POPULATION AND DEVELOPMENT REVIEW

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Etats-Unis (New York) 17

POPULATION AND DEVELOPMENT REVIEW

MARS 1998 ? VOLUME 24, NUMERO 1

99.17.1 ? anglais ? Ron LESTHAEGHE, Vrije Universiteit Brussel, Bruxelles (Belgique)

L'?laboration des th?ories : applications ? l'?tude de la formation de la famille (On theory development: Applications to the study of family formation) (p. 1-14)

L'ouverture de la d?mographie aux disciplines connexes des sciences sociales doit ?tre encourag?e, ? condition que cela ne conduise pas ? une mosa?que d'approches et d'explications singuli?res. Il faut pour cela d?passer l'approche des " th?ories partielles plausibles " (les " anchored narratives " de D. van de Kaa). L'?pist?mologie d?finit plusieurs fa?ons d'int?grer les th?ories, et deux d'entre elles sont examin?es dans cet article : la m?thode d'Imre Lakatos, dite de " d?placements successifs des probl?mes ", et celle de L. Jonathan Cohen, dite de " connaissance inductive de la fiabilit? comparative ". L'auteur propose une application de ces m?thodes ? trois th?ories relatives ? ce qu'on appelle la seconde transition d?mographique. Il montre (1) que ces th?ories ne sont en aucun cas mutuellement exclusives, (2) que leurs m?canismes sont souvent corr?l?s et synergiques, et (3) que la cr?dibilit? d'une th?orie peut varier selon la population concern?e ou le cadre spatio-temporel retenu. Au vu des propri?t?s ?nonc?es, ces th?ories partielles distinctes sont particuli?rement adapt?es ? une int?gration dans une th?orie plus globale faisant appel ? une pluralit? de paradigmes et de sch?mas causaux. (DEMOGRAPHIE, SCIENCE SOCIALE, THEORIE, METHODOLOGIE, CONSTITUTION DE LA FAMILLE)

99.17.2 ? anglais ? Caroline BLEDSOE, Northwestern University (E.-U.), Fatoumatta BANJA, University of North Carolina, Charlotte (E.-U.), et Allan G. HILL, Harvard School of Public Health (E.-U.)

Accidents de reproduction et contraception occidentale : un d?fi africain ? la th?orie de la f?condit? (Reproductive mishaps and western contraception: An African challenge to fertility theory) (p. 15-58)

L'article examine les r?sultats d'une ?tude effectu?e en Gambie rurale, qui remet en question les th?ories occidentales de la dynamique des comportements en r?gime de haute f?condit?. Les donn?es sur l'utilisation de la contraception ? la suite d'une fausse couche, de la naissance d'un mort-n? ou du d?c?s d'un b?b? contredisent les explications habituelles de l'utilisation de la contraception en Afrique par l'objectif d'espacement des naissances. En s'appuyant aussi sur d'autres observations qui r?cusent les th?ories occidentales, les auteurs montrent que les Gambiens ruraux ne per?oivent pas la f?condit? f?minine comme un ph?nom?ne limit? par l'?ge ou par le temps, mais comme une capacit? finie de l'organisme qui peut m?me ?tre ?puis?e avant la m?nopause. Soulignant les liens entre les processus de reproduction et de s?nescence, les auteurs montrent que cette id?e de " pr?l?vements " cumulatifs sur le capital reproductif rejoint les implications biologiques et m?dicales d'une forte f?condit?. En examinant avec un regard nouveau la d?marche d'analyse occidentale, l'article montre que la vision gambienne de l'?ventail des " co?ts " de la f?condit? dans une situation ?conomique et m?dicale difficile peut ?tre riche d'enseignement pour les th?ories de la f?condit?. (GAMBIE, THEORIE, EFFICACITE THEORIQUE, FECONDITE, ZONE DE HAUTE FECONDITE, MEDECINE TRADITIONNELLE)

99.17.3 ? anglais ? Antonio GOLINI, D?partement de D?mographie, Universit? " La Sapienza ", Rome (Italie)

Jusqu'? quel niveau peut baisser la f?condit? ? Un essai empirique (How low can fertility be? An empirical exploration) (p. 59-74)

L'auteur tente de d?finir la valeur minimum de la f?condit? d'une g?n?ration et de la f?condit? du moment dans une population moderne de grande taille. Plusieurs raisons poussent ? retenir un seuil de f?condit? sup?rieur ? z?ro. En se basant sur l'exp?rience europ?enne, l'auteur consid?re une situation dans laquelle 20 ? 30 % des femmes d'une g?n?ration sont inf?condes et les 70 ? 80 % restantes n'ont qu'un enfant. Selon cette hypoth?se empirique, la limite inf?rieure de la descendance finale d'une g?n?ration se situerait entre 0,7 et 0,8 enfant par femme. Si l'?ge moyen ? la naissance augmente avec le temps, l'indice synth?tique de f?condit? du moment pourrait ?tre temporairement inf?rieur de 9 % ? la descendance fnale constante des g?n?rations concern?es. (BAISSE DE LA FECONDITE, SOMME DES NAISSANCES REDUITES, TAUX DE FECONDITE, FECONDITE D'UNE COHORTE)

99.17.4 ? anglais ? Martin BROCKERHOFF, Policy Research Division, Population Council (E.-U.), et Ellen BRENNAN, Population Policy Section, United Nations Population Division (E.-U.)

