POPULATION

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France (Paris) 46

POPULATION

MAI-JUIN 1998 ? 53e ANNEE, NUMERO 3

99.46.1 ? fran?ais ? Emmanuelle CAMBOIS, Jean-Marie ROBINE, Equipe Inserm, D?mographie et Sant?, Montpellier (France), et Nicolas BROUARD, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

Les esp?rances de vie appliqu?es ? des statuts sp?cifiques : historique des indicateurs et des m?thodes de calcul (p. 447-476)

Les indicateurs d'esp?rance de vie appliqu?e ? des statuts sp?cifiques, tels que l'?tat de sant? ou le statut professionnel, sont apparus d?s la fin des ann?es trente et connaissent un regain d'int?r?t. Parce qu'elles associent la mortalit? ? des domaines divers (sant?, activit? professionnelle...), les esp?rances de vie appliqu?es tiennent compte simultan?ment de la dynamique d?mographique d'une population et de l'?volution de ses caract?ristiques fonctionnelles. Nous pr?sentons ici une revue historique des m?thodes de calcul et des indicateurs qui en ont r?sult?, afin d'en ?tudier les tenants et aboutissants. On regroupe ces m?thodes au sein de trois familles : les m?thodes des tables ? pr?valence observ?e, les m?thodes des tables ? sortie multiple et les m?thodes des tables ? " entr?es et sorties ". Chacune d'elles a ses sp?cificit?s, atouts et points faibles. Le choix de la m?thode d?pend des objectifs vis?s et des donn?es disponibles. Les donn?es d'enqu?tes longitudinales -- dites " de flux " -- permettent la construction de tables ? sortie multiple ou ? entr?es et sorties, pr?cises mais bas?es sur une m?thodologie complexe. Les donn?es d'enqu?tes transversales -- dites " de stock " -- contraignent ? l'utilisation des m?thodes des tables ? pr?valence observ?e, bas?es sur une m?thodologie simple et robuste mais comportant un biais. L'arbitrage entre les m?thodes revient ? mettre en balance l'accessibilit? m?thodologique de l'indicateur et l'ampleur de l'erreur encourue, en fonction des objectifs d'?tude. (METHODOLOGIE, ESPERANCE DE VIE, MORTALITE, SANTE, PROFESSION, ANALYSE COMPARATIVE)

99.46.2 ? fran?ais ? Paul ARCHAMBAULT, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : Paul.Archambault@gecapital.com

?tats d?pressifs et suicidaires pendant la jeunesse : r?sultats d'une enqu?te socio-d?mographique chez les 25-34 ans (p. 477-516)

La jeunesse est un processus diff?renci? d'ajustements contradictoires et parfois douloureux aux normes du monde adulte. Dans le cas des troubles d?pressifs du jeune adulte, " l'?quipement affectif " de base est souvent d?faillant. Cet article montre que l'impossibilit? d'un compromis entre g?n?rations forge des carences affectives qui complexifient le franchissement des ?tapes vers l'autonomie sociale.

Des jeunes ?g?s de 25 ? 34 ans ont ?t? interrog?s r?trospectivement sur leurs origines et sur les ?v?nements qui ont scand? leur vie. Avec ces donn?es biographiques, d?claratives et subjectives recueillies par l'INED en 1993 (enqu?te Passage ? l'?ge adulte), on peut ?valuer la tr?s grande h?t?rog?n?it? des parcours de jeunesse. Ce sont les d?boires, les ?checs, les vicissitudes et l'instabilit? de ces parcours qui sont ?valu?s, afin de mesurer leurs impacts ? long terme sur la sant? psychologique du jeune adulte.

L'article analyse les perturbations familiales qui cr?ent les conditions profondes des troubles psychiques lors du passage ? l'?ge adulte. Ces causes profondes interagissent avec les causes contingentes que sont les " ?v?nements de la vie " v?cus personnellement par les individus interrog?s (ch?mage, s?paration conjugale) ; la mesure et l'interpr?tation de ces interactions sont discut?es par la suite. (FRANCE, JEUNESSE, ENQUETE BIOGRAPHIQUE, DEPRESSION NERVEUSE, SUICIDE, PSYCHOLOGIE)

99.46.3 ? fran?ais ? No?l BONNEUIL, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : bonneuil@ciloas.ined.fr

Reconstruire la population f?minine du d?partement de l'H?rault entre 1856 et 1906 ? partir des donn?es de la Statistique g?n?rale de la France (p. 517-534)

Reconstruire les populations ? partir de statistiques imparfaites se heurte notamment ? la question du sous-enregistrement, ? celle de l'attraction aux ?ges ronds, ou ? celle de l'estimation des migrations. Dans un ouvrage r?cent, nous avons propos?, pour l'ensemble des d?partements fran?ais, une solution qui permet de modifier le moins possible les donn?es brutes et de parvenir ? ce que les ?quations classiques de la d?mographie soient v?rifi?es. Nous pr?sentons ici notre d?marche dans le cas du d?partement de l'H?rault, dont les statistiques sont particuli?rement mauvaises au milieu du XIXe si?cle. Nous montrons pr?cis?ment les difficult?s, et la mani?re de les surmonter rigoureusement. (FRANCE, CIRCONSCRIPTION ADMINISTRATIVE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, METHODOLOGIE, RECONSTITUTION DE POPULATION)

