ESPACE-POPULATIONS-SOCIETES

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France (Lille) 01

ESPACE-POPULATIONS-SOCIETES

1998 - NUMERO 2

Les Jeunes

98.01.8 - français - Pierre-Jean THUMERELLE, Laboratoire de géographie humaine, Université des sciences et technologies de Lille, av. Paul Langevin, 59655 Villeneuve-d'Ascq Cedex (France)

Plus d'un milliard de jeunes (p. 147-164)

La géographie, comme la démographie, a peu investi la question des jeunes, en particulier dans leurs différenciations à l'échelle mondiale. Les concepts sont flous et difficilement transposables d'une partie du monde à l'autre et les limites vagues. Rien qu'en s'en tenant aux 15-24 ans et aux indicateurs démographiques, on observe une extraordinaire diversité de situations, qui vont encore se renforcer dans l'avenir. À cela s'ajoutent les différences à l'intérieur des pays, aussi bien en ce qui concerne l'école, le travail, le mariage, la sexualité, la vie de relations, la culture, etc., très dépendantes du sexe et du lieu et qu'on ne peut isoler de l'environnement social, démographique et politique. On n'a jamais affaire à la jeunesse mais à " des jeunesses ". (JEUNESSE, GEOGRAPHIE HUMAINE)

98.01.9 - français - Francesco BILLARI et Fausta ONGARO, Dipartimento di Scienze Statistiche, Università di Padova, Via San Francesco, 33, 35121 Padoue PD (Italie)

Le passage à l'âge adulte en Italie (p. 165-179)

Les auteurs utilisent des données transversales pour étudier la transition vers l'âge adulte des jeunes Italiens sur la période 1983-1993. On observe un retard croissant du départ des jeunes de leur famille d'origine, malgré une timide montée des situations familiales/résidentielles non traditionnelles. Les objectifs de l'étude sont doubles. En premier lieu, il s'agit de décrire la situation des jeunes en tenant compte du changement des caractéristiques de base et de leur positionnement dans le déroulement de la transition et en accordant une attention particulière aux différences entre garçons et filles et entre aires géographiques. En second lieu, les auteurs testent quelques hypothèses théoriques en mettant l'accent sur le statut résidentiel : la transition vers l'âge adulte semble avoir été différée - du moins dans certaines régions - par les changements dans les structures familiales/résidentielles et d'activités et par l'absence de compensations du retard au mariage par la cohabitation maritale. (ITALIE, JEUNESSE, GEOGRAPHIE HUMAINE, CYCLE FAMILIAL)

98.01.10 - français - Jean PIHAN, Université de Haute-Bretagne, UFR de géographie et d'aménagement de l'espace, 6, av. Gaston Berger, 35043 Rennes Cedex (France)

Cohabitation familiale des étudiants et temps de déplacement du domicile de leurs parents à leur lieu d'études (p. 181-198)

L'âge de la plupart des étudiants est celui du passage de l'adolescence au statut d'adulte. Leur entrée progressive dans la vie adulte est notamment marquée par la fin de la cohabitation avec les parents. Dans la population étudiante française, celle-ci s'interrompt souvent pendant les week ends et vacances. Près d'un étudiant sur trois continue cependant à habiter chez ses parents même pendant les périodes de cours. Ces étudiants-cohabitants sont pour l'essentiel inscrits dans des établissements accessibles en moins d'une heure du domicile de leurs parents, ce qui montre l'importance des contraintes géographiques. Ce maintien de la cohabitation familiale est lié à l'âge et à l'avancement dans les études, mais aussi à la position sociale de la famille d'origine. Le temps d'accès au lieu d'études à partir du domicile des parents apparaît comme le facteur le plus discriminant entre cohabitants et non-cohabitants. À partir d'une enquête réalisée dans l'académie de Rennes est proposée une méthode de modélisation de la cohabitation qui permet de distinguer, d'une part, les contraintes géographiques liées aux temps d'accès, d'autre part, les effets dépendant des autres facteurs économiques, sociaux ou institutionnels. (FRANCE, REGION, GEOGRAPHIE HUMAINE, ETUDIANT, RESIDENCE, CYCLE FAMILIAL)

