ANNALES DE DEMOGRAPHIE HISTORIQUE

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France (Paris) 84

ANNALES DE DEMOGRAPHIE HISTORIQUE

1997

EPIDEMIES ET POPULATION

99.84.1 ? fran?ais ? Bruce FETTER, History Department, UW-M, P.O. Box 413, Milwaukee, WI 53201 (E.-U.)

Trois si?cles de politiques gouvernementales en faveur de la sant? publique : un premier aper?u (p. 27-46)

Gr?ce ? l'action men?e par les gouvernements, le taux annuel de mortalit? est pass?, depuis le d?but du XVIIIe si?cle, d'environ 40 % ? moins de 10 %. La politique de sant? publique a b?n?fici? des progr?s de la m?decine, de la volont? des dirigeants et des ressources financi?res. Cet article ?tudie les initiatives gouvernementales prises pour r?duire la mortalit? caus?e par la famine, la variole, les eaux pollu?es et la tuberculose. Malgr? des m?thodes diff?rentes, les ?tats d'Asie, d'Europe et d'Am?rique du Nord ont r?ussi ? r?duire cette mortalit? de pr?s 15 %. (DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, BAISSE DE LA MORTALITE, POLITIQUE ,SANITAIRE)

99.84.2 ? fran?ais ? Peter SK?LD, Demographic Data Base, Ume? University, Ume? (Su?de)

Les effets de la vaccination antivariolique en Su?de : protection des enfants et menace nouvelle pour les adultes (p. 47-87)

La variole a ?t? l'une des principales causes de mortalit? au XVIIIe si?cle. Cet article montre l'importance de la ma?trise de cette maladie dans le d?clin de la mortalit? au XIXe si?cle et pr?cise ce que fut l'?volution de la structure par ?ge de la mortalit? variolique. La perception de la maladie par la population permet de rendre compte aussi bien des r?actions face aux ?pid?mies et aux soins que de l'accueil fait ? la vaccine. Les r?percussions de la variole ne se limitent pas ? la mortalit?, les calculs effectu?s sur cinq paroisses su?doises prouvent que la nuptialit? et les strat?gies matrimoniales en ?taient affect?es. Les principaux ?l?ments de la mise en place de la vaccination au d?but du XIXe si?cle sont analys?s, qu'il s'agisse de la g?ographie de cette pratique m?dicale nouvelle ou des facteurs qui facilitent son implantation. Enfin, l'article reprend la question d?battue des causes de la disparition de la variole, r?sultat de la vaccination ou simple cons?quence de la baisse de la virulence du virus. Il d?monte les arguments des partisans de cette derni?re explication et plaide en faveur de l'action d?cisive de la vaccination sur le d?clin spectaculaire de la vaccination variolique. (SUEDE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, BAISSE DE LA MORTALITE, VARIOLE, VACCINATION)

99.84.3 ? fran?ais ? Olivier FARON, Centre Roland Mousnier, Paris IV-Sorbonne, 1 rue Victor-Cousin, 75230 Paris Cedex 05 (France)

Le chol?ra ? Milan en 1836 (p. 89-114)

L'?pid?mie de chol?ra de 1836 constitue la principale crise de mortalit? milanaise de l'ensemble du XIXe si?cle, m?me si elle est moins importante que dans d'autres villes et qu'elle n'affecte pas en profondeur la population citadine. Une documentation originale comme les livres des morts permet d'en proposer une analyse d?taill?e. Il s'agit d'une ?pid?mie de type ? clocher unique concentr?e sur les mois estivaux (essentiellement la deuxi?me quinzaine de juillet et le d?but du mois d'ao?t), qui frappe principalement les femmes et les personnes ?g?es. Des maisons de secours sont cr??es rapidement pour r?pondre aux difficult?s. La g?ographie du chol?ra est particuli?rement int?ressante. Elle montre que ce sont surtout les marges de la cit? qui ont ?t? touch?es. Il semble alors possible d'affirmer le r?le central d'activit?s comme le mara?chage. Non seulement, elles supposaient le recours ? l'eau et aux mati?res f?cales, dont la dangerosit? est connue, mais elles entra?naient aussi de nombreux d?placements. (ITALIE, VILLE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, CHOLERA, EPIDEMIE)