LA VARIABLE " ETHNIE " COMME CATEGORIE STATISTIQUE

99.46.4 ? fran?ais ? Patrick SIMON, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : simon@ined.fr

Nationalit? et origine dans la statistique fran?aise : les cat?gories ambigu?s (p. 541-568)

Les cat?gories mobilis?es en sciences sociales pour d?crire et analyser les ph?nom?nes li?s ? " l'immigration " ont connu de profondes transformations ces derni?res ann?es. Venant apr?s plus d'un si?cle d'usage exclusif du classement par nationalit? juridique, l'utilisation de la cat?gorie des immigr?s a marqu? une premi?re rupture avec la tradition statistique fran?aise. Les r?f?rences ? l'origine, c'est-?-dire ? l'ascendance des individus, connaissent d?sormais des d?veloppements rapides, ce qui annonce une seconde rupture encore plus d?cisive. Ces ?volutions se produisent dans un contexte d'inadaptation des syst?mes d'enregistrement et de codification construits pour r?pondre ? des pr?occupations diff?rentes, et finalement fort peu scientifiques.

Pour comprendre le d?calage qui s'institue entre l'encodage pratiqu? par l'institution statistique et les questionnements scientifiques portant sur le fait migratoire et ses cons?quences ? long terme sur la soci?t? fran?aise, nous nous proposons de revenir sur l'histoire de la classification des populations li?es ? l'immigration. Ce rapide aper?u nous permettra de mettre en ?vidence l'empreinte du mod?le national sur les cat?gories utilis?es en sciences sociales. La seconde partie de l'article est consacr?e ? l'?valuation des limites et potentialit?s des diff?rentes cat?gories utilis?es dans les ?tudes quantitatives traitant de ph?nom?nes sociaux o? sont impliqu?s des " immigr?s " ou des personnes " issues de l'immigration ". Les probl?mes pos?s par la construction des cat?gories faisant r?f?rence ? l'origine, le plus souvent ethnique, des individus sont abord?s ? partir d'une compilation non exhaustive des exploitations d'enqu?tes r?centes. (FRANCE, STATISTIQUE DEMOGRAPHIQUE, CLASSIFICATION, NATIONALITE, ORIGINE ETHNIQUE, IMMIGRATION)

99.46.5 ? fran?ais ? Alain BLUM, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : blum@ined.fr

Comment d?crire les immigr?s ? ? propos de quelques recherches sur l'immigration (p. 569-588)

Cet article s'interroge sur la pertinence des cat?gories utilis?es, et des cons?quences qui en sont tir?es, dans l'analyse des facteurs de comportement des populations immigr?es, r?alis?es dans deux ouvrages qui ont trait? de ces questions : l'ouvrage Faire France, de Mich?le Tribalat et l'ouvrage Le destin des immigr?s, d'Emmanuel Todd. En analysant en d?tail l'origine des termes et stratifications qui sont ? la base de ces travaux, ainsi que les sch?mas d?monstratifs, il montre comment, souvent, ces cat?gories visent plus ? " justifier " un certain sens commun, et conduisent ? oublier le caract?re multiple du ph?nom?ne migratoire. Cet article sugg?re donc que les d?monstrations propos?es sont plus contenues dans une id?e a priori des diff?renciations, et donc dans la construction m?me des groupes, que comme cons?quence d'une analyse approfondie. (FRANCE, IMMIGRATION, TERMINOLOGIE, CLASSIFICATION)

99.46.6 ? fran?ais ? Jean-Louis RALLU, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : rallu@ined.fr

Les cat?gories statistiques utilis?es dans les DOM-TOM depuis le d?but de la pr?sence fran?aise (p. 589-608)

La classification statistique des populations des colonies, dont l'origine remonte ? l'esclavage, traduit le statut des populations : colons libres, esclaves, plus tard coolies, travailleurs sous contrat, etc. Les populations indig?nes, dont les droits sur le sol ?taient abolis, se voyaient attribuer des statuts de droit particulier. La classification selon l'ethnie prolonge ces distinctions : la hi?rarchie de la couleur ou des origines refl?tant la hi?rarchie sociale. Lorsqu'elle ignore le m?tissage, elle est un instrument de cloisonnement et d'immobilisme social rattachant une personne ? une origine ancestrale unique.