98.01.11 - français - Frédéric DUMONT et Vincent PIEDANNA, Laboratoire de géographie humaine, Université des sciences et technologies de Lille, av. Paul Langevin, 59655 Villeneuve-d'Ascq Cedex (France)

Les jeunes et les universités dans le Nord-Pas-de-Calais : entre mobilité et " captivité " (p. 199-209)

Dans certaines régions, dont le Nord-Pas-de-Calais, on a multiplié les sites de formation pour faciliter la démocratisation de l'enseignement supérieur, d'abord par la création d'antennes dépendantes d'universités-mères, puis de nouvelles universités. Ces nouvelles infrastructures ont bouleversé le paysage universitaire du Nord-Pas-de-Calais en moins de dix ans. Elles ont accompagné le mouvement général de massification de la scolarisation dans le supérieur et aidé au rattrapage progressif du retard régional en la matière. La géographie de l'offre de formation revêt depuis une importance considérable : la proximité (ou l'éloignement) a souvent un impact déterminant sur le choix d'orientation des bacheliers. Cependant, ce rapprochement de l'offre entraîne souvent des phénomènes de " captivité ". (FRANCE, REGION, GEOGRAPHIE HUMAINE, ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, REPARTITION GEOGRAPHIQUE)

98.01.12 - français - Paul ARCHAMBAULT, INED, 133 boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

Les difficultés d'accès au diplôme des enfants de familles dissociées (p. 211-225)

L'enquête " jeune " complémentaire à l'enquête " emploi " de l'INSEE (1992) permet une évaluation de l'impact des structures familiales sur le niveau scolaire atteint par les enfants. A origine sociale et héritage scolaire donnés, la désunion du couple parental est associée à une moindre réussite scolaire des enfants. Les incidences sur la scolarité sont les plus apparentes dans les différences d'obtention de diplôme conforme au " niveau type " du milieu social et au capital scolaire transmis. Toutes les catégories sociales sont concernées et la duré moyenne des études est très souvent raccourcie en cas de dissociation des couples parentaux. Lorsqu'il y a recomposition familiale, le parcours scolaire jusqu'au baccalauréat semble cependant moins affecté par la séparation des parents biologiques. (FRANCE, ETUDIANT, REUSSITE SCOLAIRE, DIVORCE)

98.01.13 - français - Frédéric SANDRON, ORSTOM, BP 434, 1004 El Menzah 4, Tunis (Tunisie)

Le rôle des jeunes dans les stratégies familiales en milieu rural tunisien (p. 227-234)

Dans les pays en développement, l'unité de décision économique est souvent la famille. Les jeunes s'y insèrent selon un schéma bien établi dans les stratégies familiales. C'est d'ailleurs à ce titre qu'on les reconnaît en tant que " jeunes " et non en tant que classe sociale particulière. Sur la base d'une enquête menée en 1996, nous illustrons ce principe en Tunisie rurale, en mettant en évidence les relations qu'entretiennent les familles avec leur milieu physique, les opportunités que ce dernier procure et le rôle des jeunes dans les stratégies familiales. La diversité des schémas, selon des processus de scolarisation et de migration, est analysée selon deux échelles géographiques différentes. (TUNISIE, MILIEU RURAL, JEUNESSE, SOCIOLOGIE, VIE FAMILIALE, GEOGRAPHIE HUMAINE)

98.01.14 - français - Jean-Pierre GRIMMEAU, Mathieu VAN CRIEKINGEN et Marcel ROELANDTS, Université libre de Bruxelles, Laboratoire de géographie humaine, Campus de la Plaine, CP 246, boulevard du Triomphe, B-1050 Bruxelles (Belgique)

Les migrations d'émancipation en Belgique (p. 235-247)

