de fermes est ?vident, en revanche une relation directe avec la baisse de la population n'appara?t pas de mani?re aussi nette dans ces recherches. D'autres facteurs explicatifs, sp?cialement sociaux et ?conomiques, ont ?t? insuffisamment observ?s. (NORVEGE, HISTOIRE, PESTE, DEPOPULATION)

97.84.27 - anglais - Hiroshi Kawaguchi

La politique de redressement d?mographique du nord-est du Japon apr?s la grande famine de 1783 (Population increase policy after the 1783 Great Famine in northeastern Tokugawa Japan) (p. 151-168)

Pendant la p?riode Tokugawa, on consid?rait le nord-ouest du Japon comme l'une des r?gions les plus pauvres du pays avec une population d?croissante depuis plus d'un si?cle, c'est-?-dire depuis le d?but du XVIIIe si?cle. Les fermiers furent particuli?rement affect?s par plusieurs famines, en particulier la grande famine de 1783. L'auteur a r??valu? la situation ?conomique et sociale apr?s 1783, en explorant en d?tail le plan d'immigration interne. Ce plan n'avait pas seulement pour objectif de soulager les fermiers de la r?gion, affect?s par la grande famine de 1783. C'est de toute ?vidence le d?but d'une proto-industrialisation. Au d?but du XIXe si?cle, la demande d'une main-d'oeuvre f?minine pour la fabrication de v?tements de chanvre augmenta rapidement. Les femmes qui savaient bien tisser furent invit?es comme futures ?pouses. (JAPON, HISTOIRE, PENURIE ALIMENTAIRE, POLITIQUE DEMOGRAPHIQUE, POLITIQUE D'IMMIGRATION)

97.84.28 - anglais - Angela T. Thompson

Les " autres guerre " du Mexique : ?pid?mies, maladies et sant? publique au Guanajuato, 1810-1867 (Mexico's other wars : Epidemics, disease, and public health in Guanajuato, Mexico, 1810-1867) (p. 169-194)

Cet article se r?f?re aux campagnes contre les maladies et les ?pid?mies qui s?vissaient au Mexique entre 1810 et 1867, alors que le pays acc?dait ? l'ind?pendance et devait effectuer la difficile consolidation de la nation. Il s'agissait de contr?ler et d'?radiquer les maladies avec pour objectif politique d'obtenir que la population civile soit productive. Dans ce but, les hommes politiques organis?rent d?s le d?but du XIXe si?cle un syst?me de sant? publique, ?tatique, national et municipal et l?gif?r?rent. Les progr?s r?alis?s contribu?rent ? la croissance d?mographique. Cela fut ?vident pour l'Etat et la ville de Guanajuato o? la population ? la fin de la p?riode d'?tude est presque le double de ce qu'elle ?tait au d?but, malgr? les conflits arm?s qui affect?rent la r?gion. (MEXIQUE, PROVINCE, EPIDEMIE, SANTE PUBLIQUE, POLITIQUE SANITAIRE)

97.84.29 - anglais - Paul R. Katz

Des gennes de catastrophes. L'impact des ?pid?mies sur les campagnes militaires japonaises ? Taiwan en 1874 et 1895 (Germs of disaster. The impact of epidemics on Japanese military campaigns in Taiwan, 1874 and 1895) (p. 195-220)