Dans les pays d'immigration, les divers statuts : citoyen, r?sident l?gal, r?fugi?, etc., reproduisent une hi?rarchie sociale qui appara?t li?e ? des diff?rences d'acc?s au march? de l'emploi. (FRANCE, COLONIE, STATISTIQUE DEMOGRAPHIQUE, CLASSIFICATION, ORIGINE ETHNIQUE, STRATIFICATION SOCIALE)

99.46.7 ? fran?ais ? Didier LASSALLE, IUT de Villetaneuse, Universit? Paris XIII, av. J.-B. Cl?ment, 93430 Villetaneuse (France)

E-mail : lassalle@iutv.univ-paris13.fr

La g?n?ralisation progressive du recueil de statistiques ethniques au Royaume-Uni (p. 609-630)

Le Royaume-Uni reconna?t explicitement l'existence de " groupes ethniques minoritaires " au sein de sa population nationale. L'objectif principal de la question ethnique pos?e pour la premi?re fois lors du recensement de 1991 ?tait, officiellement, d'am?liorer la connaissance sociod?mographique de ces populations et de leurs handicaps afin de faciliter la mise en place de politiques sp?cifiques destin?es ? favoriser leur int?gration. Cependant, les limites et les insuffisances de la question ethnique sont nombreuses et ont ?t? mises en ?vidence par l'?valuation des r?sultats du recensement (Census Validation Survey) r?alis?e imm?diatement apr?s celui-ci. Par exemple, la classification utilis?e ne permet pas aux personnes d'origine mixte, ou ? leurs enfants, d'?tre identifi?s correctement, et le taux de couverture varie en fonction de la localisation g?ographique, de l'?ge, du sexe ainsi que de l'origine ethnique des individus. En d?pit de ces d?fauts, la plupart des enqu?tes qui existaient pr?c?demment se sont calqu?es sur ce nouveau standard et la classification ethnique de la population britannique s'est g?n?ralis?e ? tous les domaines du champ social. Enfin, les statisticiens sont ? l'oeuvre pour tenter de trouver des solutions aux probl?mes pos?s en affinant la formulation de la question ethnique dans l'optique du prochain recensement pr?vu pour 2001. (ROYAUME-UNI, MINORITE ETHNIQUE, RECENSEMENT, CLASSIFICATION)

JUILLET-AOUT 1998 ? 53e ANNEE, NUMERO 4

99.46.8 ? fran?ais ? Annabel DESGR?ES du LO?, Orstom, 04 BP 293, Abidjan 04 (C?te d'Ivoire)

E-mail : annabel@abidjan.orstom.ci

Sant? de la reproduction et sida en Afrique subsaharienne : enjeux et d?fis (p. 701-730)

Dans les pays en d?veloppement, l'?pid?mie de sida et les campagnes de pr?vention qu'elle suscite bouleversent l'articulation sexualit?-contraception-procr?ation. ? travers une revue de la litt?rature sur le sujet, cet article a pour objectif de faire une synth?se de l'?tat des connaissances et de la recherche concernant les r?percussions de l'?pid?mie de sida sur la sant? de la reproduction dans les pays africains au sud du Sahara, et des cons?quences qui peuvent en ?tre tir?es pour l'?laboration de programmes sanitaires.

Dans ces pays, l'?pid?mie de sida est fortement d?velopp?e (la proportion de femmes enceintes infect?es par le VIH d?passe souvent 10 %), touche toutes les couches de la population, et intervient dans un contexte familial diff?rent du contexte occidental : polygamie importante, forte instabilit? conjugale, faible pouvoir de d?cision chez les femmes. Elle appara?t susceptible de modifier les comportements sexuels et matrimoniaux, mais aussi, en agissant ? la fois de fa?on indirecte sur la structure de la population et de fa?on directe sur la physiologie de la reproduction, la f?condit? des groupes et des individus. Ainsi, la n?cessit? d'une approche int?gr?e de la pr?vention de cette maladie, qui repr?sente un des plus graves probl?mes de sant? publique auxquels aient ? faire face bon nombre de pays africains, dans les diff?rents programmes d'am?lioration de la sant? de la reproduction, s'impose aujourd'hui. Des liens ?troits devraient ?tre rapidement ?tablis, en particulier entre les programmes de lutte contre le sida et les programmes de planification familiale ainsi que les programmes de protection de la m?re et de l'enfant (PMI). (AFRIQUE AU SUD DU SAHARA, SIDA, RECHERCHE, SANTE DE LA MERE ET DE L'ENFANT)

99.46.9 ? fran?ais ? Shoshana GROSSBARD-SHECHTMAN, Department of Economics, College of Arts and Letters, SDSU, 5500 Campanile Drive, San Diego, CA 92182-4485 (E.-U.), et Clive W. J. GRANGER

Travail des femmes et mariage : du baby-boom au baby-bust (p. 731-752)