L'article examine d'abord, par classe d'âge, la proportion de gens vivant chez au moins un de leurs parents, couples non mariés compris, puis le taux par âge de migrations intercommunales. Il en conclut que l'émancipation prend place en Belgique entre 20 et 30 ans et que les migrations d'élargissement du ménage succèdent aux migrations d'émancipation en s'imbriquant étroitement. Une analyse en composantes principales des taux d'accroissement de l'effectif des générations entre 1981 et 1991 montre que les générations ayant 10 à 20 ans en 1981 sont les meilleurs marqueurs des migrations d'émancipation entre 1981 et 1991. Le taux net de migration d'émancipation proposé est calculé dans des découpages infra-communaux. Les taux sont confrontés à une typologie de ces divisions et cartographiés. La variation spatiale est étudiée pour la Belgique entière et pour la Région de Bruxelles. Deux études de cas examinent, d'une part, un quartier en cours de gentrification et, d'autre part, deux cités-jardin de standings contrastés. (BELGIQUE, GEOGRAPHIE HUMAINE, MIGRATION INTERNE, JEUNESSE, DIFFERENCIATION SOCIALE, COMPOSITION DE LA FAMILLE)

98.01.15 - français - Pascale MISTIAEN et Christian KESTELOOT, Instituut voor Sociale en Economische Geografie, Katholieke Universiteit Leuven, De Croylaan, 42, B-3001 Heverlee (Belgique)

Socialisation et marginalisation des jeunes de la zone défavorisée de Bruxelles, un accès différencié à l'école (p. 249-262)

L'article analyse les processus socio-spatiaux de marginalisation des jeunes à Bruxelles, en partant de la forte relation entre concentration de jeunes issus de l'immigration et degré de pauvreté des quartiers. Ces quartiers concentrent la future génération de la population urbaine et sont au centre des processus de polarisation et d'exclusion sociale. Les premiers résultats d'une étude sur l'exclusion sociale des jeunes et la délinquance à Bruxelles démontrent que la ségrégation au niveau des écoles, indépendamment d'ailleurs de leur propre implantation, est un puissant levier de marginalisation des jeunes issus de ces quartiers. (BELGIQUE, CAPITALE, JEUNESSE, SOCIOLOGIE URBAINE, PAUVRETE, IMMIGRATION)

98.01.16 - français - Claire LEVY-VROELANT, Université Paris X-Nanterre, Sociologie-Démographie, Bureau D 321, 200, av. de la République, 92001 Nanterre Cedex (France)

Profession, résidence et situation familiale des jeunes urbains sous la Monarchie de Juillet : étude à partir d'un recensement versaillais de 1837 (p. 263-275)

Diverses enquêtes récentes ont attiré l'attention sur le caractère flou, voire réversible, de la notion de " passage à l'âge adulte " qui s'effectuerait aujourd'hui plus tardivement, à cause notamment d'un marché du travail moins accueillant. La référence au passé, fréquente sur les grandes questions de société, gagne à être affinée et surtout confrontée à des données précises. Nous proposons ici d'analyser les situations familiales, professionnelles et résidentielles des jeunes demeurant dans la ville de Versailles sous la Monarchie de Juillet, à partir des registres de mariage et de la presse locale, et surtout des listes nominatives du recensement de 1837 (observation d'un échantillon de 854 jeunes de 15 à 30 ans). Il s'agit d'une enquête impossible à mener pour Paris, où les sources équivalentes ont disparu. On rencontrait les situations suivantes : résider chez le(s) parent(s), être chef de ménage ou conjoint de chef de ménage, être hébergé par une famille, être logé en garni, enfin être logé chez le patron. L'importance de cette dernière catégorie, en particulier chez les filles (entre 20 et 30 %) et la faible intensité du mariage et son caractère tardif révèlent la difficulté des jeunes à accéder à l'indépendance. Mais ces dispositions qui aboutissaient à allonger la période de latence étaient peut-être une de ces " ruses de la famille ", un moindre mal en tous cas par rapport à la condition des jeunes à la campagne et à l'usine. (FRANCE, HISTOIRE, JEUNESSE, SOCIOLOGIE URBAINE, RESIDENCE, EMPLOI, CYCLE FAMILIAL)


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