99.84.4 ? fran?ais ? Josep BERNABEU MESTRE et Teresa BALLESTER ARTIGUES, Hist?ria de la Ci?ncia, Departament de Salut P?blica, Universitat d'Alacant, Campus de Sant Joan, Ap. de Correus, 374, 03080 Alacant (Espagne)

Le retour d'un p?ril : la l?pre dans l'Espagne contemporaine, 1878-1932. Aspects d?mographique et socio-sanitaire (p. 115-134)

Cet article aborde les aspects d?mographique et socio-sanitaire de la pand?mie de l?pre qui a touch? la population espagnole au cours de la p?riode contemporaine. Puis, apr?s avoir expos? les difficult?s ?prouv?es dans l'?laboration de statistiques fiables sur la morbidit? l?preuse, il d?crit la g?ographie de la pand?mie. De m?me, ? partir des t?moignages d'observateurs privil?gi?s de l'?poque, il analyse les causes de l'apparition et de l'aggravation de la l?pre en accordant une place particuli?re ? l'influence des mouvements migratoires. Enfin, il d?crit la r?ponse collective, tant publique que priv?e, apport?e durant cette p?riode au probl?me de sant? publique pos? par la l?pre. (ESPAGNE, HISTOIRE, EPIDEMIOLOGIE)

99.84.5 ? fran?ais ? Scarlett BEAUVALET, Centre Roland Mousnier, Paris IV-Sorbonne, 1 rue Victor-Cousin, 75230 Paris Cedex 05 (France), et Pierre BOUTOUYRIE, Service de Pharmacologie, H?pital Broussais, Paris (France)

Du geste qui tue au geste qui sauve. ?pid?mies et proc?dures m?dicales invasives ? Paris au XIXe si?cle : l'exemple de la maternit? de Port-Royal (p. 135-154)

Au XIXe si?cle, les ?pid?mies de fi?vre puerp?rale ont exerc? des ravages dans les maternit?s et les services d'accouchement hospitalier. D?s le milieu du si?cle, la question de la recherche des causes de ces ?pid?mies a occup? les d?bats ? l'Acad?mie de M?decine, mais les m?canismes n'ont pu ?tre clairement mis en ?vidence que dans les ann?es 1880. Nous nous sommes propos?, dans cet article, de mettre en ?vidence les relations entre la progression des gestes m?dicaux invasifs et la survenue des ?pid?mies. En effet, le progr?s des techniques (instruments, proc?d?s op?ratoires et anesth?sie) a entra?n? un recours croissant aux gestes invasifs. Or, ce progr?s co?ncide avec une augmentation des ?pid?mies de fi?vre, lesquelles ont ?t? particuli?rement meurtri?res entre 1850 et 1870. Nous avons tent? de montrer les r?actions du corps m?dical face ? ce fl?au, ainsi que les r?percussions sur la compr?hension du ph?nom?ne contagieux jusqu'? la r?volution antiseptique. (FRANCE, HISTOIRE, EPIDEMIE, FIEVRE PUERPERALE, ACCOUCHEMENT A L'HOPITAL, MEDECINE)

99.84.6 ? fran?ais ? Frans VAN POPPEL, NIDI, P.O. Box 11650, 2502 AR La Haye (Pays-Bas), et Cor VAN DER HEIJDEN, Lyc?e de Tilburg, Tilburg (Pays-Bas)

Les effets controvers?s de l'adduction d'eau sur la sant? des populations. Bilan des recherches et exp?rimentation sur une ville des Pays-Bas (Tilburg) (p. 157-204)