Les ?tudes des d?terminants de l'offre sur le march? du travail ne tiennent pas compte, en g?n?ral, des caract?ristiques du march? matrimonial. Cet article s'inspire de la th?orie ?conomique du mariage de Shoshana Grossbard-Shechtman, qui consid?re l'influence qu'exerce l'?tat du march? matrimonial sur la valeur individuelle du temps pass? en mariage. Des travaux pionniers de Louis Henry et d'autres ont d?montr? que des changements dans la taille des cohortes se r?percutent sur l'?quilibre du march? matrimonial. Par cons?quent, on fait l'hypoth?se que des changements de la taille des cohortes se r?percutent sur la valeur du temps des femmes en mariage. Puisque la plupart des femmes sont mari?es ou ont l'intention de se marier, l'analyse implique que des femmes n?es lorsque les naissances sont en augmentation auront un taux d'activit? plus ?lev?. L'hypoth?se a ?t? v?rifi?e en utilisant des s?ries chronologiques sur les taux d'activit? des femmes aux ?tats-Unis et d'autres variables connues pour leur effet sur l'offre sur le march? du travail. Les phases de croissance rapide du taux d'activit? f?minine sont celles de l'augmentation rapide des arriv?es sur le march? matrimonial et donc de l'?mergence des d?s?quilibres ? l'avantage des hommes. De tels accroissements rapides de population ont caract?ris? le baby-boom apr?s la Deuxi?me Guerre mondiale, mais aussi une p?riode plus ancienne de hausse des naissances qui date de la fin des ann?es 1930. La lente progression du taux d'activit? f?minine observ?e ces derni?res ann?es correspond ? l'avanc?e en ?ge des cohortes moins nombreuses n?es pendant le baby-bust. (ETATS-UNIS, POPULATION MARIABLE, GENERATION FEMININE, EFFET DE GENERATION, TRAVAIL FEMININ)

LA CONJONCTURE DEMOGRAPHIQUE EN FRANCE

99.46.10 ? fran?ais ? Catherine de GUILBERT-LANTOINE et Henri LERIDON, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : lantoine@ined.fr

La contraception en France : un bilan apr?s 30 ans de lib?ralisation (p. 785-812)

La contraception a ?t? l?galis?e en France par une loi adopt?e fin 1967. La diffusion des m?thodes contraceptives, notamment la progression de la pilule, s'est ensuite faite rapidement. La derni?re enqu?te r?alis?e en 1994 (INED/INSEE) permet de faire le point sur les pratiques contraceptives. La contraception est g?n?ralis?e ? tous les ?ges : moins de 5 % de femmes prennent le risque d'une grossesse non d?sir?e. On observe une forte progression, dans les g?n?rations successives, de la pratique contraceptive lors des premiers rapports sexuels. La contraception est aujourd'hui essentiellement f?minine et m?dicale : la pilule s'est impos?e, en particulier chez les plus jeunes ; le st?rilet appara?t comme la m?thode relais apr?s la constitution de la famille ; la st?rilisation contraceptive n'occupe qu'une place modeste, r?serv?e ? la fin de la vie f?conde ; les m?thodes traditionnelles sont maintenant marginales ; l'usage du pr?servatif masculin est en progression, surtout chez les jeunes et les personnes seules, souvent utilis? en compl?ment de la pilule, car il est un moyen de contraception autant que de pr?vention des maladies sexuellement transmissibles. (FRANCE, EXTENSION DE LA CONTRACEPTION, ENQUETE)

99.46.11 ? fran?ais ? Magalie BARBIERI, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : barbieri@ined.fr

La mortalit? infantile en France (p. 813-838)

Le XXe si?cle aura remport? une extraordinaire victoire sur la mortalit? des jeunes enfants. Le processus s'est acc?l?r? depuis la Deuxi?me Guerre mondiale avec, dans un premier temps, des progr?s enregistr?s surtout contre la mortalit? post-n?onatale, puis, ? partir de la fin des ann?es soixante, un recul rapide de la mortalit? des premiers jours. La baisse de la mortalit? post-n?onatale est, sans aucun doute, ? mettre au cr?dit de l'am?lioration des conditions de vie de la population et de l'efficacit? des mesures de lutte contre les maladies infectieuses et respiratoires. ? partir de la fin des ann?es soixante, ce sont surtout la m?dicalisation de la grossesse et de l'accouchement et les avanc?es consid?rables en mati?re de n?onatalogie qui ont permis ? la baisse de la mortalit? infantile de se poursuivre. Le niveau aujourd'hui atteint est si faible que la marge de manoeuvre pour de futurs progr?s semble d?sormais ?troite. Pourtant, la survie des jeunes enfants pourrait encore ?tre am?lior?e par une r?duction des diff?rentiels g?ographiques et des disparit?s sociales qui demeurent significatifs. (FRANCE, MORTALITE INFANTILE, BAISSE DE LA MORTALITE, FACTEUR DE MORTALITE)

SEPTEMBRE-OCTOBRE 1998 ? 53e ANNEE, NUMERO 5

99.46.12 ? fran?ais ? Chris GALLEY et Robert WOODS, D?partement de g?ographie, Universit? de Liverpool, Liverpool, L69 3BX (R.-U.)

E-mail : riwoods@liverpool.ac.uk

R?flexions sur la distribution des d?c?s au cours de la premi?re ann?e de vie (p. 921-946)

Le pr?sent article r?examine la th?se, ?nonc?e pour la premi?re fois par Jean Bourgeois-Pichat, selon laquelle une loi universelle r?girait la distribution des d?c?s au cours de la premi?re ann?e de vie. L'examen des donn?es provenant d'un certain nombre de pays, tant pour des p?riodes anciennes que dans des populations contemporaines, montre l'absence d'une telle distribution unique et universelle, mais d?gage sans conteste l'existence d'un certain nombre de configurations distinctes, lesquelles ?voluent dans le temps. On ne peut pas d?duire syst?matiquement de l'?cart entre les donn?es observ?es et celles pr?vues par la " loi de Bourgeois-Pichat " des indications sur la qualit? des donn?es, m?me si cet ?cart peut mettre sur la piste de probl?mes affectant ces donn?es. Finalement, l'examen de la distribution des d?c?s infantiles demeure un moyen efficace d'explication des changements et variations survenant dans les taux de mortalit? infantile des populations d'autrefois comme d'aujourd'hui. (METHODOLOGIE, MORTALITE INFANTILE)