Cet article montre les incidences qu'eurent les ?pid?mies sur le d?roulement des op?rations militaires de l'arm?e japonaise ? Taiwan en 1874, puis en 1895 ainsi que sur le d?veloppement de la politique coloniale du Japon apr?s 1895. L'auteur a privil?gi? l'?tude de ces deux campagnes en raison de l'importance des sources qui permettent de conna?tre l'ampleur des ?pid?mies qui ont ravag? les forces japonaises, mais aussi de d?terminer leur impact sur la politique militaire, ?trang?re et coloniale du pays. Ainsi durant la campagne de 1874, dans l'extr?me sud de Taiwan, 4 soldats seulement furent tu?s au cours des combats, 20 succomb?rent des suites de leurs blessures sur les 5 990 hommes engag?s. En revanche, les ?pid?mies, en particulier la malaria, provoqu?rent la mort de 547 hommes. Durant la campagne de 1895, les forces japonaises qui comptaient un peu plus de 50 000 hommes subirent des pertes ?normes dues aux ?pid?mies avec 4 642 soldats morts de maladies contagieuses contre 164 tu?s et 515 bless?s. Alors que les Japonais gagn?rent rapidement la guerre contre les forces adverses, leur combat contre les ?pid?mies fut plus long. Des milliers de civils et de soldats japonais p?rirent durant les premi?res ann?es de l'occupation japonaise (1895-1945). Les Japonais comprirent rapidement qu'ils devaient r?gler les probl?mes concernant la sant? ? Taiwan s'ils voulaient parvenir ? gouverner effectivement leur nouvelle colonie. Ainsi, quelques-unes des premi?res d?cisions prises par le gouvernement colonial concern?rent les questions relatives ? la sant? et ? la quarantaine. Au total, la politique coloniale du Japon et son effort de modernisation de Taiwan paraissent avoir ?t? largement dict?s par la peur des ?pid?mies qui ravageaient l'?le et par la n?cessit? de les contr?ler. (TAIWAN, JAPON, EPIDEMIE, GUERRE, POLITIQUE SANITAIRE, COLONISATION)

97.84.30 - fran?ais - Isidro Dubert

La mortalit? en Galice, 1600-1850 (p. 221-248)

L'auteur tente de d?chiffrer quel ?tait le r?le de la mortalit? au sein du syst?me d?mographique de la Galice, r?gion situ?e au nord-ouest de la p?ninsule Ib?rique, durant l'Ancien R?gime. Dans cette perspective, il examine les caract?ristiques g?n?rales de la mortalit?, ainsi que la chronologie, l'intensit? et la nature des diff?rentes crises de mortalit?, sur une p?riode allant de 1600 ? 1850. Il esquisse de plus une premi?re approche du d?clin de la mortalit? en Galice, en comparant les r?sultats obtenus ? divers niveaux avec ceux d'autres r?gions, tant en Espagne que dans l'espace europ?en. L'auteur entend ainsi compl?ter les efforts de tous les chercheurs int?ress?s ? la connaissance de la " g?ographie de la mort " dans l'Europe de l'?poque moderne. (ESPAGNE, PROVINCE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, MORTALITE, BAISSE DE LA MORTALITE)

97.84.31 - fran?ais - J?rg Peter V?gele

Diff?rences entre ville et campagne et ?volution de la mortalit? en Allemagne pendant l'industrialisation (p. 249-268)

C'est une id?e traditionnelle qu'autrefois en Europe, les grandes villes et les villes moyennes ?taient particuli?rement insalubres. On a forg? des expressions telles que le " handicap urbain " ou " urban penalty " pour mettre en relief les taux de mortalit? qui ?taient ?lev?s dans les villes industrielles en expansion rapide de l'Europe du XIXe si?cle. L'augmentation de la population offrait des conditions id?ales pour la transmission des maladies infectieuses les plus courantes. Cette ?tude ?value l'?volution de la mortalit? rurale et urbaine dans l'Empire Allemand qui connaissait ? l'?poque un processus d'industrialisation et d'urbanisation acc?l?r?es. Elle pr?sente une analyse de l'?volution de la mortalit? selon les classes d'?ge, les sexes et les maladies dans les communes urbaines et rurales en Prusse. En g?n?ral, la mortalit? urbaine en Allemagne a atteint son degr? le plus ?lev? apr?s le milieu du si?cle pour s'am?liorer par la suite substantiellement en valeurs relatives et absolues ; l'?cart entre la mortalit? urbaine et la mortalit? rurale s'est resserr? pour finir par dispara?tre compl?tement. Les plus grandes villes enregistraient la plus forte baisse de mortalit?. Elles avaient manifestement les moyens de surmonter les menaces des maladies ou de la mort et devinrent les pr?curseurs en mati?re d'am?lioration des conditions sanitaires dans les soci?t?s industrialis?es modernes. C'est pourquoi, une analyse des m?canismes de l'?volution de la mortalit? dans le milieu urbain lors de l'industrialisation ? la fin du XIXe si?cle et au d?but du XXe peut servir d'exemple des conditions propres aux soci?t?s industrielles hautement urbanis?es. (ALLEMAGNE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, MORTALITE, DISPARITE VILLE-CAMPAGNE, INDUSTRIALISATION)