De nombreuses ?tudes portant sur la baisse de la mortalit? europ?enne ? la fin du XIXe si?cle et au d?but du XXe citent la distribution d'eau salubre parmi les principaux facteurs explicatifs du ph?nom?ne. Il est ?galement admis que l'am?lioration de l'approvisionnement en eau influe fortement sur le niveau de la mortalit? dans les pays en voie de d?veloppement. Cependant, d?s qu'ils d?sirent ?valuer cet impact de la distribution d'eau sur la sant? publique, les chercheurs sont confront?s ? de multiples difficult?s m?thodologiques. Le m?me constat s'impose dans les travaux historiques sur ce th?me. Cet article passe en revue les ?l?ments de preuve issus de la recherche historique, au regard des probl?mes m?thodologiques mis en lumi?re par les actuelles ?tudes d'impact. Gr?ce ? l'utilisation de donn?es plus pr?cises provenant de la ville hollandaise de Tilburg, un grand nombre des points faibles habituels ont pu ?tre surmont?s. Mais dans ces conditions, il est impossible de d?montrer une quelconque influence de l'utilisation des conduites d'eau sur le niveau de la mortalit? juv?nile. L'article s'attache en dernier lieu ? tester quelques facteurs susceptibles d'expliquer cet ?chec. (PAYS-BAS, VILLE, HISTOIRE, ALIMENTATION EN EAU, BAISSE DE LA MORTALITE, METHODOLOGIE)

1998

LE MARIAGE, R?GLES ET PRATIQUES

99.84.7 ? fran?ais ? Agn?s WALCH, Centre Roland Mousnier, Paris IV-Sorbonne, 1 rue Victor-Cousin, 75230 Paris Cedex 05 (France)

Le choix du conjoint id?al dans les manuels catholiques de vie conjugale en France ? l'?poque moderne (p. 7-23)

A partir du XVIIe si?cle, les comportements familiaux et conjugaux sont entr?s dans le champ des pr?occupations des hommes d'?glise qui en ont expliqu? les r?gles dans des ouvrages sp?cialement ?crits ? l'usage des la?cs mari?s. Cette ?tude sur le choix du conjoint id?al a ?t? r?alis?e ? partir d'un corpus de vingt-et-un manuels de vie conjugale, s'?chelonnant sur l'ensemble de la p?riode moderne, avec une ?poque f?conde entre 1643 et 1737. La premi?re g?n?ration des auteurs, souvent j?suites, marqu?e par l'Introduction ? la vie d?vote de Fran?ois de Sales, pr?sente avec optimisme le mariage. Apr?s 1680, la production se teinte de pessimisme en se tarissant. D?sireux de convertir les attitudes profanes, les clercs condamnent les mariages d'argent, d'ambition, motiv?s par la passion amoureuse ou forc?s par les parents. Ils souhaitent que naisse une v?ritable affection conjugale, parce qu'ils envisagent le mariage comme une union spirituelle, o? les conjoints s'aident mutuellement, par leurs pri?res et leurs actions, ? gagner leur salut. C'est pourquoi le partenaire id?al est celui qui partage la m?me foi. Ces manuels, d?passant les simples prescriptions morales, recommandent tous une endogamie confessionnelle, qui seule rend possible une vie spirituelle en couple. (FRANCE, HISTOIRE, CHOIX DU CONJOINT, CATHOLICISME, EDUCATION MATRIMONIALE)

99.84.8 ? fran?ais ? Flora MADIC, 4 rue du Bois Mally, 1205 Gen?ve (Suisse)

Un syst?me complexe d'alliance, l'exemple de Masse (Suisse) (p. 25-58)

L'?tude pr?sent?e ici s'inscrit en faux contre l'id?e fort r?pandue selon laquelle l'h?ritage ?galitaire ne pouvait que morceler, au fil des partages, le patrimoine familial. L'observation pr?cise des alliances sur plusieurs g?n?rations dans le village de Masse (Suisse) montre que le partage ?galitaire permet surtout de r?partir et de faire circuler les terres au sein de l'ensemble de la communaut?. De ce point de vue, le sens des redoublements d'alliance ? un groupe (dans la consanguinit?) ou ? plusieurs groupes (rencha?nements d'alliance), sur une ou plusieurs g?n?rations, n'est pas d'aboutir ? la reconstitution d'une exploitation familiale viable, d'autant plus que les acqu?ts du couple composent une part importante de la nouvelle propri?t?. Dans une soci?t? sans sous-groupes apparents et sans r?gle explicite d'alliance, sur quoi le syst?me d'alliance peut-il se fonder ? L'auteur propose d'analyser les parent?les dans une perspective relationnelle, en particulier suivant un dualisme familial et politique qui met en jeu ? la fois la famille, les r?seaux d'alliance matrimoniale et politique, la division sociale et la coh?sion communautaire. La bipartition villageoise pourrait favoriser l'?change matrimonial en assurant, par une succession de ruptures et de r?agencements, la r?partition et la circulation des individus dans toute la soci?t?, conform?ment ? la logique d?ploy?e par l'h?ritage. Sous une endogamie revendiqu?e, ce dualisme villageois permettrait, tout en restant entre soi, l'union avec ceux de l'autre groupe, l'?change avec l'autre. (SUISSE, HISTOIRE, SOCIOLOGIE RURALE, COUTUME MATRIMONIALE, HERITAGE, PROPRIETE)