99.46.13 ? fran?ais ? Brigitte BACCA?NI et Denise PUMAIN, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : baccaini@ined.fr

Les migrations dans le syst?me des villes fran?aises de 1982 ? 1990 (p. 947-978)

L'analyse des flux migratoires de ville ? ville montre d'?tonnantes r?gularit?s, tant dans leur configuration g?ographique que dans leur composition sociale. Si les 110 grandes villes fran?aises ont ?chang?, entre 1982 et 1990, plus de 2 millions de migrants, une tr?s faible partie de ces mouvements a eu un effet direct dans la variation quantitative de la population des villes, ces mouvements pouvant ainsi ?tre consid?r?s comme de simples mouvements de substitution.

L'analyse des ?carts, parfois subtils, entre les flux observ?s et ceux que pr?disent les mod?les agr?g?s (du type mod?le gravitaire) permet cependant de mettre en lumi?re les effets de ces migrations sur la croissance diff?rentielle des villes et sur leur transformation sociale. Les villes de l'ouest et du sud apparaissent ainsi, pour la plupart, simultan?ment plus attractives et plus ?mettrices qu'on ne l'attendrait, alors que les villes du nord et les grandes m?tropoles sont au contraire moins attractives et moins ?mettrices que ne le pr?voit un mod?le gravitaire.

? court terme, les migrations touchant les grande villes modifient peu leur structure sociale. L'analyse des ?carts aux mod?les gravitaires appliqu?s aux migrations des diff?rents groupes socioprofessionnels permet de saisir plus finement l'in?gal pouvoir attractif ou r?pulsif des villes vis ? vis de ces diverses cat?gories. (FRANCE, MIGRATION URBAINE-URBAINE, DEVELOPPEMENT URBAIN, STRUCTURE SOCIALE)

99.46.14 ? fran?ais ? Kuakuvi GB?NYON, FASEG, Universit? du B?nin, B.P. 1515, Lom? (Togo)

Effets des erreurs d'?ge sur l'application de la m?thode de Brass ? l'estimation de la f?condit? en Afrique (p. 979-994)

Face aux imperfections des donn?es de f?condit? collect?es en Afrique, William Brass, dans le souci d'aider ? une meilleure connaissance des niveaux de f?condit?, a d?velopp? dans les ann?es soixante-dix une m?thode d'estimation de la f?condit? qui porte son nom. Dans les ann?es qui suivirent la publication de ces travaux, une tr?s large application en a ?t? faite, tant dans son enseignement que dans sa pratique. Cependant, avec la persistance des erreurs de tous genres, en particulier celles portant sur les ?ges des individus, m?me dans les donn?es r?centes, il importe de s'interroger sur la pertinence de la m?thode en pr?sence d'erreurs sur les ?ges. En effet, nos simulations montrent que les r?sultats de cette m?thode sont biais?s par les erreurs d'?ge. Plus pr?cis?ment, la m?thode du rapport P/F de Brass entra?ne, dans presque tous les cas, une surestimation de l'indice synth?tique de f?condit?. (AFRIQUE, METHODOLOGIE, MESURE DE LA FECONDITE, ERREUR, AGE)

NOVEMBRE-DECEMBRE 1998 ? 53e ANNEE, NUMERO 6

99.46.15 ? fran?ais ? France MESL? et Jacques VALLIN, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

E-mail : mesle@ined.fr

?volution et variations g?ographiques de la surmortalit? masculine. Du paradoxe fran?ais ? la logique russe (p. 1079-1102)

Dans les pays occidentaux, depuis un si?cle, et notamment dans les ann?es 1950 ? 1980, la surmortalit? masculine s'est consid?rablement accrue alors que l'esp?rance de vie augmentait, donnant ? penser que les femmes ont davantage que les hommes profit? du progr?s sanitaire. Pourtant, durant toute cette p?riode, un ph?nom?ne d'apparence contraire caract?rise les variations g?ographiques : plus l'esp?rance de vie est forte, plus la diff?rence entre sexes est faible. Ce paradoxe, particuli?rement net en France, s'explique par le fait que les causes de d?c?s qui dominent la g?ographie de la mortalit? ne sont pas les m?mes que celles qui se trouvent pour l'essentiel ? l'origine des progr?s de l'esp?rance de vie. Dans le premier cas, il s'agit surtout de causes sp?cifiquement masculines, au premier rang desquelles figure l'alcoolisme, alors que dans le second, ce sont les maladies cardio-vasculaires et les cancers, dont l'?volution est plus favorable aux femmes.