97.84.32 - fran?ais - Beno?it Gaumer et Alain Authier

Diff?renciations spatiales et ethniques de la mortalit? infantile : Qu?bec 1885-1971 (p. 269-291)

De la fin du XIXe si?cle au d?but des ann?es 1970, Montr?al et Qu?bec disposent d'institutions de sant? publique municipale et provinciale qui collectent, et sur une base fiable, les statistiques " mortuaires et vitales ". Le Bureau ou Service de sant? de la ville comme le Conseil d'hygi?ne de la province, et plus tard le Service provincial d'hygi?ne comme le minist?re de la Sant? publient r?guli?rement des statistiques de mortalit? infantile qui permettent d'analyser les tendances s?culaires. En ce qui concerne Montr?al, les r?percussions de la crise ?conomique de 1929 et des deux guerres mondiales sont mises en ?vidence. L'?volution des causes comme les variations socio-ethniques sont interpr?t?es ? la lumi?re des textes de l'?poque. La mortalit? infantile dans la m?tropole canadienne est compar?e ? celle de l'ensemble des milieux urbain et rural de la province, mettant en ?vidence un rattrapage montr?alais entre les deux guerres. Manifestation de l'int?r?t port? ? la lutte contre la mortalit? infantile par les hygi?nistes du d?but du si?cle, ces statistiques vont permettre de suivre les r?sultats des campagnes de sant? publique comme celles des " gouttes de lait " et des unit?s sanitaires de comt?. (CANADA, PROVINCE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, MORTALITE INFANTILE, MORTALITE DIFFERENTIELLE, STATISTIQUE DEMOGRAPHIQUE)

C) Varia

97.84.33 - fran?ais - Jacques Hussenet

Les d?nombrements Saugrain. Gen?se et hypoth?ses (p. 295-312)

De nombreux historiens d?mographes se sont d?j? relay?s afin de pr?ciser l'origine des statistiques de population parues dans le D?nombrement du Royaume (1709) et le Nouveau d?nombrement du Royaume (1720) de Claude Saugrain. L'auteur fournit des ?l?ments nouveaux au dossier, la pi?ce essentielle ?tant constitu?e par un manuscrit conserv? au S?nat qui r?pertorie, par g?n?ralit? ou province, plus de trente-huit mille localit?s fran?aises ? l'?poque de la R?gence. Ce Dictionnaire G?ographique du Royaume de France semble ?tre la copie d'un recueil plus ancien du Contr?le g?n?ral des finances que Claude Saugrain aurait utilis? pour sa publication de 1709 et, dans une moindre mesure, pour celle de 1720. Un examen serr? du document montre ?galement que la pr?occupation du Contr?le g?n?ral ?tait moins de d?nombrer la population que de mieux appr?hender la consistance du royaume. (FRANCE, HISTOIRE, DENOMBREMENT, SOURCE HISTORIQUE)

97.84.34 - fran?ais - Henri Fournol

Comprendre les ph?nom?nes migratoires. La mobilit? dans un village de l'H?rault de 1836 ? 1962 (p. 313-336)