99.84.9 ? fran?ais ? Edith SAURER, European University Institute, Badia Fiesolana, Via dei Roccettini 9, I-50016 San Domenico di Foespme (Italie)

Belles-m?res et beaux-fils. Au sujet du choix du partenaire en Autriche vers 1800 (p. 59-71)

L'article traite de l'interdit de l'endogamie et de la croissance du nombre des mariages entre parents proches en Autriche. Il tente d'analyser les motivations qui conduisent des beaux-parents et des beaux-enfants ? nouer ou ? souhaiter nouer une relation sentimentale et matrimoniale. A partir de la loi sur le mariage de Joseph II, l'interdiction des 4e et 3e degr?s de parent? et d'alliance en ligne collat?rale est supprim?e. On enregistre alors non seulement un accroissement du nombre des mariages entre parents, mais aussi une fr?quence nouvelle de configurations qui n'?taient pas concevables auparavant. Il s'agit des mariages entre beau-fr?re et belle-soeur, mais surtout entre des beaux-parents et leurs beaux-enfants. La convergence entre l'incitation des contraintes ?conomiques et les relations d'amour nou?es au quotidien semblent rendre compte de tels choix. (AUTRICHE, HISTOIRE, CHOIX DU CONJOINT, ENDOGAMIE, LEGISLATION)

99.84.10 ? fran?ais ? Frans VAN POPPEL, Aart C. LIEFBROER et Wendy J. POST, NIDI, P.O. Box 11650, 2502 AR La Haye (Pays-Bas)

Vers une plus grande homogamie d'?ge entre conjoints : diff?rences entre les classes sociales et diff?rences r?gionales aux Pays-Bas, 1812-1912 (p. 73-110)

Les contemporains comme les historiens ont consid?r? que la diff?rence d'?ge au mariage ?tait un excellent indicateur du caract?re de la relation conjugale. Sont ici analys?s trois m?canismes qui pourraient d?terminer l'?ge de l'?poux choisi : les pr?f?rences culturelles en faveur d'un ?ge donn?, le r?le jou? par les tierces personnes et la structure du " march? matrimonial ". Au cours du XIXe si?cle, ces trois m?canismes ont jou? si bien qu'ils ont entra?n? une r?duction de l'?cart d'?ge entre ?poux au mariage. L'?tude porte sur 60 000 premiers mariages c?l?br?s dans un grand nombre de municipalit?s des Pays-Bas entre 1812 et 1912. La m?thode utilis?e est l'analyse log-lin?aire des diff?rences d'?ges. L'?ge des ?poux se rapproche constamment ? partir de la deuxi?me d?cennie du XIXe si?cle. Jusqu'? 1870, la convergence s'effectue lentement, en commen?ant par les r?gions c?ti?res. Apr?s 1870, une forte r?duction de l'?cart d'?ge s'observe dans les cat?gories sociales les plus humbles, en particulier dans les r?gions occidentales et septentrionales des Pays-Bas. Avec un retard de quelques d?cennies, la classe ais?e et celle des professions intellectuelles adoptent ? leur tour ce nouveau comportement matrimonial. L'article montre en quoi ces r?sultats concordent avec le sch?ma explicatif expos? initialement. (PAYS-BAS, HISTOIRE, AGE AU MARIAGE, CHOIX DU CONJOINT, HOMOGAMIE)