Dans les pays de l'Est, et tout particuli?rement en Russie, o? la mortalit? a augment? au cours des trente derni?res ann?es, on observe, au contraire, une parfaite coh?rence entre le relief g?ographique de la mortalit? et l'?volution de l'esp?rance de vie : les m?mes causes (notamment celles li?es ? l'alcool et ? la violence) ?tant responsables ? la fois des variations g?ographiques de l'?cart entre sexes et d'une grande part de la d?t?rioration de la situation sanitaire du pays. (FRANCE, RUSSIE, MORTALITE DIFFERENTIELLE, DIFFERENCE ENTRE SEXES, TENDANCE DE LA MORTALITE, REPARTITION GEOGRAPHIQUE, CAUSE DE DECES)

99.46.16 ? fran?ais ? Patrick HEUVELINE, Population Research Center, NORC, 1155 E. 60th Street, Chicago, IL 60637 (E.-U.)

L'insoutenable incertitude du nombre : estimations des d?c?s de la p?riode Khmer rouge (p. 1103-1118)

Cet article pr?sente les diff?rentes m?thodes employ?es pour estimer la mortalit? pendant la p?riode Khmer Rouge, m?thodes regroup?es en deux principaux types : la m?thode par ?chantillonnage et la m?thode " r?siduelle ". Le premier type s'appuie sur des entretiens ? partir desquels est estim?e la proportion de survivants parmi les proches des personnes interrog?es. Avec le second type d'approche, la mortalit? n'est pas observ?e mais mesur?e indirectement par diff?rence entre l'?volution des effectifs, les naissances et les migrations internationales.

La premi?re approche a g?n?ralement fourni des estimations de l'exc?dent de mortalit? durant cette p?riode plus ?lev?es (de 1,5 ? 2 millions) que la seconde (1 million ou moins). Tout en discutant des m?rites respectifs des deux approches, cet article s'efforce de comprendre l'incompatibilit? apparente des estimations existantes en s'int?ressant ?galement ? l'incertitude inh?rente ? toute proc?dure de mesure.

Si, dans le contexte du Cambodge, l'approche r?siduelle est susceptible de fournir des r?sultats relativement plus robustes que l'?chantillonnage, les donn?es d'enqu?te renseignent ?galement sur les causes de d?c?s. Une d?composition par cause est plus d?licate quand les d?c?s sont estim?s r?siduellement, mais il est n?anmoins possible d'isoler les morts violentes en faisant une hypoth?se sur la structure par ?ge de la mortalit? sous-jacente. Dans le cas du Cambodge, les r?sultats de cette approche apparaissent tout ? fait compatibles avec ceux obtenus par ?chantillonnage. (CAMBODGE, MESURE DE LA MORTALITE, ESTIMATION, METHODOLOGIE)

99.46.17 ? fran?ais ? Jacqueline MARTIN, UFR Sciences, Espaces et Soci?t?s, D?partement d'?conomie, 5 all?es Antonio-Machado, 31058 Toulouse Cedex 1 (France)

Politique familiale et travail des m?res de famille : perspective historique 1942-1982 (p. 1119-1154)

La perspective historique et la prise en consid?ration du contexte socio-institutionnel mettent en ?vidence la mont?e d'une opposition au travail professionnel des femmes mari?es afin qu'elles soient prioritairement et ? plein temps des m?res, des m?nag?res et des ?ducatrices. La politique familiale adopt?e dans les ann?es 40 est marqu?e par ce processus historique. Elle appara?t comme le fruit de cinquante ans de d?bats sur la place des femmes mari?es entre famille et activit? professionnelle.

Par un retour sur les fondements de la politique ?conomique en faveur des familles mise en oeuvre apr?s 1945, et ? partir de donn?es pr?cises et in?dites sur l'Allocation de Salaire Unique, l'auteur montre que l'ASU constitue la pi?ce ma?tresse de l'objectif nataliste et repose en priorit? sur une politique ?conomique incitative visant ? limiter la salarisation des femmes d?s le mariage. En raison de la r?gle de progressivit? selon le rang de l'enfant appliqu?e ? cette allocation, l'incitation ? l'inactivit? diff?re selon le nombre d'enfants ? charge et varie dans le temps en fonction des r?formes de la politique familiale.

La reconstitution et l'?volution des montants des prestations familiales compar?s au salaire f?minin, selon trois tailles de familles permet de relativiser les interpr?tations ant?rieures des mouvements de l'activit? f?minine apr?s guerre. (FRANCE, CONDITION FEMININE, TRAVAIL FEMININ, SALAIRE, ALLOCATIONS FAMILIALES, POLITIQUE NATALISTE)

99.46.18 ? fran?ais ? Myriam KHLAT, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France), Catherine SERMET, Centre de recherche, d'?tude et de documentation en ?conomie de la sant? (Credes), Paris (France), et Dominique LAURIER, Laboratoire d'?pid?miologie et d'analyse du d?triment sanitaire, 92260 Fontenay-aux-Roses (France)

E-mail : khlat@ined.fr

La morbidit? dans les m?nages originaires du Maghreb, sur la base de l'enqu?te Sant? de l'Insee, 1991-1992 (p. 1155-1184)