En se fondant sur une reconstitution pr?alable des familles du village de Pu?chabon (H?rault) et sur les vingt-trois listes nominatives de 1836 ? 1962, l'auteur a analys? les migrations des habitants suivant le sexe, l'?tat matrimonial et les groupes d'?ges, tout en classant les migrations suivant deux types : sorties et entr?es proprement dites (sorties d?finitives ou de longue dur?e, entr?es de l'ext?rieur ou cons?cutives ? des sorties de longue dur?e) ; absences de courte dur?e et retours apr?s ces absences. A partir de cette typologie, il fait ressortir trois p?riodes dans l'histoire des migrations des villageois de Pu?chabon : avant la guerre de 1870, mouvements traditionnels ; entre 1870 et la seconde guerre mondiale, exode rural ; et depuis lors, baisse moins marqu?e et plus r?guli?re. (FRANCE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, MONOGRAPHIE, MIGRATION INTERNE)

97.84.35 - fran?ais - Hernan Otero

La f?condit? des immigrants en Argentine. Les Fran?ais de Tandil, 1860-1914 (p. 337-358)

Cet article, fond? sur une reconstitution des familles des immigrants fran?ais ?tablis ? Tandil (Buenos Aires) ? l'?poque de l'immigration massive, cherche ? ?tudier la f?condit? des familles des migrants. Sont analys?s successivement la f?condit? l?gitime, la descendance, les intervalles proto- et interg?n?siques et l'?ge ? la derni?re maternit?. Puis les r?sultats obtenus sont compar?s aux donn?es recueillies dans les r?gions fran?aises d'origine. Cette application de la m?thode mise au point par Louis Henry permet de discuter, au niveau micro, certaines des hypoth?ses mettant en relation la transition d?mographique argentine avec l'arriv?e des immigrants europ?ens. Les r?sultats les plus saillants du travail sont l'absence de contr?le volontaire des naissances chez les immigrants et leur niveau de f?condit?, interm?diaire entre ceux des lieux d'origine et ceux de la population locale. (ARGENTINE, FRANCE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, IMMIGRANT, FECONDITE)

97.84.36 - fran?ais - Herv? Le Bras

Histoire et syst?mes d?mographiques (p. 359-372)

Peut-on rendre compte de l'?volution pass?e des populations en utilisant la notion de syst?me ? Cet article montre que trois obstacles se pr?sentent : la cl?ture disciplinaire, c'est-?-dire l'isolement artificiel des ph?nom?nes d?mographiques, coup?s des ph?nom?nes politiques et ?conomiques dont ils d?pendent ? l'?vidence ; la cl?ture spatiale, c'est-?-dire la d?limitation d'une aire donn?e, tr?s souvent un village ou une petite ville, ce qui exclut les r??quilibrages par migration ; et la confusion des ?chelles, consistant ? passer d'un niveau individuel (" micro ") ? un niveau collectif (" macro "). De ce fait, les quelques syst?mes propos?s sont s?v?rement limit?s. On en donne un exemple avec le mod?le dit autor?gulateur qui se d?r?gle lorsque la mortalit? diminue. On propose in fine une vision plus modeste en termes de r?gimes d?mographiques. (HISTOIRE, DEMOGRAPHIE, METHODOLOGIE, MODELE THEORIQUE)

D) Premiers travaux

97.84.37 - fran?ais - Isabelle Devos

La r?gionalisation de la surmortalit? des jeunes filles en Belgique entre 1890 et 1910 (p. 375-407)