99.84.11 ? fran?ais ? Maurice GARDEN, ?cole Normale Sup?rieure de Cachan, 61 avenue du Pr?sident Wilson, 94235 Cachan Cedex (France)

Mariages parisiens ? la fin du XIXe si?cle : une micro-analyse quantitative (p. 111-133)

Un ?chantillon de mille actes de mariage enregistr?s dans les mairies des vingt arrondissements de Paris et dans quelques villes du d?partement de la Seine au mois de janvier 1885 donne lieu ? une analyse des caract?ristiques d?mographiques et socio-professionnelles d'une petite population, dont la d?finition est de rassembler des individus qui connaissent le m?me ?v?nement, le mariage, dans un m?me ensemble g?ographique, Paris et sa banlieue, dans un m?me temps. Si les caract?ristiques d?mographiques de cette population ne font que confirmer les donn?es connues par les publications de la Statistique G?n?rale de la France : ?ge moyen des ?poux tr?s sup?rieur ? celui des ?pouses, importance de l'immigration, une ?tude plus fine de la source confirme qu'elle n'a pas ?t? assez approch?e dans toute sa richesse. Les relations entre les nouveaux ?poux et leurs parents, la survie des parents au moment du mariage de leurs enfants, la pr?sence ou l'absence des parents vivants au moment du mariage soulignent les diff?rences entre Parisiens de naissance et les autres nouveaux mari?s. De nombreux d?tails illustrent aussi bien la solidit? des liens familiaux que les entorses ? ceux-ci (s?paration des parents, divorces). L'analyse compar?e des professions des ?poux, de celles de leurs parents et de celles des quatre t?moins obligatoires de chaque acte de mariage, est aussi d'un grand int?r?t pour une approche des formes de voisinage, de sociabilit? ou de solidarit?s dans la grande ville, en cette fin du dix-neuvi?me si?cle. (FRANCE, CAPITALE, ACTE DE MARIAGE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, SOCIOLOGIE URBAINE)

99.84.12 ? fran?ais ? Fran?ois-Joseph RUGGIU, Centre Roland Mousnier, Paris IV-Sorbonne, 1 rue Victor-Cousin, 75230 Paris Cedex 05 (France)

Les mots pour le dire : m?nages et familles ? Laon au d?but du XVIIIe si?cle (p. 135-162)

Le registre des grains de la ville de Laon, dress? en 1709 lors du " grand hyver ", permet de mener une ?tude classique de la structure d'une partie significative des m?nages d'une ville moyenne fran?aise au XVIIIe si?cle. La taille des m?nages y ?tait relativement grande et une proportion inhabituelle d'entre eux ?tait ?largie ? un collat?ral. En outre, l'?tude du vocabulaire employ? par les d?clarants permet de mesurer le basculement progressif d'une conception de la famille fond?e sur la notion de cor?sidence ? une conception fond?e sur la notion de parent?. (FRANCE, VILLE, HISTOIRE, DIMENSION DU MENAGE, COMPOSITION DU MENAGE, TERMINOLOGIE)

99.84.13 ? fran?ais ? Isabelle CAUBET, 138 avenue des Minimes, B?t. 32, 31200 Toulouse (France)

Approches d?mographiques et sociales des m?nages toulousains en 1695 (p. 163-193)

Le recensement de la capitation de 1695 ? Toulouse r?v?le une typologie des m?nages identique au mod?le septentrional, avec de fortes proportions de m?nages simples et de " solitaires ". Ainsi, bien que les coutumes soient celles des r?gions m?ridionales, les m?nages complexes sont tr?s peu nombreux. En fait, le milieu urbain semble exclu du clivage nord-sud, en raison de multiples crit?res qui lui sont sp?cifiques et qui ne favorisent pas la cohabitation de plusieurs g?n?rations sous le m?me toit. La taille et la structure des m?nages varient en fonction de l'appartenance sociale de leur chef. En fait, chaque rang social s'accompagne de conditions de vie sp?cifiques. Elles entra?nent g?n?ralement une mortalit? et une f?condit? diff?rentielles qui influent sur la composition et la taille des familles. La fr?quence du remariage et la pr?sence de domestiques peuvent moduler les observations ponctuelles que donne le recensement. Quant aux domestiques, tr?s nombreux ? Toulouse, ils font partie int?grante du m?nage. Ils n'ont pas seulement la fonction ostentatoire qu'on leur pr?te. Ils ont g?n?ralement une vraie utilit? aupr?s des membres de la famille. Ainsi, il appara?t que la pr?sence de domestiques est souvent li?e ? la composition et ? la taille des m?nages. (FRANCE, VILLE, HISTOIRE, DIMENSION DU MENAGE, COMPOSITION DU MENAGE)