Sur la base des donn?es de l'Enqu?te Sant? Insee-Credes de 1991-1992, cet article d?crit la morbidit?, ainsi que d'autres indicateurs li?s ? la sant?, au sein des m?nages ? chef ressortissant d'un pays du Maghreb. Toutes les analyses sont ajust?es sur l'?ge et la CSP, et la comparaison est faite par rapport aux membres des m?nages ? chef fran?ais. Il appara?t que les membres des m?nages originaires du Maghreb d?clarent beaucoup moins de maladies, avec un ?cart plus important pour les hommes que pour les femmes. L'examen des diff?rences par chapitre de la classification des maladies met en ?vidence une protection remarquable des hommes par rapport aux maladies de l'appareil circulatoire, et ? l'oppos? une surexposition des femmes aux maladies endocriniennes et m?taboliques. Du point de vue des facteurs de risque pour la sant?, l'analyse montre que les hommes dans ces m?nages fument autant que ceux du groupe de r?f?rence, mais les femmes significativement moins, et qu'en revanche celles-ci souffrent d'un probl?me de surpoids, avec une proportion d'ob?ses deux fois plus ?lev?e que dans le groupe des m?nages ? chef fran?ais. Ces r?sultats, en accord avec ceux d'une ?tude pr?c?dente sur la mortalit? diff?rentielle des immigr?s marocains en France, sont discut?s en termes de probl?mes de d?claration, de facteurs de s?lection et de facteurs de protection. (FRANCE, AFRIQUE DU NORD, IMMIGRANT, MORBIDITE)

99.46.19 ? fran?ais ? Mohamed DOUIDICH, Direction de la statistique, BP 178, Rabat (Maroc)

E-mail : mdouidich@statistic.gov.ma

Emploi, ch?mage et strat?gies familiales au Maroc (p. 1185-1206)

La multiplication des entreprises de type familial au Maroc retient l'attention pour deux raisons : le taux de ch?mage est trois fois moindre parmi les m?nages propri?taires d'une affaire familiale, et deux emplois sur trois sont le fait de ce secteur d'activit?. L'analyse de la structure d?mographique et socioprofessionnelle du m?nage et des logiques qui am?nent cette unit? familiale ? se porter ? la fois comme consommatrice et cr?atrice d'emploi, permet de comprendre les strat?gies familiales en mati?re d'emploi au Maroc.

Marqu?es par une grande diversit? et essentiellement fond?es sur la pluriactivit?, ces strat?gies consistent ? affecter les membres les moins comp?titifs ? l'entreprise familiale, et ? soutenir l'insertion des mieux form?s dans des activit?s salari?es plus lucratives. Elles sont, cependant, confront?es ? l'inad?quation de l'emploi familial au cursus des jeunes membres actifs, et ? la tendance de ces derniers ? acc?der ? un statut qui les " affranchisse " des liens de d?pendance induits par l'activit? dans l'entreprise familiale. Cette derni?re risque alors de trouver sa limite en tant qu'alternative d'emploi et facteur de coh?sion familiale, ? moins que l'accumulation financi?re r?alis?e ne permette de s'engager dans une v?ritable activit? d'entreprise. (MAROC, MENAGE, EMPLOI, TRAVAIL FAMILIAL, SALARIES)

JANVIER-FEVRIER 1999 ? 54e ANNEE, NUMERO 1

99.46.20 ? fran?ais ? Catherine VILLENEUVE-GOKALP, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

La double famille des enfants de parents s?par?s (p. 9-36)

L'augmentation des ruptures conjugales et des remises en couple suscite de nombreuses interrogations sur leurs cons?quences pour les enfants. Les sources statistiques courantes sont insuffisantes pour les conna?tre. Aussi, l'INED a organis? deux enqu?tes, en 1986 et en 1994, pour saisir la situation familiale des enfants dont les parents ne vivent pas ensemble.

En 1994, 17 % des enfants mineurs ne vivaient plus avec leurs deux parents, soit pr?s de 20 % de plus qu'en 1986. L'augmentation des ruptures familiales a eu pour cons?quence un accroissement des familles monoparentales, mais elle n'a pas entra?n? une progression des familles recompos?es. En 1994, 11,5 % des enfants vivaient dans une famille monoparentale, 4,6 % dans une famille recompos?e et 1,1 % ?taient s?par?s de leurs deux parents et vivaient dans un autre foyer.

Le r?seau familial des enfants ne vivant pas avec leurs deux parents est, soit plus large que celui des enfants de parents unis (un enfant sur deux ayant un beau-parent et un sur dix en ayant deux simultan?ment), soit r?duit de moiti? (pr?s d'un enfant sur quatre ayant au moins un parent d?c?d? ou inconnu). Le risque majeur est celui d'une augmentation des enfants " priv?s " de p?re : 15 % de l'ensemble des enfants ne vivent pas avec lui, contre 12 % huit ans plus t?t. Parmi ces enfants, un sur trois ne le voit jamais, et cette proportion n'a pas vari? depuis 1986. En revanche, les enfants qui continuent ? voir leur p?re apr?s la s?paration tendent ? le voir plus souvent que par le pass? : entre 1986 et 1994, la proportion d'enfants qui voient leur p?re au moins un week-end sur deux a augment? d'un tiers, pour atteindre 40 % en 1994. Les rencontres entre le p?re et ses enfants sont plus fr?quentes lorsque le p?re ne se remet pas en couple et n'a pas d'autres enfants et lorsque la m?re a rencontr? un nouveau compagnon avec lequel elle ne cohabite pas. Quant aux adolescents, ils habitent plus souvent chez leur p?re que les enfants plus jeunes, mais ceux qui vivent chez leur m?re ont tendance ? voir leur p?re moins souvent que leurs cadets. (FRANCE, DESINTEGRATION DE LA FAMILLE, COMPOSITION DE LA FAMILLE, ENFANT, PARENT)