Cet article tente de retracer l'?volution de la mortalit? et des diff?rences de mortalit? entre sexes de la naissance ? 20 ans en Belgique au cours de la p?riode 1890-1910. Il appara?t que la surmortalit? f?minine se manifeste avant tout aux ?ges 5-19 ans et qu'elle conna?t une ?volution favorable pendant la p?riode d'observation. En 1910, le ph?nom?ne n'est pas aussi g?n?ral qu'en 1890, mais il perdure dans 21 des 41 arrondissements, dot? d'une ampleur variable. La surmortalit? f?minine est moins importante et recule plus rapidement dans le Sud que dans le Nord du pays. On remarque, par ailleurs, que l'intensit? du ph?nom?ne n'a gu?re de relation avec le niveau de mortalit?. L'examen des causes m?dicales de d?c?s permet de pr?ciser la nature de la surmortalit? f?minine : la tuberculose, cause associ?e ? cette surmortalit? f?minine, a sensiblement r?gress? au cours de cette p?riode, cons?quence d'une am?lioration des conditions de travail et de l'?l?vation du niveau de vie. L'analyse de la surmortalit? f?minine dans les zones ? structures ?conomiques extr?mes montre l'importance de la place de la fille (et du gar?on) dans le syst?me de production comme facteur d'explication des variations spatiales de la surmortalit? f?minine. On constate que le d?savantage f?minin se situait surtout dans les arrondissements ruraux et textiles et que l'intensit? et la nature du travail des filles ?taient ? l'origine de cette situation. (BELGIQUE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, SURMORTALITE, MORTALITE FEMININE, REPARTITION GEOGRAPHIQUE)

97.84.38 - fran?ais - Evelyne Sanchez

D?mographie et perception du statut social dans une soci?t? coloniale. Analyse du recensement de la paroisse de San Joseph (Puebla, Nouvelle-Espagne) de 1777 (p. 409-422)

Le recensement est utilis? ici non seulement pour ses donn?es d'int?r?t d?mographique mais aussi en raison du traitement " d'estime sociale " que son auteur r?servait aux m?nages recens?s. Le recoupement de ces deux approches indique qu'il existait une corr?lation entre la perception du statut social et la taille des familles. Alors que le comportement d?mographique des indios macehuales ?tait marqu? par le malthusianisme de la pauvret? et de la d?pr?ciation socio-raciale, les ?lites espagnoles entretenaient des familles plus ?tendues. Celles-ci imposaient un style de vie auquel se r?f?raient les caciques indig?nes et les castas pour qui le mariage semble avoir jou? un r?le eug?nique. Cependant, le mod?le impos? par ces ?lites ?tait peu suivi par les autres habitants de la paroisse, notamment par les m?tis, et la famille nucl?aire de deux ? quatre personnes restait largement majoritaire. Cette soci?t? m?tisse de fait gardait son caract?re colonial dans son aspiration ? imiter le groupe dominant, y compris par sa d?mographie. (MEXIQUE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, MONOGRAPHIE, RECENSEMENT, DIMENSION DE LA FAMILLE, DIFFERENTIEL SOCIO-ECONOMIQUE)

97.84.39 - fran?ais - Marie-Pierre Arrizabalaga

R?seau et choix migratoires au Pays Basque. L'exemple de Sare au XIXe si?cle (p. 423-446)

Les choix migratoires des populations de Sare au XIXe si?cle variaient consid?rablement selon les ressources ?conomiques des familles. Les options migratoires et professionnelles restaient relativement endogames pour les m?tayers, d'une part, car leur survie ?conomique d?pendait de la solidarit? familiale dans le milieu rural agricole et, d'autre part, pour les plus ais?s car ils avaient les moyens d'?tablir confortablement tous leurs descendants dans la commune. L'?migration urbaine ou ?trang?re attirait davantage les descendants de petits ou moyens propri?taires, les nonh?ritiers qui s'effor?aient de pr?server le patrimoine familial en acceptant une compensation financi?re en ?change de leurs parts d'h?ritage et en s'expatriant pour ?viter une mobilit? sociale descendante au village. Comme Louis Etcheverry, nous conclurons que les migrations urbaines ou ?trang?res ? Sare au XIXe si?cle ne s'exprimaient pas par l'exode des populations les plus d?munies, mais par celui des non-h?ritiers qui ?migraient pour pr?server ou am?liorer leur statut social. (FRANCE, PROVINCE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, EMIGRATION, CLASSE SOCIALE, HERITAGE)


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