99.84.14 ? fran?ais ? Lars-G?ran TEDEBRAND, Department of Historical Demography, Ume? (Su?de)

Les recherches sur l'histoire de la population su?doise : grandes ?tapes et tendances r?centes (p. 195-214)

Lars-G?ran Tedebrand retrace d'abord ici l'histoire de la statistique d?mographique su?doise : la cr?ation du Tabellverket et les travaux de Wargentin d?s le XVIIIe si?cle, puis le d?veloppement du Bureau central de statistiques ? partir de 1857 et les entreprises du grand d?mographe statisticien su?dois Gustav Sundb?rg et de ses successeurs. Dans la seconde partie, les principaux chantiers d?velopp?s au cours des ann?es 1960 et 1970 sont analys?s : ?tudes sur les migrations (projet d'Uppsala) et sur la famille. La derni?re partie de l'article pr?sente les recherches en cours : transition ?pid?miologique, sant? publique et baisse de la mortalit?, d?veloppement de la banque de donn?es d?mographiques ? Ume?, qui favorise les travaux de micro-d?mographie et de tr?s nombreuses ?tudes pluridisciplinaires (en particulier avec des g?n?ticiens et des gyn?cologues). Des recherches nombreuses portent sur les diff?rentes facettes de la mortalit?, qu'il s'agisse de celle des femmes en couches ou des jeunes enfants, des relations entre les caract?ristiques de la mortalit? et les changements ?conomiques et sociaux, du r?le des h?pitaux et des aspects plus id?ologiques de la transition d?mographique. (SUEDE, DEMOGRAPHIE HISTORIQUE, RECHERCHE DEMOGRAPHIQUE)

99.84.15 ? anglais ? David HENIGE, Memorial Library, University of Wisconsin, Madison, WI 53706 (E.-U.)

E-mail : henige@macc.wisc.edu

Il est venu, il a vu, nous avons d?nombr? : historiographie et d?mographie des " statistiques " gauloises de Jules C?sar (He came, he saw, we counted: The historiography and demography of Caesar's gallic numbers (p. 215-242)

Dans son r?cit de la guerre des Gaules, Jules C?sar fournit souvent les effectifs de ses adversaires. Ils d?passent fr?quemment 100 000 combattants et peuvent monter jusqu'? 430 000. Ces chiffres ont ?t? largement mis ? contribution pour imaginer, voire pour calculer, le niveau de population de la Gaule ind?pendante. Cet article s'interroge sur l'utilit? de prendre au s?rieux les d?clarations de C?sar ; il semble en outre particuli?rement inadapt? de s'en servir pour en d?duire la population totale de la Gaule. La d?monstration s'appuie sur des arguments tant?t logistiques, tant?t tir?s des documents. Ceci permet notamment de montrer que le r?alisme du style narratif de C?sar ne constitue pas une garantie suffisante pour prendre pour argent comptant ces chiffres non confirm?s par ailleurs. Les donn?es du g?n?ral romain doivent plut?t ?tre consid?r?es comme le type m?me des surestimations auxquelles on a g?n?ralement recours en p?riode de guerre, une habitude dont l'histoire remonte aussi loin que l'Egypte de l'Ancien Empire et qui a perdur? jusqu'? la guerre du Viet-Nam, voire au-del?. (FRANCE, HISTOIRE, ESTIMATION DE LA POPULATION, QUALITE DES DONNEES)


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