99.46.21 ? fran?ais ? Bernard ZARCA, CNRS, Paris

Proximit?s socioprofessionnelles entre germains et entre alli?s : une comparaison dans la moyenne dur?e (p. 37-72)

Les ph?nom?nes d'h?ritage de la position socioprofessionnelle du p?re par chacun des fr?res a?n? et benjamin ou du statut d'activit? de la m?re par chacune des soeurs a?n?e et benjamine (voire les transferts au gendre ou ? la bru de cette position ou de ce statut), ainsi que la tendance ? ce que les fr?res (resp. les soeurs, les beaux-fr?res ou les belles-soeurs) h?ritent ensemble (tendance que nous appelions : compl?mentarit?) avaient ?t? mis en ?vidence pour l'ann?e 1976 par l'?tude des fratries que l'enqu?te R?seaux familiaux, effectu?e par l'Ined cette ann?e-l?, permettait d'?chantillonner.

Ces ph?nom?nes sont-ils stables dans le temps ? L'enqu?te Proches et parents effectu?e par l'Ined en 1990 permettant de composer un ?chantillon de fratries ?quivalent au pr?c?dent, une comparaison dans la moyenne dur?e est possible.

Les ph?nom?nes d'h?ritage ou de transfert ?tudi?s persistent dans le temps, dans la quasi-totalit? de l'espace social, mais avec une force variable, telle que la tendance soit ? une plus grande ?galit? entre les germains. Par contre, les ph?nom?nes de compl?mentarit? tendent ? s'estomper, sauf pour les petits ind?pendants, c'est-?-dire dans les milieux les plus traditionnels de la soci?t? fran?aise. Cette constatation est coh?rente avec ce que l'on sait des transformations de la famille au cours de la p?riode consid?r?e, notamment avec la plus grande individualisation de ses membres. (FRANCE, FAMILLE, MOBILITE SOCIALE INTERGENERATIONNELLE, FRATRIE)

99.46.22 ? fran?ais ? Nicolas BOURGOIN, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

Suicide et activit? professionnelle (p. 73-102)

Cet article met en ?vidence un effet variable de l'inactivit? sur le suicide selon le sexe et l'?ge, les hommes d'?ge moyen apparaissant les plus sensibles ? la perte d'un emploi. Chez les personnes ayant un emploi, le taux de suicide augmente ? mesure que l'on descend dans l'?chelle sociale, comme c'est le cas pour la mortalit? g?n?rale. L'analyse des corr?lations entre fr?quence du ch?mage, niveau de revenu et d'?ducation, d'une part, et fr?quence des suicides, d'autre part, permet de d?composer le lien profession/suicide et fait ressortir la situation particuli?re -- favorable ou d?favorable -- de chaque groupe professionnel : les instituteurs et les cadres, par exemple, se suicident davantage que ne le voudrait leur niveau d'?ducation ou de revenu. Ce r?sultat tend ? montrer qu'au mode de vie, li? au niveau social, s'ajoutent d'autres effets propres ? l'activit? professionnelle elle-m?me et aux conditions de son exercice.

Enfin, l'analyse du mode op?ratoire selon la profession permet de rendre compte d'une partie des ?carts observ?s, les professions les plus suicidaires ?tant aussi celles qui utilisent les moyens les plus radicaux. (FRANCE, SUICIDE, MORTALITE DIFFERENTIELLE, CHOMAGE, CATEGORIE SOCIO-PROFESSIONNELLE)

99.46.23 ? fran?ais ? Georges TAPINOS, INED, 133 Boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 (France)

Paul Leroy-Beaulieu et la question de la population. L'imp?ratif d?mographique, limite du lib?ralisme ?conomique (p. 103-124)

On se propose dans cet article de retracer l'?volution de la pens?e d'un ?conomiste malthusien et lib?ral, Paul Leroy-Beaulieu (1843-1916), confront? au ralentissement de l'accroissement de la population fran?aise ; de s'interroger sur la nature et la port?e de la critique de Malthus, affirmation d'une loi de population post-malthusienne pour les pays avanc?s ou remise en cause fondamentale de la vision malthusienne ; de montrer le caract?re ambigu et illusoire de la tentative de r?conciliation d'une vision lib?rale du syst?me ?conomique et de l'imp?ratif politique de r?g?n?ration d?mographique. (FRANCE, HISTOIRE, THEORIE DE LA POPULATION, LIBERALISME)


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