La pauvret? des villes dans les r?gions en d?veloppement (The poverty of cities in developing regions) (p. 75-114)

Depuis les ann?es 1970, les grandes villes du monde en d?veloppement ont subi trois changements d?mographiques sans pr?c?dent : la plupart des m?galopoles (villes de 5 millions d'habitants ou plus) ont absorb? une croissance d?mographique prodigieuse ; les autres grandes villes ont vu en moyenne leur population doubler ; et les populations nationales se sont de plus en plus concentr?es dans les villes de plus d'un million d'habitants. Du fait de ces changements et de leurs implications, l'hypoth?se classique selon laquelle les conditions de vie sont meilleures dans les grandes villes doit ?tre remise en question. L'?tude utilise des indicateurs de la situation des enfants, ainsi que les niveaux de mortalit? infantile, pour comparer les conditions de vie dans les villes de plus d'un million d'habitants et dans les villes plus petites des r?gions en d?veloppement. En Am?rique Latine et dans les Cara?bes, le net avantage des grandes villes face ? la mortalit? des enfants a progressivement diminu? depuis la fin des ann?es 1970, pour devenir n?gligeable au d?but des ann?es 1990. En Afrique sub-saharienne, des " m?ga-villages " de plusieurs centaines de milliers d'habitants se sont d?velopp?s. Dans ces villages, les besoins ?l?mentaires tels que l'alimentation, l'?ducation et les soins de sant? infantile sont encore moins bien satisfaits que dans les petites villes. L'auteur en conclut que le d?veloppement durable des grandes villes d?pend non seulement d'une gestion efficace, d'une bonne administration et de ressources suffisantes, mais aussi de la taille des villes et du rythme de croissance de leur population. (PAYS EN DEVELOPPEMENT, MEGALOPOLE, CONCENTRATION URBAINE, ACCROISSEMENT DE LA POPULATION, CONDITIONS DE VIE, PAUVRETE, DEVELOPPEMENT URBAIN)

99.17.5 ? anglais ? Frederick A. B. MEYERSON, Yale University (E.-U.)

Population, ?missions de gaz carbonique et r?chauffement de la plan?te : la relation oubli?e ? Kyoto (Population, carbon emissions, and global warming: The forgotten relationship at Kyoto) (p. 115-130)

L'auteur examine les relations historiques entre la croissance d?mographique et les ?missions de gaz carbonique, ainsi que les d?fis que doivent relever les pays signataires du Protocole de Kyoto de 1997 sur le r?chauffement de la plan?te. Dans la quantification des objectifs fix?s ? Kyoto, on a g?n?ralement n?glig? un facteur important : la grande diversit? des projections d?mographiques dans les pays en d?veloppement. Le Protocole impose aux pays ? forte croissance, y compris les ?tats-Unis et le Canada, une r?duction des ?missions de gaz carbonique per capita d'au moins 20 % d'ici ? 2010. Les obligations de l'Union Europ?enne, du Japon et de tous les pays ? faible croissance sont sensiblement moins contraignantes. M?me si le Protocole ?tait appliqu? avec succ?s, le trait? sur le r?chauffement de la plan?te ne pourrait aboutir sans la participation des pays en d?veloppement dans un avenir proche. En effet, une grande partie d'entre eux produisent d?j? ou produiront bient?t un exc?s de gaz carbonique, ? cause de leur population nombreuse et de leur forte consommation de carbone par personne. Les politiques de stabilisation d?mographique seront d?terminantes pour le succ?s des plans d'action internationaux concernant le climat. (POLLUTION ATMOSPHERIQUE, CLIMAT, ACCROISSEMENT DE LA POPULATION, ACCORD INTERNATIONAL, POLITIQUE DE L'ENVIRONNEMENT)

99.17.6 ? anglais ? Alain MARCOUX, Population Programme Service, Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome (Italie)

La f?minisation de la pauvret? : les th?ses, les faits et les besoins statistiques (The feminization of poverty: Claims, facts, and data needs) (p. 131-140)

On affirme souvent, sans preuve, que 70 % des pauvres dans le monde sont des femmes. L'auteur fait remarquer l'invraisemblance de ce chiffre, qui impliquerait que le nombre de femmes pauvres d?passe le nombre d'hommes pauvres de 500 millions, presque toutes adultes. Il examine les fondements de cette th?se. Le seul facteur qui pourrait expliquer la pr?dominance des femmes pauvres est l'existence de m?nages sans hommes. Les femmes chefs de m?nage repr?sentent ainsi, tout au plus, un surcro?t de 100 millions de femmes pauvres. Les donn?es indiquent que la proportion des femmes au sein des m?nages pauvres est de l'ordre de 55 %. Des suggestions sont faites pour d?velopper une connaissance plus op?rationnelle de la f?minisation de la pauvret?. (CONDITION FEMININE, PAUVRETE, FAMILLE A PARENT UNIQUE)


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